La Tunisie d'aujourd'hui se doit de fructifier le legs de Carthage, de Kairouan, et de tous ceux qui précédèrent ces deux métropoles dont les racines plongent au plus profond de la Méditerranée. Héritière d'une histoire et d'un patrimoine riche et multiple, la Tunisie, au début de ce XXI siècle, s'ouvre sur un monde en mutation avec des paradoxes et des contradictions inédits. On parle de post-modernité même chez ceux qui n'ont pas encore eu l'opportunité d'acquérir la modernité avec ses bienfaits et ses méfaits. N'est-ce pas l'ironie de l'histoire que les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication se trouvent instrumentalisées pour jouer le rôle de mercenaires sans état d'âme ; elles, qui représentent le progrès scientifiques et techniques, se mettent au service du passéisme, du fondamentalisme, voire du terrorisme.
Consciente de toutes les contradictions vécues à l'échelle régionale et mondiale, la Tunisie se doit de redevenir elle-même, fidèle à ses vieilles traditions, non pour s'y maintenir prisonnière mais pour y puiser l'ambroisie, cette nourriture qui garantit l'immortalité et offre de multiples chances pour s'ouvrir, se frotter à l'autre, l'enrichir et s' en enrichir. Une telle démarche suscite des interrogations : Qui sommes-nous ? Que devons-nous faire pour que le pays soit une terre où il fait bon vivre grâce au génie et au labeur de ses enfants, dûment formés et convenablement outillés pour bâtir une nation moderne, c'est-à-dire libre, ouverte, évolutive, sans tabous et fidèles aux valeurs humaines reconnues par toutes les Saintes Écritures et par toutes les philosophies humanistes, depuis la Mésopotamie jusqu'à nos jours, en passant par Tyr, Carthage, Athènes, Rome et par bien d'autres métropoles qui contribuèrent à l'édification de notre monde d'hier et d'aujourd'hui sans en méconnaître ni les victoires, ni les déboires ? Voilà deux interrogations primordiales, bien plus, je dirais fondamentales, que la Tunisie d'aujourd'hui doit se poser en y consacrant toutes ses énergies effectives et potentielles.
D'abord la liberté de la femme par l'ouverture des voies qui lui offrent toutes les possibilités d'acquérir ses pleins droits afin qu'elle participe à l'œuvre commune en tant que partenaire à part entière. Ce faisant, elle se fait le meilleur garant de la pérennité des acquis. La masculinité risque de se souvenir de ses privilèges ancestraux. Pour promouvoir la femme en tant qu'être humain, jouissant de tous ses droits et de toute sa dignité humaine, la Tunisie d'aujourd'hui ne doit pas manquer de se souvenir d'Elissa-Didon, la fondatrice de Carthage, en susurrant, non sans une certaine fierté d'ailleurs, qu'il s'agit d'un véritable apanage méditerranéen qu'elle désire partager avec tous les peuples de la Méditerranée. Menée d'abord par des Réformistes convaincus, la bataille de la femme a été l'un des objectifs ciblés par le leader Habib Bourguiba, le Père de la Patrie,
La seconde bataille qu'il faut immédiatement entamer et réussir concerne l'éducation. Tous ceux qui, aujourd'hui, traversent la Tunisie, du Nord au Sud et d'Est en Ouest, peuvent reconnaître que l'École y est certes partout et pour tous, sans la moindre discrimination. Dans les villes comme dans les villages et les hameaux, les rues et les ruelles se trouvent pavoisées par le rose des écolières et le bleu des écoliers. L'histoire nous apprend que le pays de Carthage et de Kairouan a toujours compté sur le savoir; cela remonte à tous les passés de notre histoire . Aujourd'hui la Tunisie opte pour un enseignement qui libère, illumine, encourage l'intelligence à conquérir la modernité, valorise l'ouverture, l'acceptation de l'autre avec le respect de ses différences ethniques, linguistiques, culturelles et religieuses; bref elle opte pour tout ce qui est de nature à garantir la convivance dans la justice, la solidarité et la paix.
Cet amour du savoir, nourri par une féconde curiosité sans barrière et tourné vers l'être humain et son bonheur, est également lisible dans l'œuvre d'Apulée. Peut-être faut-il rappeler une autre figure illustre de la Tunisie arabo-musulmane ? Il s'agit de Mehrez Ibn Khalaf qui n'hésita pas à protéger la communauté juive en lui ouvrant les portes, les bras et le cœur de Tunis : Grâce à lui, la judaïcité put s'établir intra muros. C'était une véritable fraternisation entre Tunisiens musulmans et Tunisiens juifs. La Tunisie d'aujourd'hui reconnaît et fait savoir que l'un des maîtres de la prestigieuse école de médecine à Kairouan fut l'israélite Isaak Ibn Soleiman qui, au IXe siècle de l'ère chrétienne, mit son génie et ses compétences au service des émirs aghlabides et forma des médecins talentueux dont le plus célèbre fut le musulman Abu-Jaffar Ibn al-Jazzar.
C'est à cette école de convivance pacifique, pleinement acceptée, que la Tunisie d'aujourd'hui doit former ses enfants. A Jerba, les enfants juifs et musulmans fréquentent, certes, les mêmes écoles et partagent les mêmes bancs. Mais il reste beaucoup à faire. Tel est le paysage socio-culturel et ethno-religieux qu'elle adapter aux exigences du présent et du futur. Il faut ajouter que l'enseignement en Tunisie doit avoir pour objectif la formation du citoyen conscient de ses droits et de ses devoirs et désireux de participer à la construction d'une démocratie tunisienne véritable et durable. Quoi qu'il en soit, Aristote évoqua la Constitution de Carthage en termes élogieux. Des auteurs anciens comme Polybe et Diodore de Sicile rapportèrent avec admiration que, dans la cité de Carthage, tout se faisait conformément à la loi: 'Kata nomon'. C'était l'Etat de droit. Le Sénat et l'Assemblée du peuple débattaient de tous les problèmes concernant la société et la gestion de la chose publique. Est-ce un hasard si la Tunisie est le premier État musulman à se doter d'une constitution ? C'était en 1861. A cette question, je répondrais par cette parole mémorable de J. Calmette : " Le présent est lourd du passé, gros de l'avenir".
Consciente de toutes les contradictions vécues à l'échelle régionale et mondiale, la Tunisie se doit de redevenir elle-même, fidèle à ses vieilles traditions, non pour s'y maintenir prisonnière mais pour y puiser l'ambroisie, cette nourriture qui garantit l'immortalité et offre de multiples chances pour s'ouvrir, se frotter à l'autre, l'enrichir et s' en enrichir. Une telle démarche suscite des interrogations : Qui sommes-nous ? Que devons-nous faire pour que le pays soit une terre où il fait bon vivre grâce au génie et au labeur de ses enfants, dûment formés et convenablement outillés pour bâtir une nation moderne, c'est-à-dire libre, ouverte, évolutive, sans tabous et fidèles aux valeurs humaines reconnues par toutes les Saintes Écritures et par toutes les philosophies humanistes, depuis la Mésopotamie jusqu'à nos jours, en passant par Tyr, Carthage, Athènes, Rome et par bien d'autres métropoles qui contribuèrent à l'édification de notre monde d'hier et d'aujourd'hui sans en méconnaître ni les victoires, ni les déboires ? Voilà deux interrogations primordiales, bien plus, je dirais fondamentales, que la Tunisie d'aujourd'hui doit se poser en y consacrant toutes ses énergies effectives et potentielles.
D'abord la liberté de la femme par l'ouverture des voies qui lui offrent toutes les possibilités d'acquérir ses pleins droits afin qu'elle participe à l'œuvre commune en tant que partenaire à part entière. Ce faisant, elle se fait le meilleur garant de la pérennité des acquis. La masculinité risque de se souvenir de ses privilèges ancestraux. Pour promouvoir la femme en tant qu'être humain, jouissant de tous ses droits et de toute sa dignité humaine, la Tunisie d'aujourd'hui ne doit pas manquer de se souvenir d'Elissa-Didon, la fondatrice de Carthage, en susurrant, non sans une certaine fierté d'ailleurs, qu'il s'agit d'un véritable apanage méditerranéen qu'elle désire partager avec tous les peuples de la Méditerranée. Menée d'abord par des Réformistes convaincus, la bataille de la femme a été l'un des objectifs ciblés par le leader Habib Bourguiba, le Père de la Patrie,
La seconde bataille qu'il faut immédiatement entamer et réussir concerne l'éducation. Tous ceux qui, aujourd'hui, traversent la Tunisie, du Nord au Sud et d'Est en Ouest, peuvent reconnaître que l'École y est certes partout et pour tous, sans la moindre discrimination. Dans les villes comme dans les villages et les hameaux, les rues et les ruelles se trouvent pavoisées par le rose des écolières et le bleu des écoliers. L'histoire nous apprend que le pays de Carthage et de Kairouan a toujours compté sur le savoir; cela remonte à tous les passés de notre histoire . Aujourd'hui la Tunisie opte pour un enseignement qui libère, illumine, encourage l'intelligence à conquérir la modernité, valorise l'ouverture, l'acceptation de l'autre avec le respect de ses différences ethniques, linguistiques, culturelles et religieuses; bref elle opte pour tout ce qui est de nature à garantir la convivance dans la justice, la solidarité et la paix.
Cet amour du savoir, nourri par une féconde curiosité sans barrière et tourné vers l'être humain et son bonheur, est également lisible dans l'œuvre d'Apulée. Peut-être faut-il rappeler une autre figure illustre de la Tunisie arabo-musulmane ? Il s'agit de Mehrez Ibn Khalaf qui n'hésita pas à protéger la communauté juive en lui ouvrant les portes, les bras et le cœur de Tunis : Grâce à lui, la judaïcité put s'établir intra muros. C'était une véritable fraternisation entre Tunisiens musulmans et Tunisiens juifs. La Tunisie d'aujourd'hui reconnaît et fait savoir que l'un des maîtres de la prestigieuse école de médecine à Kairouan fut l'israélite Isaak Ibn Soleiman qui, au IXe siècle de l'ère chrétienne, mit son génie et ses compétences au service des émirs aghlabides et forma des médecins talentueux dont le plus célèbre fut le musulman Abu-Jaffar Ibn al-Jazzar.
C'est à cette école de convivance pacifique, pleinement acceptée, que la Tunisie d'aujourd'hui doit former ses enfants. A Jerba, les enfants juifs et musulmans fréquentent, certes, les mêmes écoles et partagent les mêmes bancs. Mais il reste beaucoup à faire. Tel est le paysage socio-culturel et ethno-religieux qu'elle adapter aux exigences du présent et du futur. Il faut ajouter que l'enseignement en Tunisie doit avoir pour objectif la formation du citoyen conscient de ses droits et de ses devoirs et désireux de participer à la construction d'une démocratie tunisienne véritable et durable. Quoi qu'il en soit, Aristote évoqua la Constitution de Carthage en termes élogieux. Des auteurs anciens comme Polybe et Diodore de Sicile rapportèrent avec admiration que, dans la cité de Carthage, tout se faisait conformément à la loi: 'Kata nomon'. C'était l'Etat de droit. Le Sénat et l'Assemblée du peuple débattaient de tous les problèmes concernant la société et la gestion de la chose publique. Est-ce un hasard si la Tunisie est le premier État musulman à se doter d'une constitution ? C'était en 1861. A cette question, je répondrais par cette parole mémorable de J. Calmette : " Le présent est lourd du passé, gros de l'avenir".
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