La plus ancienne expression religieuse perceptible au en Tunisie remonte à une communauté néanderthalienne, qui vivait, il y a 40,000 ans, à El-Guettar, non loin de Redeyef, au Sud-Ouest de la Tunisie méridionale.
Il s'agit d'un tumulus de forme conique dont la base circulaire à un diamètre de 1m, 30 ; sa hauteur mesure approximativement 0.75m. La construction est faite de galets aménagés ce qui dénonce une intention et correspond à la réalisation d'un projet. Il est sans doute permis d'y reconnaître également l'un des plus anciennes constructions en pierres mises en œuvre. C'était tout prés d'une source. Il n'est donc pas interdit de voir, au-delà de la simple juxtaposition, un lien organique et pour ainsi dire spirituel entre le monument et la Puissance immanente à la source, sans laquelle la vie de la communauté ne serait guère possible.
Pour toute la période préhistorique qui couvre des millinaires, la religion est reconnaissable par d'autres expressions lithiques notamment la Dame d'El-Maktaa, site reconnu dans les environs immédiats de Capsa, un toponyme éponyme d'une brillante culture, dont les premières attestations dateraient du VIIè millénaires.
Pour la protohistoire, les collections conservées au muée du Bardo susurrent au visiteur des messages religieux adressés notamment par les tailleurs des Haouanet qui, partant d'Arabie, traversent l'Asie mineure et la Sicile avant d'atteindre nos contrées africaines. Comme l'écriture libyque, ce message protohistorique reste à déchiffrer pour en saisir le contenu. Mais les successeurs viennent à la rescousse pour évoquer, et par le verbe et par l'image, les croyances de leurs prédécesseurs. Il convient de mentionner, mais à titre d'exemple, l'inscription de Vaga et le merveilleux bas-relief qui, découvert à Borj Helal, non loin de Chimtou, l'antique Simitthu, représente une Assemblée divine, où siègent sept dieux présidés par une déesse. Les membres de ce panthéon semblent avoir préféré l'anonymat. Les divinités ne se nomment pas, car le nom est une simple créature qui ne saurait contenir le créateur.
Pour les Phéniciens et les Carthaginois, le musée du Bardo propose toute une panoplie de matériaux épigraphiques, iconographiques, sculpturaux, coroplastiques, et bien d'autres menus objets comme les amulettes et les bijoux, qui se conjuguent pour traduire le souffle religieux, qui affecte nos terres dès la fin du XIIè siècle avant J.C.,. Il s'y installe et s'y maintient sans, pour autant, échapper ni aux vicissitudes, ni aux avatars. Baal Tanit, Eshmoun, Ashtart et d'autres dieux et déesses se taillent une bonne place dans les salles du Bardo. L'imagerie des stèles puniques demeure présente et efficiente dans l'affect de la Tunisie d'aujourd'hui.
Sans mettre fin aux croyances qui lui sont antérieures en Afrique, la religion introduite par les Romains après 146 avant J.C. revêt des formes spectaculaires : texte, temples, sculptures, terres cuites, mosaïques et autres objets d'art qui se complètent pour entretenir le visiteur de l'apport religieux de la romanité. De nouvelles divinités comme Jupiter, Junon, Minerve, Esculape, Dionysos, Diane, Neptune, Apollon, Cérès, Perséphone, et tant d'autres génies viennent animer le paysage religieux d'une romanité innovatrice et inclusive, en restant ouverte aux influences d'Orient et d'Occident : Cybèle, Attis, Isis, Osiris et d'autres numina ont, eux-aussi, leurs fidèles et leurs temples dans de multiples cités africaines.
A partir du second siècle après J.C., profitant de la tolérance ontologique du paganisme, la nouvelle religion, née en Palestine, réussit à se faire une place à Carthage et dans d'autres cités : le christianisme s'installe en Afrique sans occulter, ni son caractère exclusif, ni son rituel étrange qui refuse le partage et accepte le martyre. Cette nouvelle religion, bâtie autour du Christ, se dote d'un
vocabulaire et d'une iconographie où l'innovation s'associe au recyclage, notamment pour les supports et les contenants. Ses textes et Ses images se prévalent de nouvelles références sans rompre avec les acquis: Il n'y a rupture que pour la lecture et l'interprétation.
A coté de la Bonne Nouvelle, il y a une autre expression religieuse qui en partage les sources et la terre d'origine : le judaïsme, présent dans les salles du Bardo, tant pour l'Antiquité que pour la période contemporaine, est illustrée notamment par des rouleaux de la Thora, remarquablement calligraphiée. Pour se faire une idée de la présence du judaïsme dans la Tunisie antique, il suffit de se rendre à Carthage et d'aller au Cimetière français pour retrouver l'une des plus anciennes nécropoles juives en Tunisie. Ce sont des caveaux dont la découverte remonte au milieu du XIXe siècle. Mais la fouille la plus importante semble avoir été faite au début du siècle dernier par le Révérend Père A. L. Delattre..
L'Islam s'introduit en Ifriquiya dans le giron de la conquête à partir du VIIe siècle de l'ère chrétienne. Cette religion est présente au musée par différents items, dont les plus anciens remonteraient aux IXe et Xe siècles de l'ère chrétienne. Ce sont surtout des Corans ou feuillets de Coran dont la calligraphie témoigne du talent et de la foi des scribes et de la piété leurs commanditaires et leurs protecteurs.
Le musée du Bardo peut ainsi se prévaloir de trésors religieux qui, s'étendant sur des millénaires, s'offrent à l'écriture d'une véritable histoire des religions qui s'appuie sur une lecture critique des matériaux disponibles dans les salles et les réserves du Musée et ailleurs sachant que l'histoire des religions doit être conçue et réalisée pour servir l'homme et l'aider à bien connaître l'autre, à le reconnaître et à s'enrichir de ses différence.
Il s'agit d'un tumulus de forme conique dont la base circulaire à un diamètre de 1m, 30 ; sa hauteur mesure approximativement 0.75m. La construction est faite de galets aménagés ce qui dénonce une intention et correspond à la réalisation d'un projet. Il est sans doute permis d'y reconnaître également l'un des plus anciennes constructions en pierres mises en œuvre. C'était tout prés d'une source. Il n'est donc pas interdit de voir, au-delà de la simple juxtaposition, un lien organique et pour ainsi dire spirituel entre le monument et la Puissance immanente à la source, sans laquelle la vie de la communauté ne serait guère possible.
Pour toute la période préhistorique qui couvre des millinaires, la religion est reconnaissable par d'autres expressions lithiques notamment la Dame d'El-Maktaa, site reconnu dans les environs immédiats de Capsa, un toponyme éponyme d'une brillante culture, dont les premières attestations dateraient du VIIè millénaires.
Pour la protohistoire, les collections conservées au muée du Bardo susurrent au visiteur des messages religieux adressés notamment par les tailleurs des Haouanet qui, partant d'Arabie, traversent l'Asie mineure et la Sicile avant d'atteindre nos contrées africaines. Comme l'écriture libyque, ce message protohistorique reste à déchiffrer pour en saisir le contenu. Mais les successeurs viennent à la rescousse pour évoquer, et par le verbe et par l'image, les croyances de leurs prédécesseurs. Il convient de mentionner, mais à titre d'exemple, l'inscription de Vaga et le merveilleux bas-relief qui, découvert à Borj Helal, non loin de Chimtou, l'antique Simitthu, représente une Assemblée divine, où siègent sept dieux présidés par une déesse. Les membres de ce panthéon semblent avoir préféré l'anonymat. Les divinités ne se nomment pas, car le nom est une simple créature qui ne saurait contenir le créateur.
Pour les Phéniciens et les Carthaginois, le musée du Bardo propose toute une panoplie de matériaux épigraphiques, iconographiques, sculpturaux, coroplastiques, et bien d'autres menus objets comme les amulettes et les bijoux, qui se conjuguent pour traduire le souffle religieux, qui affecte nos terres dès la fin du XIIè siècle avant J.C.,. Il s'y installe et s'y maintient sans, pour autant, échapper ni aux vicissitudes, ni aux avatars. Baal Tanit, Eshmoun, Ashtart et d'autres dieux et déesses se taillent une bonne place dans les salles du Bardo. L'imagerie des stèles puniques demeure présente et efficiente dans l'affect de la Tunisie d'aujourd'hui.
Sans mettre fin aux croyances qui lui sont antérieures en Afrique, la religion introduite par les Romains après 146 avant J.C. revêt des formes spectaculaires : texte, temples, sculptures, terres cuites, mosaïques et autres objets d'art qui se complètent pour entretenir le visiteur de l'apport religieux de la romanité. De nouvelles divinités comme Jupiter, Junon, Minerve, Esculape, Dionysos, Diane, Neptune, Apollon, Cérès, Perséphone, et tant d'autres génies viennent animer le paysage religieux d'une romanité innovatrice et inclusive, en restant ouverte aux influences d'Orient et d'Occident : Cybèle, Attis, Isis, Osiris et d'autres numina ont, eux-aussi, leurs fidèles et leurs temples dans de multiples cités africaines.
A partir du second siècle après J.C., profitant de la tolérance ontologique du paganisme, la nouvelle religion, née en Palestine, réussit à se faire une place à Carthage et dans d'autres cités : le christianisme s'installe en Afrique sans occulter, ni son caractère exclusif, ni son rituel étrange qui refuse le partage et accepte le martyre. Cette nouvelle religion, bâtie autour du Christ, se dote d'un
vocabulaire et d'une iconographie où l'innovation s'associe au recyclage, notamment pour les supports et les contenants. Ses textes et Ses images se prévalent de nouvelles références sans rompre avec les acquis: Il n'y a rupture que pour la lecture et l'interprétation.
A coté de la Bonne Nouvelle, il y a une autre expression religieuse qui en partage les sources et la terre d'origine : le judaïsme, présent dans les salles du Bardo, tant pour l'Antiquité que pour la période contemporaine, est illustrée notamment par des rouleaux de la Thora, remarquablement calligraphiée. Pour se faire une idée de la présence du judaïsme dans la Tunisie antique, il suffit de se rendre à Carthage et d'aller au Cimetière français pour retrouver l'une des plus anciennes nécropoles juives en Tunisie. Ce sont des caveaux dont la découverte remonte au milieu du XIXe siècle. Mais la fouille la plus importante semble avoir été faite au début du siècle dernier par le Révérend Père A. L. Delattre..
L'Islam s'introduit en Ifriquiya dans le giron de la conquête à partir du VIIe siècle de l'ère chrétienne. Cette religion est présente au musée par différents items, dont les plus anciens remonteraient aux IXe et Xe siècles de l'ère chrétienne. Ce sont surtout des Corans ou feuillets de Coran dont la calligraphie témoigne du talent et de la foi des scribes et de la piété leurs commanditaires et leurs protecteurs.
Le musée du Bardo peut ainsi se prévaloir de trésors religieux qui, s'étendant sur des millénaires, s'offrent à l'écriture d'une véritable histoire des religions qui s'appuie sur une lecture critique des matériaux disponibles dans les salles et les réserves du Musée et ailleurs sachant que l'histoire des religions doit être conçue et réalisée pour servir l'homme et l'aider à bien connaître l'autre, à le reconnaître et à s'enrichir de ses différence.
Retrouvez les blogs du HuffPost Maghreb sur notre page Facebook.