Dès l'annonce des résultats préliminaires du premier tour de la présidentielle, plusieurs partis et figures politiques ont appelé à voter pour l'un des deux candidats, Moncef Marzouki et Beji Caïd Essebsi. Mais cela s'est fait de manières allant du soutien actif à la campagne électorale à une certaine ambiguité stratégique.
Les soutiens actifs
Certains partis et personnalités n'ont pas seulement exprimé leur soutien à un candidat, mais ont pris part à sa campagne électorale.
Le Courant démocrate (3 sièges à l'Assemblée et aucun candidat à la présidentielle) ne s'est pas contenté d'appeler ses adhérents à voter pour le président sortant Moncef Marzouki. Sa contribution ira jusqu'à les appeler à s'inscrire sur les listes des observateurs, "à multiplier les efforts", à coordonner avec les responsables régionaux de la campagne électorale de M. Marzouki et à "donner une priorité totale" au travail sur cette campagne.
Vendredi 12 décembre, des personnalités et partis politiques ont lancé un "comité national de soutien du candidat Béji Caïd Essebsi". Etaient présents à cette initiative, entre autres:
Ni pour l'un ni pour l'autre?
D'autres partis sont moins catégoriques et ne se sont pas clairement prononcés en faveur d'un candidat.
Ettakatol n'a pas réussi a faire passer son candidat, Mustapha Ben Jaâfar, au second tour.
Passé de 20 sièges en 2011 à 0 en 2014, il s'agit à présent pour Ettakatol de "barrer la route" aux figures de l'ancien système tyrannique et corrompu. Il s'agit également de "voter de façon à empêcher que les pouvoirs ne se retrouvent entre les mains d'un même camp, lors de la prochaine étape".
Le parti ne nomme aucun candidat mais d'après la configuration politique actuelle et ses anciennes positions, l'électeur peut déduire un appel à voter pour Moncef Marzouki. Lors du meeting de ce dernier dimanche à Tunis, Mouldi Riahi, ancien député et président du groupe parlementaire d'Ettakatol, s'est affiché sur scène en compagnie du Président de la République sortant.
Invité sur Shems FM pour dire pourquoi le parti n'affirme pas clairement ce choix, Khelil Zaouia, membre d'Ettakatol, répond: "L'important c'est les positions politiques. Ce n'est pas une question de personnes. (...) Notre position politique est de ne pas voter pour Beji Caïd Essebsi".
Même chose pour le Front populaire au sein duquel ce sujet clivant a fait l'objet d'âpres débats. Près de 8% des électeurs ont voté pour son candidat Hamma Hammami, 3ème après Béji Caïd Essebsi et Moncef Marzouki.
Hamma Hammami a finalement annoncé la "position politique" du Front populaire, sans pour autant donner de consigne de vote.
Il faut selon la coalition "barrer la route au retour du candidat effectif d'Ennahdha et de ses alliés".
Mais, Hamma Hammami nuance. "Couper la route à Moncef Marzouki", ne signifie nullement que le parti donne "une consigne de vote" en faveur de Caïd Essebsi. Ce dernier est en effet pointé du doigt. La coalition lui reproche de ne pas être clair dans sa position face à Ennahdha ainsi que d'intégrer dans son parti des figures de l'ancien régime.
Hechmi Hamdi, ayant obtenu près de 5,5% des voix, a publié quant à lui une lettre "à ses partisans et au peuple tunisien". Il ne nomme aucune personnalité mais décrit le candidat idéal.
La protection des libertés politiques, la protection sociale, l'idée d'une prime de chômage, la construction d'un hôpital universitaire à Gafsa et Sidi Bouzid et la valorisation d'un Islam modéré en Tunisie, sont les principaux points défendus par le candidat arrivé 4ème au premier tour.
"Je vous propose de choisir, pour le second tour, le candidat le plus proche de ces principes et de ces buts", a-t-il écrit.
Parmi les partis politiques ayant un poids électoral, Ennahdha n'a toujours pas donné de consignes de vote. Le Conseil de la Choura d'Ennahdha (Conseil national du parti) a appelé "les sympathisants du parti et l'ensemble des électeurs à élire le candidat qu'ils jugent apte à faire réussir l'expérience démocratique et à réaliser les objectifs de la révolution", dans un communiqué publié dimanche 7 décembre. Cette position a encore été reconduite le 14 décembre.
Les soutiens de partis et des figures politiques aux deux candidats seront importants pour le second tour, prévu pour le 21 décembre. Au premier tour, Béji Caïd Essebsi (39,46%) devançait Moncef Marzouki (33,43%).
Les soutiens actifs
Certains partis et personnalités n'ont pas seulement exprimé leur soutien à un candidat, mais ont pris part à sa campagne électorale.
Le Courant démocrate (3 sièges à l'Assemblée et aucun candidat à la présidentielle) ne s'est pas contenté d'appeler ses adhérents à voter pour le président sortant Moncef Marzouki. Sa contribution ira jusqu'à les appeler à s'inscrire sur les listes des observateurs, "à multiplier les efforts", à coordonner avec les responsables régionaux de la campagne électorale de M. Marzouki et à "donner une priorité totale" au travail sur cette campagne.
Vendredi 12 décembre, des personnalités et partis politiques ont lancé un "comité national de soutien du candidat Béji Caïd Essebsi". Etaient présents à cette initiative, entre autres:
- Mustapha Kamel Nabli, ancien ministre du Plan et du Développement régional sous Ben Ali. Il a obtenu plus de 6000 voix au premier tour malgré son désistement.
Le 9 décembre, il orientait ses électeurs sur les ondes de Mosaïque FM: "Voter pour Beji Caïd Essebsi est la meilleure chose aujourd'hui pour la Tunisie". - Le parti Al Moubadara de Kamel Morjane, autre ancien ministre de Ben Ali. "Il y avait une frange du parti qui était pour le désistement de Kamel Morjane en faveur de Caïd Essebsi", avait affirmé la porte-parole du parti, Samira Chaouachi, le 24 novembre.
- Samir Abdelli, candidat à la présidentielle qui a obtenu moins de 1% des voix. Dans un communiqué du 11 décembre, il a annoncé qu'il "mettait toutes ses ressources à disposition de la campagne électorale" de Caïd Essebsi.
- Samir Taïeb, secrétaire général du parti Al Massar. Son parti avait annoncé deux jours après le scrutin du 23 novembre qu'il soutenait le candidat de Nida Tounes.
- Le parti Afek Tounes (8 sièges à l'Assemblée) représenté par Rim Mahjoub: "Nous avons choisi de voter le 21 décembre pour la Tunisie de l'espoir, pour la Tunisie de l'unité, pour la Tunisie de la réforme, pour la Tunisie de la civilisation, pour la Tunisie du rayonnement. Nous avons choisi de voter pour Beji Caïd Essebsi", a-t-elle déclaré lors de la conférence de presse
- Slim Riahi, leader de l'Union patriotique libre (UPL). Cinquième au premier tour de la présidentielle avec près de 5% des voix, il avait appelé le 5 décembre, ses militants en Tunisie et à l'étranger, non seulement à voter pour Beji Caïd Essebsi mais aussi "à adhérer à sa campagne électorale".
Ni pour l'un ni pour l'autre?
D'autres partis sont moins catégoriques et ne se sont pas clairement prononcés en faveur d'un candidat.
Ettakatol n'a pas réussi a faire passer son candidat, Mustapha Ben Jaâfar, au second tour.
Passé de 20 sièges en 2011 à 0 en 2014, il s'agit à présent pour Ettakatol de "barrer la route" aux figures de l'ancien système tyrannique et corrompu. Il s'agit également de "voter de façon à empêcher que les pouvoirs ne se retrouvent entre les mains d'un même camp, lors de la prochaine étape".
Le parti ne nomme aucun candidat mais d'après la configuration politique actuelle et ses anciennes positions, l'électeur peut déduire un appel à voter pour Moncef Marzouki. Lors du meeting de ce dernier dimanche à Tunis, Mouldi Riahi, ancien député et président du groupe parlementaire d'Ettakatol, s'est affiché sur scène en compagnie du Président de la République sortant.
Invité sur Shems FM pour dire pourquoi le parti n'affirme pas clairement ce choix, Khelil Zaouia, membre d'Ettakatol, répond: "L'important c'est les positions politiques. Ce n'est pas une question de personnes. (...) Notre position politique est de ne pas voter pour Beji Caïd Essebsi".
Même chose pour le Front populaire au sein duquel ce sujet clivant a fait l'objet d'âpres débats. Près de 8% des électeurs ont voté pour son candidat Hamma Hammami, 3ème après Béji Caïd Essebsi et Moncef Marzouki.
Hamma Hammami a finalement annoncé la "position politique" du Front populaire, sans pour autant donner de consigne de vote.
Il faut selon la coalition "barrer la route au retour du candidat effectif d'Ennahdha et de ses alliés".
Mais, Hamma Hammami nuance. "Couper la route à Moncef Marzouki", ne signifie nullement que le parti donne "une consigne de vote" en faveur de Caïd Essebsi. Ce dernier est en effet pointé du doigt. La coalition lui reproche de ne pas être clair dans sa position face à Ennahdha ainsi que d'intégrer dans son parti des figures de l'ancien régime.
"Béji Caïd Essebsi doit clarifier sa position et après on verra", a lancé M. Hammami au cours de sa conférence de presse.
Hechmi Hamdi, ayant obtenu près de 5,5% des voix, a publié quant à lui une lettre "à ses partisans et au peuple tunisien". Il ne nomme aucune personnalité mais décrit le candidat idéal.
La protection des libertés politiques, la protection sociale, l'idée d'une prime de chômage, la construction d'un hôpital universitaire à Gafsa et Sidi Bouzid et la valorisation d'un Islam modéré en Tunisie, sont les principaux points défendus par le candidat arrivé 4ème au premier tour.
"Je vous propose de choisir, pour le second tour, le candidat le plus proche de ces principes et de ces buts", a-t-il écrit.
بسم الله
رسالة محمد الهاشمي الحامدي لعموم الشعب التونسي وتوضيح موقفه من الجولة الثانية للإنتخابات الرئاسية في #تونس. pic.twitter.com/UtjDPcvczR
— محمد الهاشمي الحامدي (@MALHACHIMI) 10 Décembre 2014
Parmi les partis politiques ayant un poids électoral, Ennahdha n'a toujours pas donné de consignes de vote. Le Conseil de la Choura d'Ennahdha (Conseil national du parti) a appelé "les sympathisants du parti et l'ensemble des électeurs à élire le candidat qu'ils jugent apte à faire réussir l'expérience démocratique et à réaliser les objectifs de la révolution", dans un communiqué publié dimanche 7 décembre. Cette position a encore été reconduite le 14 décembre.
Les soutiens de partis et des figures politiques aux deux candidats seront importants pour le second tour, prévu pour le 21 décembre. Au premier tour, Béji Caïd Essebsi (39,46%) devançait Moncef Marzouki (33,43%).
LIRE AUSSI: Tunisie - Résultats préliminaires officiels: L'écart se réduit entre Caïd Essebsi et Marzouki, Hechmi Hamdi fait mieux que Slim Riahi
Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.
Retrouvez les articles du HuffPost Maghreb sur notre page Facebook.