Vue d’Alger où les médias, les politiques mais également les simples citoyens suivent avec une certaine appréhension les péripéties d’une bataille confuse au cœur du pouvoir, la Tunisie est le pays de tous les espoirs politiques.
Impossible de ne pas faire la comparaison entre la célébration avec éclat, vendredi, de la nouvelle Constitution tunisienne et l’état de confusion politique dans laquelle se trouve l’Algérie. Le journal El Watan va même plus loin que les luttes de sérail algérien, il élargit la vision à l’ensemble des pays du Maghreb "en panne de démocratie" alors que la Tunisie, elle, "sort de l’hiver". Evoquant la cérémonie symbolique organisée à Tunis en présence de chefs d’Etats et de gouvernements étrangers, El Watan, saluait l’exploit des tunisiens qui réalisent une "première dans un Monde arabe où l’arriération démocratique constitue le 'produit' le mieux partagé par les potentats qui y règnent, du golfe Persique à l’océan Atlantique". Les tunisiens ont réussi une "exceptionnelle déconnexion salvatrice avec les autres pays arabes qui avancent en… arrière".
Persiflage
Le Quotidien d’Oran houspille un peu les médias tunisiens qui ont persiflé sur la proclamation publiée sur la page Facebook de la présidence tunisienne: "Le monde fête avec la Tunisie sa Constitution!". Cela peut paraître de la "grandiloquence" mais, écrit l’éditorialiste, la Tunisie vit bien des "moments historiques" où, à défaut de créer un "modèle de transition", les acteurs politiques tunisiens ont réussi un "précédent démocratique" qui, il faut l'espérer, aura un effet vertueux.
Même constat dans le journal La Tribune qui voit dans l’expérience tunisienne une "véritable leçon de démocratie pour beaucoup de pays arabes toujours bloqués dans des situations politiques ubuesques". Le journal se demande toutefois si "cette évolution notable sur le plan institutionnel aura des effets sur le plan économique".
Le journal Reporters choisit de mettre en exergue les propos de M.Abdelmalek Sellal, le premier ministre algérien, présent à la cérémonie de vendredi, qualifiant de "pas de géant" l’adoption de la Constitution tunisienne. Focalisant sur le "bilatéral", Reporters note que les échanges entre la Tunisie et l’Algérie ne "dépassent pas actuellement le milliard de dollars". Et que l’enjeu est de faire du binôme algéro-tunisien un exemple pour le futur maghrébin et, peut-être, une locomotive, en attendant que soient réglées les divergences de vue opposant l’Algérie et le Maroc sur ce que doit être
"le Maghreb, une question sous-tendue par le règlement du conflit du Sahara occidental actuellement entre les mains du Conseil de sécurité de l’ONU."
"Sellal a du apprécier!"
Relevant les éloges adressés aux tunisiens, notamment par François Hollande, qui tenait "à laver l’affront de Sarkozy qui a soutenu jusqu’à la dernière minute le dictateur Ben Ali", El Watan, constate de manière sibylline que "Sellal a dû apprécier…". Le Quotidien d’Oran est plus direct et compare entre la "transparence" du jeu politique tunisien et "l'opacité algérienne".
"La Tunisie est en train de donner l'exemple d'une transition qui réussit. L'Algérie n'en finit pas de transmettre les signaux cliniques de l'échec d'une transition entamée en 1988 et qui s'est terminée, dans la violence, par la restauration d'un vieux système inopérant. Et qui est toujours là, avec des acteurs cachés qui ne cherchent pas à changer le système mais à le reproduire à leur seul profit".
Impossible de ne pas faire la comparaison entre la célébration avec éclat, vendredi, de la nouvelle Constitution tunisienne et l’état de confusion politique dans laquelle se trouve l’Algérie. Le journal El Watan va même plus loin que les luttes de sérail algérien, il élargit la vision à l’ensemble des pays du Maghreb "en panne de démocratie" alors que la Tunisie, elle, "sort de l’hiver". Evoquant la cérémonie symbolique organisée à Tunis en présence de chefs d’Etats et de gouvernements étrangers, El Watan, saluait l’exploit des tunisiens qui réalisent une "première dans un Monde arabe où l’arriération démocratique constitue le 'produit' le mieux partagé par les potentats qui y règnent, du golfe Persique à l’océan Atlantique". Les tunisiens ont réussi une "exceptionnelle déconnexion salvatrice avec les autres pays arabes qui avancent en… arrière".
Persiflage
Le Quotidien d’Oran houspille un peu les médias tunisiens qui ont persiflé sur la proclamation publiée sur la page Facebook de la présidence tunisienne: "Le monde fête avec la Tunisie sa Constitution!". Cela peut paraître de la "grandiloquence" mais, écrit l’éditorialiste, la Tunisie vit bien des "moments historiques" où, à défaut de créer un "modèle de transition", les acteurs politiques tunisiens ont réussi un "précédent démocratique" qui, il faut l'espérer, aura un effet vertueux.
Même constat dans le journal La Tribune qui voit dans l’expérience tunisienne une "véritable leçon de démocratie pour beaucoup de pays arabes toujours bloqués dans des situations politiques ubuesques". Le journal se demande toutefois si "cette évolution notable sur le plan institutionnel aura des effets sur le plan économique".
Le journal Reporters choisit de mettre en exergue les propos de M.Abdelmalek Sellal, le premier ministre algérien, présent à la cérémonie de vendredi, qualifiant de "pas de géant" l’adoption de la Constitution tunisienne. Focalisant sur le "bilatéral", Reporters note que les échanges entre la Tunisie et l’Algérie ne "dépassent pas actuellement le milliard de dollars". Et que l’enjeu est de faire du binôme algéro-tunisien un exemple pour le futur maghrébin et, peut-être, une locomotive, en attendant que soient réglées les divergences de vue opposant l’Algérie et le Maroc sur ce que doit être
"le Maghreb, une question sous-tendue par le règlement du conflit du Sahara occidental actuellement entre les mains du Conseil de sécurité de l’ONU."
"Sellal a du apprécier!"
Relevant les éloges adressés aux tunisiens, notamment par François Hollande, qui tenait "à laver l’affront de Sarkozy qui a soutenu jusqu’à la dernière minute le dictateur Ben Ali", El Watan, constate de manière sibylline que "Sellal a dû apprécier…". Le Quotidien d’Oran est plus direct et compare entre la "transparence" du jeu politique tunisien et "l'opacité algérienne".
"La Tunisie est en train de donner l'exemple d'une transition qui réussit. L'Algérie n'en finit pas de transmettre les signaux cliniques de l'échec d'une transition entamée en 1988 et qui s'est terminée, dans la violence, par la restauration d'un vieux système inopérant. Et qui est toujours là, avec des acteurs cachés qui ne cherchent pas à changer le système mais à le reproduire à leur seul profit".