Aux cris "d'avortement libre", des milliers de personnes ont défilé samedi à Madrid pour la première grande manifestation contre le projet de loi qui supprime en Espagne le droit à l'interruption de grossesse, soutenue par d'autres rassemblements notamment en France.
"C'est une énorme mobilisation. Nous sommes venus dire au gouvernement que nous sommes nombreux à refuser que nous retournions 40 ans en arrière", a affirmé Begona Piñero de l’association Las Comadres des Asturies (nord de l'Espagne), à l'origine de la manifestation et d'un "train pour la liberté" parti de Gijon (nord).
"Avortement libre" criaient les manifestants dont certains portaient un gilet violet, la couleur symbole des manifestations féministes, et qui se sont rendus jusqu'aux abords du Congrès des députés.
Des manifestants brandissent une caricature du ministre de la Justice Alberto Ruiz Gallardon déguisé en vampire, le 1er février 2014 à Madrid © AFP
"Gallardon, démission", a alors crié la foule, visant le ministre de la Justice, Alberto Ruiz Gallardon, qui a porté le projet.
"Ce sont mes droits, c'est ma vie", "avortement libre pour ne par mourir", proclamaient les manifestants sur des pancartes, pendant qu'une délégation est allée remettre un manifeste intitulé "Je décide" au Congrès.
Salué par l’Église catholique, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy a adopté fin décembre un projet de texte supprimant la loi de 2010, votée sous les socialistes, qui autorise l'avortement jusqu'à 14 semaines de grossesse pour toutes les femmes sans justification et jusqu'à 22 semaines en cas de malformation du foetus ou de grave danger physique ou psychique pour la femme.
Marche arrière
Dans la foule d'âge mûr, la plupart des manifestants disent ne pas vouloir revivre l'époque de la dictature franquiste (1939-1975), lorsque les femmes espagnoles allaient subir un avortement en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas.
"Nous étions cent femmes il y a 35 ans à revenir de Londres en avion. Nous étions considérées comme des terroristes. Je ne veux pas de ça pour mes filles", déclare la voie brisée Marisa Vallero, une manifestante de 55 ans.
Elle a participé aux manifestations avant la loi de 1985 qui a légalisé l'avortement dans certains cas, dont le risque psychique pour la femme, un argument qui sera utilisé pour la majorité des avortements jusqu'à la loi de 2010.
"Je n'aurais jamais imaginé que nous devrions nous retrouver ici, à lutter pour quelque chose que nous pensions acquis", s'insurge aussi Maria Pilar Sanchez, une aide sociale âgée de 57 ans.
Le projet de loi supprime le droit à l'interruption de grossesse en Espagne et n'autorise l'avortement qu'en cas de danger prouvé pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, ou après un viol ayant fait l'objet d'une plainte préalable.
Excluant les cas de malformation du foetus comme motif valable pour avorter, le projet a suscité la polémique au sein même du parti conservateur.
"Nous les jeunes nous devons nous mobiliser aussi car cette loi est absurde et vous fait revenir à la préhistoire", tranche Maria Melendez, une enseignante de 26 ans.
Une opinion partagée par l'opposition socialiste et des centaines d'associations de femmes en Espagne qui tirent à boulets rouges sur la réforme.
Présente dans la marche, la numéro deux du Parti socialiste espagnol, Elena Valenciano, a dénoncé un texte "contre les femmes, contre leur dignité et leur liberté".
Il satisfait uniquement "les secteurs les plus fondamentalistes et intégristes de la hiérarchie religieuse et les plus fanatiques du franquisme", a renchéri le chef de file du Parti de la "gauche unie" Cayo Lara.
Des soutiens en Europe
Manifestation de soutien au droit à l'avortement en Espagne, le 1er février 2014 à Marseille © AFP
La contestation a également trouvé un écho en Europe, où le gouvernement français a dénoncé, par la voix de sa ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, une loi qui "renverrait les femmes à l'âge de pierre".
En signe de soutien, plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi à Paris et dans plusieurs villes de France pour défendre le droit "fondamental" à l'avortement.
Le projet de loi a en revanche été salué jeudi comme une "avancée positive" par la Conférence des évêques espagnols. Et le collectif HazteOir.org (Fais-toi entendre), anti-avortement et contre le mariage homosexuel, a appelé à une manifestation dimanche à Madrid dans le cadre de rassemblements en Europe "contre la phobie de la famille".
"C'est une énorme mobilisation. Nous sommes venus dire au gouvernement que nous sommes nombreux à refuser que nous retournions 40 ans en arrière", a affirmé Begona Piñero de l’association Las Comadres des Asturies (nord de l'Espagne), à l'origine de la manifestation et d'un "train pour la liberté" parti de Gijon (nord).
"Avortement libre" criaient les manifestants dont certains portaient un gilet violet, la couleur symbole des manifestations féministes, et qui se sont rendus jusqu'aux abords du Congrès des députés.
"Gallardon, démission", a alors crié la foule, visant le ministre de la Justice, Alberto Ruiz Gallardon, qui a porté le projet.
"Ce sont mes droits, c'est ma vie", "avortement libre pour ne par mourir", proclamaient les manifestants sur des pancartes, pendant qu'une délégation est allée remettre un manifeste intitulé "Je décide" au Congrès.
Salué par l’Église catholique, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy a adopté fin décembre un projet de texte supprimant la loi de 2010, votée sous les socialistes, qui autorise l'avortement jusqu'à 14 semaines de grossesse pour toutes les femmes sans justification et jusqu'à 22 semaines en cas de malformation du foetus ou de grave danger physique ou psychique pour la femme.
Marche arrière
Dans la foule d'âge mûr, la plupart des manifestants disent ne pas vouloir revivre l'époque de la dictature franquiste (1939-1975), lorsque les femmes espagnoles allaient subir un avortement en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas.
"Nous étions cent femmes il y a 35 ans à revenir de Londres en avion. Nous étions considérées comme des terroristes. Je ne veux pas de ça pour mes filles", déclare la voie brisée Marisa Vallero, une manifestante de 55 ans.
Elle a participé aux manifestations avant la loi de 1985 qui a légalisé l'avortement dans certains cas, dont le risque psychique pour la femme, un argument qui sera utilisé pour la majorité des avortements jusqu'à la loi de 2010.
"Je n'aurais jamais imaginé que nous devrions nous retrouver ici, à lutter pour quelque chose que nous pensions acquis", s'insurge aussi Maria Pilar Sanchez, une aide sociale âgée de 57 ans.
Le projet de loi supprime le droit à l'interruption de grossesse en Espagne et n'autorise l'avortement qu'en cas de danger prouvé pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, ou après un viol ayant fait l'objet d'une plainte préalable.
Excluant les cas de malformation du foetus comme motif valable pour avorter, le projet a suscité la polémique au sein même du parti conservateur.
"Nous les jeunes nous devons nous mobiliser aussi car cette loi est absurde et vous fait revenir à la préhistoire", tranche Maria Melendez, une enseignante de 26 ans.
Une opinion partagée par l'opposition socialiste et des centaines d'associations de femmes en Espagne qui tirent à boulets rouges sur la réforme.
Présente dans la marche, la numéro deux du Parti socialiste espagnol, Elena Valenciano, a dénoncé un texte "contre les femmes, contre leur dignité et leur liberté".
Il satisfait uniquement "les secteurs les plus fondamentalistes et intégristes de la hiérarchie religieuse et les plus fanatiques du franquisme", a renchéri le chef de file du Parti de la "gauche unie" Cayo Lara.
Des soutiens en Europe
La contestation a également trouvé un écho en Europe, où le gouvernement français a dénoncé, par la voix de sa ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, une loi qui "renverrait les femmes à l'âge de pierre".
En signe de soutien, plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi à Paris et dans plusieurs villes de France pour défendre le droit "fondamental" à l'avortement.
Le projet de loi a en revanche été salué jeudi comme une "avancée positive" par la Conférence des évêques espagnols. Et le collectif HazteOir.org (Fais-toi entendre), anti-avortement et contre le mariage homosexuel, a appelé à une manifestation dimanche à Madrid dans le cadre de rassemblements en Europe "contre la phobie de la famille".
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