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Tunisie - Hamadi Jebali: "Je ne suis pas d'accord pour qu'Ennahdha soit au pouvoir avec une position de faiblesse"

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Après avoir annoncé sur son compte Facebook qu'il quittait le parti Ennahdha parce qu'il "ne se retrouvait plus dans ses choix", Hamadi Jebali est revenu sur les détails de cet éloignement lié, selon lui, au "positionnement" politique d'Ennahdha, dans une interview accordée à Express FM.

Critiquant l'absence de soutien clair d'Ennahdha à un candidat, M. Jebali estime que "la neutralité n'est pas dans l'intérêt du pays".

Contrairement à son parti qui a décidé de ne pas donner de consignes de vote, M. Jebali avait clairement appelé, le 17 novembre, à ne pas voter pour Béji Caïd Essebsi.

"J'appelle à voter pour un candidat appartenant à un parti autre que le parti majoritaire à l'Assemblée des représentants du peuple", avait-il déclaré quelques jours avant le premier tour de la présidentielle.

"La situation politique du pays appelle Ennahdha à se positionner autrement que ce qu'elle fait actuellement", poursuit-il, déplorant l'intention d'Ennahdha d'entrer dans le prochain gouvernement.

Pour lui, la place actuelle du parti n'est pas dans le gouvernement: "Je ne suis pas d'accord pour qu'Ennahdha soit au pouvoir avec une position de faiblesse.", a-t-il déclaré.

Dans ce sens, il prévoit que si Ennahdha accepte d'être au gouvernement, il sera "sous l'influence du premier parti (Nida Tounes)".

"Ennahdha doit être soit au pouvoir dans une position légitime, soit dans l'opposition".


Se déclarant favorable à un pouvoir participatif, il se positionne néanmoins contre la conjoncture politique actuelle. Il considère qu'il ne faut pas que le parti gagnant aux législatives "prenne tout", en disant à Ennahdha: "On verra ce qu'on vous donnera".

Le pouvoir entre les mains d'un seul parti: un danger pour la démocratie

Selon Hamadi Jebali, Ennahdha ne doit pas avoir peur d'être dans l'opposition, d'autant plus qu'il existe pour lui un danger de voir un seul parti accaparer tous les pouvoirs, en l'occurrence Nida Tounes:

"J'ai des soupçons, construits sur des évènements et sur l"histoire, sur le fait que ce parti (Nida Tounes) qui va commander tous les pouvoirs de l'Etat, constitue un danger pour la démocratie", a-il affirmé.


Pour lui, Ennahdha a commis une faute stratégique lorsqu'il avait salué la prise de pouvoir de Ben Ali en 1987. Il n'est plus question de la reproduire: "Nous avons donné un chèque en blanc à Ben Ali. Nous lui avons dit: 'Merci, vous nous avez enlevé Bourguiba'. Nous nous sommes trompés".

"Je ne dis pas que Béji Caïd Essebsi est Ben Ali. Mais on ne doit plus se tromper une nouvelle fois dans notre positionnement. Cela a été une leçon: Il ne faut pas mettre nos mains dans les mains d"un putschiste", a-t-il affirmé.


M. Jebali, devenu Premier ministre en décembre 2011 après les premières élections libres de l'histoire du pays, remportées par Ennahdha, avait démissionné après la grave crise politique qui a suivi l'assassinat de l'opposant de gauche Chokri Belaïd en février 2013. Son propre parti l'avait alors poussé à quitter ses fonctions, refusant sa proposition de former un gouvernement de technocrates.

M. Jebali a ensuite démissionné de son poste de secrétaire général en mars en refusant de fournir des explications et était resté membre du mouvement. Il a été remplacé en juillet par Ali Laarayedh.

Les rumeurs l'avaient à maintes reprises donné candidat à l'élection présidentielle, dont le second tour opposera le président sortant Moncef Marzouki au chef de Nidaa Tounès, Béji Caïd Essebsi.

LIRE AUSSI: Ghannouchi sur Al Jazeera: "Ne me parlez plus de l'ancien régime. Il est mort et ne reviendra plus jamais"


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