"On est dans un monde qui est terrorisé, de gens qui sont terrorisés. Et on parle beaucoup de terrorisme. [...] Si on n'avait pas si peur, si on n'était pas des gens si 'terrorisables', il n'y aurait pas de terrorisme, les gens utiliseraient une autre arme, une autre façon d'arriver à leurs fins". Robert Lepage
Il est admis par l'ensemble des comportementalistes, des gestionnaires de crise et des spécialistes en terrorisme que l'acte terroriste se nourrit de deux facteurs: les médias et la réaction de la population.
Plus la médiatisation est massive et l'attitude des gens disproportionnée, plus l'acte terroriste est considéré comme réussi et ayant atteint son objectif: faire peur, saper le morale de la population et changer ses habitudes.
L'acte terroriste n'est pas une action isolée, c'est avant tout un acte politique qui vise à changer les valeurs et le mode de vie d'une société. Il peut être un outil de contrôle de la masse à travers les peurs et les névroses collectives qu'il engendre, comme il peut être un prétexte pour l'établissement de mesures liberticides et restrictives au nom de la lutte contre le terrorisme.
La vague de protestation générale et les appels à la suspension de l'émission "A celui qui ose" du journaliste Samir Al Wafi illustrent, à bien des égards, comment le terrorisme contribue à limiter les fondamentaux démocratiques dont la liberté de presse et la liberté d'expression. Progressivement, le terrorisme fait oublier aux Tunisiens les principes pour lesquels ils se sont révoltés quelques années auparavant.
Sur le plan international, le terrorisme fait partie d'une stratégie géopolitique complexe.
Il est un instrument qui sert à transférer les conflits d'une région à une autre: au lieu de livrer une confrontation interterritoriale et directe avec leurs adversaires, certains pays occidentaux et arabes détournent leurs conflits du côté des pays qui ne pèsent pas lourd dans l'échiquier international. C'est le cas aujourd'hui en Syrie, au Liban et éventuellement en Tunisie.
Par ailleurs, en nourrissant le terrorisme islamiste en Afrique en en Asie, certaines puissances mondiales cherchent à asseoir leur hégémonie économique sur ces régions en créant un ennemi à combattre et en remontant les tribus les unes contre les autres. Le terrorisme tribal en Libye est, de la sorte, alimenté par les multinationales occidentales (essentiellement américaines et anglaises) qui se livrent une bataille - à l'amiable - pour le contrôle des puits de pétrole appartenant aux différentes tribus libyennes. Aussi, le terrorisme met les bâtons dans les roues aux adversaires qui tentent de s'emparer du marché de l'énergie et des hydrocarbures.
Au-delà de l'acte terroriste, de ses origines et de ses répercussions, un constat est clair: il faut apprendre à vivre avec le terrorisme. Il devient évident qu'on ne vainc pas ce fléau par l'hystérie, la peur et le spectaculaire car le terrorisme se délecte du spectaculaire et joue sur les peurs et les angoisses humaines. Si le terrorisme arrive à faire modifier une société, c'est qu'il a gagné.
Les Tunisiens doivent appréhender l'attentat terroriste non pas comme la calamité du siècle, mais comme un fait-divers, certes choquant mais pas ébranleur. Il ne s'agit pas de banaliser l'acte terroriste, mais d'apprendre à réagir dignement face à l'horreur de l'événement et à la douleur des pertes humaines.
Le terrorisme perd devant notre capacité de résistance psychique. Il perd également devant les médias qui ne doivent pas entrer dans une surenchère rhétorique et étaler une émotivité exagérée.
Certes, on n'endiguera pas ce mal du jour au lendemain. Toutefois, sensibiliser les Tunisiens à une meilleure gestion émotionnelle et sensibiliser la presse à un traitement médiatique responsable pourraient nous aider à vivre avec le terrorisme et, du coup, pousser ses protagonistes à trouver d'autres armes de dissuasion.
Il est admis par l'ensemble des comportementalistes, des gestionnaires de crise et des spécialistes en terrorisme que l'acte terroriste se nourrit de deux facteurs: les médias et la réaction de la population.
Plus la médiatisation est massive et l'attitude des gens disproportionnée, plus l'acte terroriste est considéré comme réussi et ayant atteint son objectif: faire peur, saper le morale de la population et changer ses habitudes.
L'acte terroriste n'est pas une action isolée, c'est avant tout un acte politique qui vise à changer les valeurs et le mode de vie d'une société. Il peut être un outil de contrôle de la masse à travers les peurs et les névroses collectives qu'il engendre, comme il peut être un prétexte pour l'établissement de mesures liberticides et restrictives au nom de la lutte contre le terrorisme.
La vague de protestation générale et les appels à la suspension de l'émission "A celui qui ose" du journaliste Samir Al Wafi illustrent, à bien des égards, comment le terrorisme contribue à limiter les fondamentaux démocratiques dont la liberté de presse et la liberté d'expression. Progressivement, le terrorisme fait oublier aux Tunisiens les principes pour lesquels ils se sont révoltés quelques années auparavant.
Sur le plan international, le terrorisme fait partie d'une stratégie géopolitique complexe.
Il est un instrument qui sert à transférer les conflits d'une région à une autre: au lieu de livrer une confrontation interterritoriale et directe avec leurs adversaires, certains pays occidentaux et arabes détournent leurs conflits du côté des pays qui ne pèsent pas lourd dans l'échiquier international. C'est le cas aujourd'hui en Syrie, au Liban et éventuellement en Tunisie.
Par ailleurs, en nourrissant le terrorisme islamiste en Afrique en en Asie, certaines puissances mondiales cherchent à asseoir leur hégémonie économique sur ces régions en créant un ennemi à combattre et en remontant les tribus les unes contre les autres. Le terrorisme tribal en Libye est, de la sorte, alimenté par les multinationales occidentales (essentiellement américaines et anglaises) qui se livrent une bataille - à l'amiable - pour le contrôle des puits de pétrole appartenant aux différentes tribus libyennes. Aussi, le terrorisme met les bâtons dans les roues aux adversaires qui tentent de s'emparer du marché de l'énergie et des hydrocarbures.
Au-delà de l'acte terroriste, de ses origines et de ses répercussions, un constat est clair: il faut apprendre à vivre avec le terrorisme. Il devient évident qu'on ne vainc pas ce fléau par l'hystérie, la peur et le spectaculaire car le terrorisme se délecte du spectaculaire et joue sur les peurs et les angoisses humaines. Si le terrorisme arrive à faire modifier une société, c'est qu'il a gagné.
Les Tunisiens doivent appréhender l'attentat terroriste non pas comme la calamité du siècle, mais comme un fait-divers, certes choquant mais pas ébranleur. Il ne s'agit pas de banaliser l'acte terroriste, mais d'apprendre à réagir dignement face à l'horreur de l'événement et à la douleur des pertes humaines.
Le terrorisme perd devant notre capacité de résistance psychique. Il perd également devant les médias qui ne doivent pas entrer dans une surenchère rhétorique et étaler une émotivité exagérée.
Certes, on n'endiguera pas ce mal du jour au lendemain. Toutefois, sensibiliser les Tunisiens à une meilleure gestion émotionnelle et sensibiliser la presse à un traitement médiatique responsable pourraient nous aider à vivre avec le terrorisme et, du coup, pousser ses protagonistes à trouver d'autres armes de dissuasion.
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