La Constituante tunisienne procède ce dimanche au vote d'adoption de la nouvelle loi fondamentale trois ans après la révolution, dans un contexte politique difficile. L'adoption du texte requiert les 2/3 de votes favorables soit 145 voix.
Un gouvernement d'indépendants devra être annoncé dans la soirée après un premier échec la veille.
"Mehdi Jomaâ (...) présentera la liste du gouvernement au président Moncef Marzouki à 18H00", a indiqué la présidence dans une invitation aux médias pour assister à la cérémonie. L'annonce a par la suite été reportée pour 21h.
M. Jomaâ, ministre de l'Industrie sortant, avait échoué la veille à former son cabinet dans le délai légal de quinze jours. Mais à la mi-journée dimanche, le président Moncef Marzouki lui a de nouveau confié la tâche de former une équipe.
"Le président m'a renouvelé sa confiance et m'a chargé de former le gouvernement. Nous avons fait un grand pas dans la formation du gouvernement, il est presque prêt", a indiqué Mehdi Jomaâ.
Même si finalement son équipe n'était pas annoncée dimanche, il dispose légalement d'un nouveau délai de quinze jours pour former un gouvernement qui devra obtenir la confiance de l'Assemblée nationale constituante.
Blocage sur la motion de censure
L'une des principales causes de l'échec samedi a été un désaccord sur la révision des règles de la motion de censure du gouvernement par l'Assemblée pour rendre plus difficile le limogeage de l'équipe gouvernementale.
Selon un accord de sortie de crise, la majorité pour limoger le cabinet a été fixée aux trois cinquièmes des élus, mais maintenue à la majorité absolue pour les ministres individuellement, ce qui laisse craindre la possibilité de faire chuter un à un les membres du cabinet.
Ainsi l'Assemblée nationale constituante pourrait devoir revoir cette disposition dès dimanche, avant le le vote sur la Constitution.
Une autre source de blocage était l'identité du ministre de l'Intérieur.
L'entrée en fonction d'un cabinet apolitique est la pierre angulaire d'un accord entre les islamistes d'Ennahda, majoritaires à l'Assemblée, et leurs détracteurs pour sortir le pays de la profonde crise politique déclenchée il y a six mois par l'assassinat d'un député d'opposition, Mohamed Brahmi.
C'est ce cabinet qui doit conduire la Tunisie vers des élections en 2014, Ennahda ayant accepté en octobre de quitter le pouvoir pour laisser des indépendants organiser les législatives et la présidentielle.
Depuis, le processus a sans cesse été ralenti par d'interminables imbroglios et les dissensions au sein de la classe politique.
Une Constitution pour empêcher une dérive autoritaire
Le texte de la Constitution a déjà été approuvé article par article lors de débats houleux entre le 3 et le 23 janvier, opposant notamment les islamistes d'Ennahdha majoritaires et leurs détracteurs. Il doit désormais être voté dans son ensemble.
Cette Constitution, qui consacre un exécutif bicéphale et accorde une place réduite à l'islam, devrait recueillir la majorité nécessaire des deux tiers des 217 élus, des compromis assez larges ayant été négociés pour permettre son adoption.
Plus de deux ans de travaux ont été nécessaires pour aboutir à ce compromis visant à éviter une dérive autoritaire dans un pays qui a connu plus d'un demi-siècle de dictature, sous Habib Bourguiba, puis sous Zine El Abidine Ben Ali, renversé par la révolution de janvier 2011.
En cas d'échec cependant, une seconde lecture devra avoir lieu. Si elle échoue aussi, le projet sera soumis à référendum, ce que l'essentiel de la classe politique souhaite éviter.
La Tunisie, berceau du Printemps arabe, a réussi jusqu'à présent à ne pas basculer dans le chaos, mais sa stabilité reste minée par l'essor de groupes jihadistes et par de profonds problèmes économiques et sociaux, déjà à l'origine de la révolution de janvier 2011.
Sa transition postrévolutionnaire a été considérablement freinée par un climat de méfiance entre les islamistes d'Ennahdha et leurs détracteurs.
Un gouvernement d'indépendants devra être annoncé dans la soirée après un premier échec la veille.
"Mehdi Jomaâ (...) présentera la liste du gouvernement au président Moncef Marzouki à 18H00", a indiqué la présidence dans une invitation aux médias pour assister à la cérémonie. L'annonce a par la suite été reportée pour 21h.
M. Jomaâ, ministre de l'Industrie sortant, avait échoué la veille à former son cabinet dans le délai légal de quinze jours. Mais à la mi-journée dimanche, le président Moncef Marzouki lui a de nouveau confié la tâche de former une équipe.
"Le président m'a renouvelé sa confiance et m'a chargé de former le gouvernement. Nous avons fait un grand pas dans la formation du gouvernement, il est presque prêt", a indiqué Mehdi Jomaâ.
Même si finalement son équipe n'était pas annoncée dimanche, il dispose légalement d'un nouveau délai de quinze jours pour former un gouvernement qui devra obtenir la confiance de l'Assemblée nationale constituante.
Blocage sur la motion de censure
L'une des principales causes de l'échec samedi a été un désaccord sur la révision des règles de la motion de censure du gouvernement par l'Assemblée pour rendre plus difficile le limogeage de l'équipe gouvernementale.
Selon un accord de sortie de crise, la majorité pour limoger le cabinet a été fixée aux trois cinquièmes des élus, mais maintenue à la majorité absolue pour les ministres individuellement, ce qui laisse craindre la possibilité de faire chuter un à un les membres du cabinet.
Ainsi l'Assemblée nationale constituante pourrait devoir revoir cette disposition dès dimanche, avant le le vote sur la Constitution.
#TnAc plénière : sur le plan de l écriture, rectif 3 art de la #TnConstit .Ensuite OPPP, amdts sur art 19 et 4 Puis 1ère lecture #TnConsist
— Karima Souid (@KarimaSouid) January 26, 2014
Une autre source de blocage était l'identité du ministre de l'Intérieur.
L'entrée en fonction d'un cabinet apolitique est la pierre angulaire d'un accord entre les islamistes d'Ennahda, majoritaires à l'Assemblée, et leurs détracteurs pour sortir le pays de la profonde crise politique déclenchée il y a six mois par l'assassinat d'un député d'opposition, Mohamed Brahmi.
C'est ce cabinet qui doit conduire la Tunisie vers des élections en 2014, Ennahda ayant accepté en octobre de quitter le pouvoir pour laisser des indépendants organiser les législatives et la présidentielle.
Depuis, le processus a sans cesse été ralenti par d'interminables imbroglios et les dissensions au sein de la classe politique.
Une Constitution pour empêcher une dérive autoritaire
Le texte de la Constitution a déjà été approuvé article par article lors de débats houleux entre le 3 et le 23 janvier, opposant notamment les islamistes d'Ennahdha majoritaires et leurs détracteurs. Il doit désormais être voté dans son ensemble.
Cette Constitution, qui consacre un exécutif bicéphale et accorde une place réduite à l'islam, devrait recueillir la majorité nécessaire des deux tiers des 217 élus, des compromis assez larges ayant été négociés pour permettre son adoption.
Plus de deux ans de travaux ont été nécessaires pour aboutir à ce compromis visant à éviter une dérive autoritaire dans un pays qui a connu plus d'un demi-siècle de dictature, sous Habib Bourguiba, puis sous Zine El Abidine Ben Ali, renversé par la révolution de janvier 2011.
En cas d'échec cependant, une seconde lecture devra avoir lieu. Si elle échoue aussi, le projet sera soumis à référendum, ce que l'essentiel de la classe politique souhaite éviter.
La Tunisie, berceau du Printemps arabe, a réussi jusqu'à présent à ne pas basculer dans le chaos, mais sa stabilité reste minée par l'essor de groupes jihadistes et par de profonds problèmes économiques et sociaux, déjà à l'origine de la révolution de janvier 2011.
Sa transition postrévolutionnaire a été considérablement freinée par un climat de méfiance entre les islamistes d'Ennahdha et leurs détracteurs.
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