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Syrie: Un (tout petit) pas en avant à Genève II

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L'opposition syrienne a annoncé un "pas en avant" dans les négociations sous l'égide de l'ONU à Genève, avec la question du gouvernement de transition évoquée "pour la première fois", mais les divergences persistaient avec la délégation du régime sur les priorités des discussions.

La délégation du régime a confirmé que les discussions "positives aujourd'hui" ont porté sur l'accord dit de Genève I, adopté en juin 2012 par les grandes puissances et qui prévoit la mise en place de cette autorité.

Mais pour les représentants de Damas, les pourparlers se sont concentrés sur la fin de la violence en Syrie et la lutte contre le "terrorisme", la seule priorité du régime depuis le début des discussions qui ont commencé samedi.

Ce premier round de pourparlers difficiles, censés trouver à terme une issue à la guerre qui ravage la Syrie depuis près de trois ans, devrait en principe se terminer vendredi, pour reprendre ensuite après une pause d'une semaine.

“Aujourd'hui, nous avons noté un pas en avant, car pour la première fois, nous sommes en train de parler de l'autorité gouvernementale de transition pour mettre un terme à la dictature et mettre fin aux combats et à la misère en Syrie", a dit à la presse Louai Safi, un membre de l'opposition, à l'issue d'une séance matinale présidée par le médiateur Lakhdar Brahimi.

"Oui, les pourparlers ont été positifs aujourd'hui car ils ont porté sur le terrorisme et sur Genève I", a affirmé de son côté Bouthaina Chaabane, conseillère politique et médiatique du président Bachar al-Assad.

Plus de 130.000 morts depuis mars 2011

Mais "la seule différence entre nous et eux, et elle est de taille, c'est que nous voulons discuter de Genève I point par point en commençant par le premier point", qui porte sur l'arrêt de la violence.

"Ils ne veulent pas discuter de Genève point par point. Ils veulent tout de suite sauter à la clause qui parle du gouvernement de transition parce que leur unique intérêt est d'être dans dans ce gouvernement. Nous, nous voulons arrêter cette guerre horrible", a ajouté Mme Chaabane.

Le régime de Damas n'a jamais reconnu la contestation dans le pays, au départ pacifique avant de se transformer, sous la répression, en une guerre sanglante qui a fait plus de 130.000 morts depuis mars 2011.

L'opposition a estimé, par la voix de M. Safi, que la réaction du régime "n'était pas encourageante car ils ont voulu éviter de parler de l'autorité gouvernementale transitoire et ont préféré se concentrer sur la question du terrorisme", terme utilisé par le pouvoir à Damas pour désigner les rebelles.

Mardi, le dialogue avait tourné court, sans sessions dans l'après-midi comme ce fut le cas les jours d'avant, faute d'agenda partagé.

Pour mercredi, les réunions de l'après-midi seront maintenues, M. Brahimi voyant chaque délégation séparément pour préparer la session du lendemain.

Quant aux mesures destinées à établir un climat de confiance entre les parties, notamment l'envoi d'un convoi d'aide pour la population assiégée par l'armée dans les quartiers rebelles de Homs (centre), rien n'a avancé depuis le début de la semaine.

Mercredi matin, des représentants à Genève du Comité international de la Croix-Rouge et du PAM, le Programme alimentaire mondial des Nations unies, ont indiqué à l'AFP que les équipes sur le terrain qui sont prêtes à intervenir n'ont toujours pas reçu un feu vert des autorités.

La partie rebelle de la 3e ville de Syrie est assiégée depuis maintenant plus de 600 jours, selon l'opposition, et les organisations internationales n'ont pu venir en aide à ces quartiers depuis plus d'un an.

Mme Chaabane a récusé les "mensonges" de l'opposition et accusé "les gangs armés de refuser de laisser partir les civils car ils les utilisent comme boucliers humains".

En coulisses, les co-parrains de la réunion, la Russie et les Etats-Unis, appuyés en parallèle par la France et un groupe de pays "amis de la Syrie" essayent de faire avancer le processus.

Depuis Genève, l'ancien ambassadeur des Etats-Unis à Damas, Robert Ford, a déclaré, dans un message adressé en arabe au peuple syrien via Orient TV "espérer que le régime va, à terme, travailler de manière sérieuse pour trouver avec la communauté internationale et la Coalition une solution politique à la crise syrienne".

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