Dimanche soir, le chef du gouvernement désigné Mehdi Jomaa a annoncé la liste des membres du nouveau cabinet: 21 ministres et 7 secrétaires d’État, “indépendants” et “sans appartenance politique”, conformément à la feuille de route. Malgré de fortes critiques, le ministre de l’Intérieur Lotfi Ben Jeddou a été maintenu. Ce sera le seul survivant du gouvernement Larayedh.
Faible présence féminine
Amel Karboul, 41 ans, ministre du Tourisme. Najla Moalla Harrouch, 54 ans, ministre du Commerce et de l’Artisanat. Neila Chaâbane Hammouda, 53 ans, Secrétaire d’État de la Femme et de la Famille. Ce sera tout pour les femmes dans le gouvernement formé par Mehdi Jomaa. Deux ministres et une secrétaire d’État sur une équipe de 21 ministres et 7 secrétaires d’État.
Pourtant, des fuites avant l'annonce du gouvernement donnaient plus de poids aux femmes dans le nouveau cabinet. Finalement, Mehdi Jomaa ne fait pas beaucoup mieux que Larayedh dont le gouvernement comptait une seule femme ministre, Sihem Badi, et deux secrétaires d’État, Chahida Ben Fraj Bouraoui (secrétaire d'État à l'Habitat ) et Leïla Bahria (secrétaire d'État chargée des Affaires africaines et arabes auprès du ministre des Affaires étrangères) dans une équipe de 25 ministres, 3 ministres délégués, et 10 secrétaires d’État.
À titre de comparaison, le Maroc compte six ministres femmes, l’Algérie quatre.
Plus Jeunes… mais pas si jeunes
À l’annonce de son gouvernement, Mehdi Jomaa a qualifié son équipe de “jeune”. La moyenne d’âge dépasse toutefois la cinquantaine: environ 53 ans, soit presque la même moyenne d'âge que l’actuel gouvernement français, la plus élevée des gouvernements de la Vème République.
Les plus jeunes sont Amel Karboul et Anouar Khalifa, secrétaire d’État chargé de la Gouvernance et de la Fonction Publique, 41 ans tous les deux. Le doyen a 65 ans, il s'agit de Ridha Sfar, ministre délégué à la sécurité nationale.
Le chef du gouvernement, 51 ans, est toutefois plus jeune que ses prédécesseurs durant la période de transition: Larayedh, 58 ans, Hamadi Jebali, 64 ans et Béji Caied Essebsi… 87 ans.
Avant que Mehdi Jomaa ne soit désigné chef du gouvernement le 14 décembre dernier, quelques personnalités étaient pressenties à ce poste. Et parmi les favoris, on comptait Ahmed Metsiri, 88 ans, Mustapha Filali, 92 ans. Scandalisés, des jeunes avaient lancé une campagne “jeunesse décide”, et posté leur CVs sur le web, en se proposant de travailler au sein du nouveau gouvernement, même gratuitement.
Lotfi Ben Jeddou, l’homme du "désaccord"
Le maintien de Ben Jeddou a constitué un point de désaccord lors de la formation du nouveau gouvernement sensé être “consensuel”. Des partis s’y opposaient critiquant son bilan sécuritaire depuis sa nomination en mars 2013, lui faisant porter la responsabilité de l’assassinat du député “Mohamed Brahmi” et les attaques terroristes au mont Chaâmbi. Mehdi Jomâa, soutenu par le parti Ennahdha, l'a finalement maintenu à son poste, et nommé Ridha Sfar, ancien haut fonctionnaire au ministère de l’Intérieur (1982-1995), et directeur central au secrétariat permanent du Conseil des ministres arabes de l’Intérieur (1995-2013), comme ministre délégué à la sécurité nationale.
Cette décision ne satisfait pas tout le monde. Lundi, le dirigeant du part Al Jomhouri Néjib Chebbi a exprimé ses réserves. “Mehdi Jomaa n'a pas pris en considération l'avis de plusieurs parties prenantes au Dialogue national qui ont appelé à rompre définitivement avec l'ancien gouvernement”, a-t-il déclaré à l'agence TAP ajoutant que son parti “annoncera sa position définitive après la présentation du programme du nouveau gouvernement”.
Position plus tranchée pour le secrétaire général du parti des patriotes démocrates unifiés et dirigeant au Front populaire Zied Lakhdhar. “Nous n'appuierons pas le gouvernement Mehdi Jomaa qui s'est soumis à l'influence d'Ennahdha et de ses alliés” a-t-il affirmé à la TAP.
Le gouvernement devra passer mardi devant l'Assemblée nationale pour un vote de confiance. Bien qu'il ait de grandes chances de l'obtenir, Ben Jeddou restera pour certains observateurs, un point faible pour ce gouvernement.
Faible présence féminine
Amel Karboul, 41 ans, ministre du Tourisme. Najla Moalla Harrouch, 54 ans, ministre du Commerce et de l’Artisanat. Neila Chaâbane Hammouda, 53 ans, Secrétaire d’État de la Femme et de la Famille. Ce sera tout pour les femmes dans le gouvernement formé par Mehdi Jomaa. Deux ministres et une secrétaire d’État sur une équipe de 21 ministres et 7 secrétaires d’État.
Pourtant, des fuites avant l'annonce du gouvernement donnaient plus de poids aux femmes dans le nouveau cabinet. Finalement, Mehdi Jomaa ne fait pas beaucoup mieux que Larayedh dont le gouvernement comptait une seule femme ministre, Sihem Badi, et deux secrétaires d’État, Chahida Ben Fraj Bouraoui (secrétaire d'État à l'Habitat ) et Leïla Bahria (secrétaire d'État chargée des Affaires africaines et arabes auprès du ministre des Affaires étrangères) dans une équipe de 25 ministres, 3 ministres délégués, et 10 secrétaires d’État.
À titre de comparaison, le Maroc compte six ministres femmes, l’Algérie quatre.
Plus Jeunes… mais pas si jeunes
À l’annonce de son gouvernement, Mehdi Jomaa a qualifié son équipe de “jeune”. La moyenne d’âge dépasse toutefois la cinquantaine: environ 53 ans, soit presque la même moyenne d'âge que l’actuel gouvernement français, la plus élevée des gouvernements de la Vème République.
Les plus jeunes sont Amel Karboul et Anouar Khalifa, secrétaire d’État chargé de la Gouvernance et de la Fonction Publique, 41 ans tous les deux. Le doyen a 65 ans, il s'agit de Ridha Sfar, ministre délégué à la sécurité nationale.
Le chef du gouvernement, 51 ans, est toutefois plus jeune que ses prédécesseurs durant la période de transition: Larayedh, 58 ans, Hamadi Jebali, 64 ans et Béji Caied Essebsi… 87 ans.
Avant que Mehdi Jomaa ne soit désigné chef du gouvernement le 14 décembre dernier, quelques personnalités étaient pressenties à ce poste. Et parmi les favoris, on comptait Ahmed Metsiri, 88 ans, Mustapha Filali, 92 ans. Scandalisés, des jeunes avaient lancé une campagne “jeunesse décide”, et posté leur CVs sur le web, en se proposant de travailler au sein du nouveau gouvernement, même gratuitement.
Lotfi Ben Jeddou, l’homme du "désaccord"
Le maintien de Ben Jeddou a constitué un point de désaccord lors de la formation du nouveau gouvernement sensé être “consensuel”. Des partis s’y opposaient critiquant son bilan sécuritaire depuis sa nomination en mars 2013, lui faisant porter la responsabilité de l’assassinat du député “Mohamed Brahmi” et les attaques terroristes au mont Chaâmbi. Mehdi Jomâa, soutenu par le parti Ennahdha, l'a finalement maintenu à son poste, et nommé Ridha Sfar, ancien haut fonctionnaire au ministère de l’Intérieur (1982-1995), et directeur central au secrétariat permanent du Conseil des ministres arabes de l’Intérieur (1995-2013), comme ministre délégué à la sécurité nationale.
Cette décision ne satisfait pas tout le monde. Lundi, le dirigeant du part Al Jomhouri Néjib Chebbi a exprimé ses réserves. “Mehdi Jomaa n'a pas pris en considération l'avis de plusieurs parties prenantes au Dialogue national qui ont appelé à rompre définitivement avec l'ancien gouvernement”, a-t-il déclaré à l'agence TAP ajoutant que son parti “annoncera sa position définitive après la présentation du programme du nouveau gouvernement”.
Position plus tranchée pour le secrétaire général du parti des patriotes démocrates unifiés et dirigeant au Front populaire Zied Lakhdhar. “Nous n'appuierons pas le gouvernement Mehdi Jomaa qui s'est soumis à l'influence d'Ennahdha et de ses alliés” a-t-il affirmé à la TAP.
Le gouvernement devra passer mardi devant l'Assemblée nationale pour un vote de confiance. Bien qu'il ait de grandes chances de l'obtenir, Ben Jeddou restera pour certains observateurs, un point faible pour ce gouvernement.
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