En tant qu'économiste j'ai écrit des pamphlets contre la politique économique conduite par le gouvernement d'Ennahdha, j'ai critiqué de façon virulente le manque de volontarisme et la politique très accommodante vis-à-vis de la bourgeoisie tunisienne. Je ne renie rien de ces pamphlets et ce texte est loin d'être un mea culpa. Cependant, "Il faut rendre à César ce qui appartient à César; et à Dieu ce qui est à Dieu".
Malheureusement, la grande majorité des intellectuels tunisiens sont mués par la haine d'Ennahdha, ce qui les empêche de reconnaitre des avancées majeures dans la réconciliation de l'islam avec la démocratie et les libertés fondamentales. Les plus modérés d'entre eux se sont tus. Les autres, refusant de voir ce visage de l'islamisme politique, continuent de pestiférer sans aucune objectivité.
Sur le plan constitutionnel, Ennahdha a amorcé une révolution dans la mouvance islamiste en gravant dans le marbre de la Constitution tunisienne la liberté de conscience et, de fait, la liberté pour un musulman de se déclarer apostat, infidèle, mécréant, sans risquer sa vie. Pour mesurer le degré de cette avancée, rappelons que le Conseil français de culte musulman, attaché de façon dogmatique à la tradition, refuse jusqu'à aujourd'hui de reconnaitre la liberté de conscience.
Remise en cause de la tradition
En inscrivant la liberté de conscience dans la Constitution, Ennahdha a remis en cause une tradition qui date du début de l'empire omeyyade, une tradition qui a brimé les libertés fondamentales instaurées par l'islam, et dont la liberté de conscience fut un élément central.
Cette tradition qui condamne les apostats à la mort est aux antipodes de toute la révélation coranique:
Il suffit de voir le lever de boucliers des traditionalistes contre la liberté de conscience, la violence des propos contre les dirigeants d'Ennahdha qui sont à leur tour traités d'apostats, d'infidèles, pour mesurer l'immense avancée que celle d'inscrire cette liberté dans la Constitution. C'est contre sa base électorale qu'Ennahdha a inscrit la liberté de conscience dans la Constitution, et elle va certainement y laisser des plumes lors des prochaines élections. Ceci montre une certaine maturité politique et un certain sens de responsabilité, que malheureusement certains partis, qui se prétendent modernistes, n'ont toujours pas.
Vers la justice sociale
Mis à part l'exemple de la Turquie, pays majoritairement musulman, qui a une histoire assez particulière avec un rôle du pouvoir militaire pour le moins confus, la Tunisie est le seul et unique pays arabe et musulman à s'être doté d'une Constitution aussi progressiste, garantissant les libertés fondamentales.
Pour la première fois depuis l'État de Médine fondée et dirigée par le prophète, un pays musulman replace l'humain au centre du modèle socio-économique. Médine, État multiculturel où les gens vécurent en harmonie pendant 23 ans. Le prophète a instauré un système hybride qu'on qualifiera du système de Médine. Il y a développé les prémisses d'un système de protection sociale et a limité l'accumulation du capital en instaurant un impôt progressif sur le patrimoine mutualisé les terres...
Un premier pas est franchi, celui des libertés. Un deuxième pas reste à franchir, celui de la justice sociale. Car, dans l'islam, la liberté et la justice sociale sont indissociables.
Certes, tout n'est pas parfait. Il y a eu des erreurs - notamment en politique étrangère et plus précisément sur la question syrienne - , du tâtonnement, de l'improvisation. L'essentiel est préservé... Vers une justice sociale.
Malheureusement, la grande majorité des intellectuels tunisiens sont mués par la haine d'Ennahdha, ce qui les empêche de reconnaitre des avancées majeures dans la réconciliation de l'islam avec la démocratie et les libertés fondamentales. Les plus modérés d'entre eux se sont tus. Les autres, refusant de voir ce visage de l'islamisme politique, continuent de pestiférer sans aucune objectivité.
Sur le plan constitutionnel, Ennahdha a amorcé une révolution dans la mouvance islamiste en gravant dans le marbre de la Constitution tunisienne la liberté de conscience et, de fait, la liberté pour un musulman de se déclarer apostat, infidèle, mécréant, sans risquer sa vie. Pour mesurer le degré de cette avancée, rappelons que le Conseil français de culte musulman, attaché de façon dogmatique à la tradition, refuse jusqu'à aujourd'hui de reconnaitre la liberté de conscience.
Remise en cause de la tradition
En inscrivant la liberté de conscience dans la Constitution, Ennahdha a remis en cause une tradition qui date du début de l'empire omeyyade, une tradition qui a brimé les libertés fondamentales instaurées par l'islam, et dont la liberté de conscience fut un élément central.
Cette tradition qui condamne les apostats à la mort est aux antipodes de toute la révélation coranique:
"Nulle contrainte en religion! Car le bon chemin s'est distingué de l'égarement. Donc, quiconque mécroit au Rebelle tandis qu'il croit en Allah saisit l'anse la plus solide, qui ne peut se briser. Et Allah est Audient et Omniscient" [La vache 256]
"Certes, ceux qui ont cru, ceux qui se sont judaïsés, les Nazaréens, et les sabéens, quiconque d'entre eux a cru en Allah au Jour dernier et accompli de bonnes œuvres, sera récompensé par son Seigneur; il n'éprouvera aucune crainte et il ne sera jamais affligé" [La Vache 62] »
"O les croyants! Quiconque parmi vous apostasie de sa religion... Allah va faire venir un peuple qu'Il aime et qui L'aime, modeste envers les croyants et fier et puissant envers les mécréants, qui lutte dans le sentier d'Allah, ne craignant le blâme d'aucun blâmeur. Telle est la grâce d'Allah. Il la donne à qui Il veut. Allah est Immense et Omniscient" [Al maida 54]
Il suffit de voir le lever de boucliers des traditionalistes contre la liberté de conscience, la violence des propos contre les dirigeants d'Ennahdha qui sont à leur tour traités d'apostats, d'infidèles, pour mesurer l'immense avancée que celle d'inscrire cette liberté dans la Constitution. C'est contre sa base électorale qu'Ennahdha a inscrit la liberté de conscience dans la Constitution, et elle va certainement y laisser des plumes lors des prochaines élections. Ceci montre une certaine maturité politique et un certain sens de responsabilité, que malheureusement certains partis, qui se prétendent modernistes, n'ont toujours pas.
Vers la justice sociale
Mis à part l'exemple de la Turquie, pays majoritairement musulman, qui a une histoire assez particulière avec un rôle du pouvoir militaire pour le moins confus, la Tunisie est le seul et unique pays arabe et musulman à s'être doté d'une Constitution aussi progressiste, garantissant les libertés fondamentales.
Pour la première fois depuis l'État de Médine fondée et dirigée par le prophète, un pays musulman replace l'humain au centre du modèle socio-économique. Médine, État multiculturel où les gens vécurent en harmonie pendant 23 ans. Le prophète a instauré un système hybride qu'on qualifiera du système de Médine. Il y a développé les prémisses d'un système de protection sociale et a limité l'accumulation du capital en instaurant un impôt progressif sur le patrimoine mutualisé les terres...
Un premier pas est franchi, celui des libertés. Un deuxième pas reste à franchir, celui de la justice sociale. Car, dans l'islam, la liberté et la justice sociale sont indissociables.
Certes, tout n'est pas parfait. Il y a eu des erreurs - notamment en politique étrangère et plus précisément sur la question syrienne - , du tâtonnement, de l'improvisation. L'essentiel est préservé... Vers une justice sociale.
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