Rares sont les occasions de sourire à l'hôpital pédiatrique de Bangui, où sont admis la majorité des enfants blessés lors des combats en République centrafricaine (RCA). Mais il y a quelques jours, certains de mes collègues y ont rencontré une petite fille de 10 ans nommée Urielle qui faisait de son mieux pour égayer l'atmosphère. Marchant dans les pas des médecins et des infirmières ou empruntant un appareil photo pour prendre des clichés des familles entassées dans une petite chambre, elle donnait l'image d'une enfant heureuse et pleine de vie.
Comment imaginer en la regardant que, quelques semaines plus tôt, elle était laissée pour morte, prise au piège des tirs croisés entre groupes armés. Lorsque sa maison a été attaquée, Urielle a voulu protéger sa mère des balles. "Je ne voulais pas qu'elle meure", a raconté la petite fille.
Dans ce conflit chronique, qui a déjà coûté la vie de beaucoup trop d'enfants, nombreux sont ceux qui ont perdu leur enfance, exposés à des tueries, forcés de survivre dans la brousse, confrontés chaque jour à la mort. Lors de récents affrontements entre bandes rivales, des enfants ont été délibérément pris pour cibles. A l'hôpital, les équipes de soignants n'ont pu sauver des nourrissons mortellement blessés par balles. Une mère a vu mourir dans ses bras son fils de 17 ans. Le conflit venait de lui emporter son deuxième enfant.
De récents rapports ont révélé le franchissement d'un nouveau seuil dans l'horreur, avec des enfants mutilés, brûlés et décapités. Selon nos estimations, au moins 6000 enfants et adolescents ont par ailleurs été recrutés par les groupes armés, forcés de prendre parti et de porter les armes. Un grand nombre ont aussi été séparés de leurs familles, plongés dans une situation de vulnérabilité extrême face à toute forme d'abus et d'exploitation.
Dans cet environnement dangereux et instable, les enfants payent un double tribut au conflit: directement affectés par la violence qui a cours en ce moment en RCA, ils voient aussi leur avenir gravement compromis.
Plus de la moitié des 400.000 personnes déplacées dans Bangui sont des enfants et adolescents de moins de 18 ans. Des milliers se cachent dans la brousse ou s'entassent dans un camp de fortune à l'aéroport. Privés des services essentiels -eau potable, sanitaires, nutrition adaptée, soins de santé- ils sont exposés à des maladies mortelles: paludisme, rougeole, pneumonie, diarrhée. Privés de leur droit à l'éducation et à la protection, ils basculent dans la précarité et ne pourront peut-être jamais rattraper ce retard.
Les enfants de République centrafricaine rêvent d'un avenir. Comme tous les enfants, ils veulent aller à l'école et s'amuser avec leurs amis. Ils veulent que la violence cesse. Que leur famille et leurs amis soient en sécurité. Ils veulent simplement retrouver leur vie d'enfant.
Malgré la formation d'un nouveau gouvernement et les fonds supplémentaires qui ont été accordés lors de la conférence de Bruxelles, la situation reste chaotique: les violences persistent à Bangui et dans le reste du pays et le niveau d'assistance demeure bien en deçà des besoins. Il est urgent et crucial que les nouveaux dirigeants de la RCA parviennent à mettre un terme aux violences et assurent la protection des civils.
Toutes les parties au conflit doivent cesser de cibler les enfants et permettre un accès inconditionnel de l'assistance humanitaire aux familles. Rétablir la confiance au sein des communautés qui ont enduré tant de violence et de haine prendra du temps. Reconstruire une société aujourd'hui disloquée nécessitera les efforts de tous les Centrafricains, avec les autorités locales, les chefs traditionnels et religieux. Cela demandera aussi la mobilisation et un investissement plus important de la communauté internationale dans ce pays fragile.
Le temps est venu de reprendre espoir pour une génération d'enfants comme Urielle qui ont fait face à l'indicible et d'unir nos efforts, sur la durée, pour qu'ils puissent réaliser leur rêves d'avenir.
Comment imaginer en la regardant que, quelques semaines plus tôt, elle était laissée pour morte, prise au piège des tirs croisés entre groupes armés. Lorsque sa maison a été attaquée, Urielle a voulu protéger sa mère des balles. "Je ne voulais pas qu'elle meure", a raconté la petite fille.
Urielle. © Pierre Terdjman / Cosmos pour UNICEF France
Dans ce conflit chronique, qui a déjà coûté la vie de beaucoup trop d'enfants, nombreux sont ceux qui ont perdu leur enfance, exposés à des tueries, forcés de survivre dans la brousse, confrontés chaque jour à la mort. Lors de récents affrontements entre bandes rivales, des enfants ont été délibérément pris pour cibles. A l'hôpital, les équipes de soignants n'ont pu sauver des nourrissons mortellement blessés par balles. Une mère a vu mourir dans ses bras son fils de 17 ans. Le conflit venait de lui emporter son deuxième enfant.
De récents rapports ont révélé le franchissement d'un nouveau seuil dans l'horreur, avec des enfants mutilés, brûlés et décapités. Selon nos estimations, au moins 6000 enfants et adolescents ont par ailleurs été recrutés par les groupes armés, forcés de prendre parti et de porter les armes. Un grand nombre ont aussi été séparés de leurs familles, plongés dans une situation de vulnérabilité extrême face à toute forme d'abus et d'exploitation.
Dans cet environnement dangereux et instable, les enfants payent un double tribut au conflit: directement affectés par la violence qui a cours en ce moment en RCA, ils voient aussi leur avenir gravement compromis.
© Pierre Terdjman / Cosmos pour UNICEF France
Plus de la moitié des 400.000 personnes déplacées dans Bangui sont des enfants et adolescents de moins de 18 ans. Des milliers se cachent dans la brousse ou s'entassent dans un camp de fortune à l'aéroport. Privés des services essentiels -eau potable, sanitaires, nutrition adaptée, soins de santé- ils sont exposés à des maladies mortelles: paludisme, rougeole, pneumonie, diarrhée. Privés de leur droit à l'éducation et à la protection, ils basculent dans la précarité et ne pourront peut-être jamais rattraper ce retard.
Les enfants de République centrafricaine rêvent d'un avenir. Comme tous les enfants, ils veulent aller à l'école et s'amuser avec leurs amis. Ils veulent que la violence cesse. Que leur famille et leurs amis soient en sécurité. Ils veulent simplement retrouver leur vie d'enfant.
Malgré la formation d'un nouveau gouvernement et les fonds supplémentaires qui ont été accordés lors de la conférence de Bruxelles, la situation reste chaotique: les violences persistent à Bangui et dans le reste du pays et le niveau d'assistance demeure bien en deçà des besoins. Il est urgent et crucial que les nouveaux dirigeants de la RCA parviennent à mettre un terme aux violences et assurent la protection des civils.
Toutes les parties au conflit doivent cesser de cibler les enfants et permettre un accès inconditionnel de l'assistance humanitaire aux familles. Rétablir la confiance au sein des communautés qui ont enduré tant de violence et de haine prendra du temps. Reconstruire une société aujourd'hui disloquée nécessitera les efforts de tous les Centrafricains, avec les autorités locales, les chefs traditionnels et religieux. Cela demandera aussi la mobilisation et un investissement plus important de la communauté internationale dans ce pays fragile.
Le temps est venu de reprendre espoir pour une génération d'enfants comme Urielle qui ont fait face à l'indicible et d'unir nos efforts, sur la durée, pour qu'ils puissent réaliser leur rêves d'avenir.