Quoi de plus ringard, de plus dépassé, de plus "out" que la politesse? Le civisme serait-il devenu obsolète?
Il ne s'agit nullement d'évoquer des codes abscons et éculés qui seraient le seul apanage des hautes sphères, mais plutôt de rappeler que la révolution tunisienne aurait dû être une évolution. Car finalement, étymologiquement, qu'est-ce qu'une révolution?
Le Larousse nous indique comme premier sens:
Soit la capacité de tout à chacun de revenir au point de départ, la stagnation perpétuelle, l'action finissant en inaction. Et c'est justement là que le bât blesse. Beaucoup de choses ont changé en mieux, mais le civisme lui a changé en pire.
Ultime paradoxe du "Faites ce que je dis, pas ce que je fais": Les Tunisiens sont pourtant les premiers à rêver le civisme, le rêve comme une sorte artefact, une ambivalence civique que l'on recherche surtout chez autrui.
Faut-il le préciser? Les médias ont amplement décuplé le phénomène du "transgressif". Une transgression épurée de tout ce qui peut être vraiment transgressif et qui se trouve tout de suite canalisée, domptée et ré-ingurgitée par les mêmes médias. Les blogueurs, facebookers et autres deviennent ainsi animateurs télé ou radio. Le dénigrement, parfois violent, souvent vulgaire, devient ainsi la norme, la politesse se transformant en déviance, le respect frôlant l'ignominie sociétale.
Toute critique à l'égard d'un comportement gênant entraîne ainsi l'autodafé monstrueux dont découlent les accusations de "moralisateur" ou de "censeur". L'ère est au cynisme, un championnat de l'insulte semble ainsi s'être instauré dans la vie quotidienne.
Il est clair - un anthropologue devrait d'ailleurs se pencher sur la question - que l'insulte verbale et la violence physique se cristallisent en un exutoire exprimant très souvent un mal-être. Mais comprendre n'est pas légitimer et cette dichotomie politesse/violence est d'autant plus ambivalente qu'elle illustre bien les effets de la schizophrénie sociale qui traverse la Tunisie, ce tiraillement latent entre la volonté individuelle de l'émancipation et le conformisme collectif instituant le bridage ses envies.
La période Ben Ali a surtout ancré le vulgaire et l'arrivisme au rang de données sacralisées au fronton de l'affairisme et de l'ascension sociale à tous crins. Un long travail d'inoculation civique est nécessaire et l'exemplarité doit venir d'en haut, de nos dirigeants qui servent de modèles et de justifications au bon et au mauvais, mais aussi au risque de se voir affubler de conservatisme, par la famille et l'école.
Les bases du civisme sont là, la tolérance de l'autre cesse lorsque l'intolérance de la démocratie vient à être affirmée comme un droit de ceux qui la combattent impunément. Le civisme, c'est aussi et surtout consacrer du temps aux autres, car plus on côtoie l'autre, mieux on le comprend, mieux on le comprend, mieux on l'accepte et mieux on l'accepte plus on le respecte.
Il ne s'agit nullement d'évoquer des codes abscons et éculés qui seraient le seul apanage des hautes sphères, mais plutôt de rappeler que la révolution tunisienne aurait dû être une évolution. Car finalement, étymologiquement, qu'est-ce qu'une révolution?
Le Larousse nous indique comme premier sens:
"Mouvement orbital périodique d'un corps céleste, en particulier d'une planète ou d'un satellite, autour d'un autre de masse prépondérante; période de ce mouvement, appelée aussi période de révolution".
Soit la capacité de tout à chacun de revenir au point de départ, la stagnation perpétuelle, l'action finissant en inaction. Et c'est justement là que le bât blesse. Beaucoup de choses ont changé en mieux, mais le civisme lui a changé en pire.
Ultime paradoxe du "Faites ce que je dis, pas ce que je fais": Les Tunisiens sont pourtant les premiers à rêver le civisme, le rêve comme une sorte artefact, une ambivalence civique que l'on recherche surtout chez autrui.
Faut-il le préciser? Les médias ont amplement décuplé le phénomène du "transgressif". Une transgression épurée de tout ce qui peut être vraiment transgressif et qui se trouve tout de suite canalisée, domptée et ré-ingurgitée par les mêmes médias. Les blogueurs, facebookers et autres deviennent ainsi animateurs télé ou radio. Le dénigrement, parfois violent, souvent vulgaire, devient ainsi la norme, la politesse se transformant en déviance, le respect frôlant l'ignominie sociétale.
Toute critique à l'égard d'un comportement gênant entraîne ainsi l'autodafé monstrueux dont découlent les accusations de "moralisateur" ou de "censeur". L'ère est au cynisme, un championnat de l'insulte semble ainsi s'être instauré dans la vie quotidienne.
Il est clair - un anthropologue devrait d'ailleurs se pencher sur la question - que l'insulte verbale et la violence physique se cristallisent en un exutoire exprimant très souvent un mal-être. Mais comprendre n'est pas légitimer et cette dichotomie politesse/violence est d'autant plus ambivalente qu'elle illustre bien les effets de la schizophrénie sociale qui traverse la Tunisie, ce tiraillement latent entre la volonté individuelle de l'émancipation et le conformisme collectif instituant le bridage ses envies.
La période Ben Ali a surtout ancré le vulgaire et l'arrivisme au rang de données sacralisées au fronton de l'affairisme et de l'ascension sociale à tous crins. Un long travail d'inoculation civique est nécessaire et l'exemplarité doit venir d'en haut, de nos dirigeants qui servent de modèles et de justifications au bon et au mauvais, mais aussi au risque de se voir affubler de conservatisme, par la famille et l'école.
Les bases du civisme sont là, la tolérance de l'autre cesse lorsque l'intolérance de la démocratie vient à être affirmée comme un droit de ceux qui la combattent impunément. Le civisme, c'est aussi et surtout consacrer du temps aux autres, car plus on côtoie l'autre, mieux on le comprend, mieux on le comprend, mieux on l'accepte et mieux on l'accepte plus on le respecte.
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