Il a été gracié mais ne quittera pas la prison pour le moment. Jabeur Mejri reste emprisonné en raison de poursuites pour "détournement de fonds", a indiqué à l'AFP jeudi son avocat Ahmed Mselmi. Une affaire antérieure à celle des caricatures du prophète, mais dont le mandat de dépôt n'a été émis que le 9 janvier 2014 selon Me. Selmi. Ni ses avocats, ni son comité de soutien n'étaient au courant de son existence.
Retour sur l'affaire
Condamné à 7 ans et demi de prison pour avoir diffusé sur Internet des textes jugés insultant envers l'Islam et le prophète, Jabeur Mejri est derrière les barreaux depuis mars 2012. Faute de sanction contre le blasphème dans le code pénal tunisien, il a été condamné à “5 ans de prison et une amende de 1.200 dinars pour avoir publié et diffusé des écrits susceptibles de trouble à l’ordre public, 2 ans de prison pour offense à autrui via les réseaux publics de communication et 6 mois de prison pour outrage aux bonnes mœurs par le geste et la parole” selon son comité de soutien. Son ami, Ghazi Béji, condamné pour les mêmes faits a réussi à obtenir l'asile politique en France.
Le cas de Jabeur Mejri a fait l'objet de plusieurs campagnes de mobilisation en Tunisie, notamment des ONG internationales (Amnesty International et Human Rights Watch). Son comité de soutien n'a cessé de revendiquer une grâce présidentielle. Moncef Marzouki, souvent interpellé par les médias sur cette affaire, a promis de le faire. Il disait "attendre le bon moment" pour sa "sécurité" et "celle du pays". Des propos qui ont été largement critiqués et une position qui a déçu de nombreuses personnes. Dans une interview accordée au HuffPost Maghreb, Samir Dilou, ancien ministre des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle et membre du parti islamiste Ennahdha, a déclaré "Si j’étais à la place du Président, je l’aurais gracié depuis longtemps".
Finalement, le porte parole de la Présidence Adnene Manser a annoncé mercredi 19 février sur les ondes de la radio Shems FM que le chef de l'Etat avait accordé il y a quelques jours une grâce "spéciale" à M. Mejri, mais que que la Présidence avait été "surprise" d'apprendre qu'il était mis en cause dans une autre affaire. Jabeur Mejri ne sera donc pas libéré dans l'immédiat.
"Un prétexte pour justifier son maintien en prison"
"J'ai contacté le juge d'instruction du tribunal de Mahdia qui m'a confirmé l'existence d'une affaire de détournement de fonds lorsque Jabeur travaillait à la SNCFT (Société nationale des Chemins de Fers tunisiens, ndlr)" a déclaré son avocat Ahmed Mselmi à l'AFP ce jeudi. L'affaire remonte a bien des années, mais c'est seulement aujourd'hui, quand la Présidence a enfin décidé de lui accorder la grâce présidentielle, qu'elle surgit.
Contacté par le HuffPost Maghreb, Lotfi Azzouz, directeur du bureau d'Amnesty International en Tunisie, n'était pas au courant de cette affaire. "C'est un prétexte pour justifier son maintien en prison", soutient-il. "Tant qu'il est derrière les barreaux, il n'y a pas eu de grâce présidentielle. Nous allons poursuivre notre campagne pour sa libération", affirme-t-il.
"Je suis sûre qu'il s'agit d'une décision politique prise par certaines parties proches du Président ou du parti Ennahdha", réagit ce matin Me. Bochra Bel Haj Hamida sur Express FM. L'avocate remet en cause la justice, l'accusant d'être "encore au service de l'exécutif". Selon ses dires, "il y a eu des procédures illégales dans cette affaire". "Comment émettre un mandat de dépôt avant d'effectuer un interrogatoire?", s'indigne-t-elle en insistant sur le timing.
Ignorant encore l'identité du plaignant, l'avocat de Jabeur Mejri a indiqué à l'AFP qu'il rencontrera le juge d'instruction cet après-midi pour avoir plus de détails, et "remettre une demande de remise en liberté" qu'il espère voir aboutir "au début de la semaine prochaine au plus tard". L'affaire Jabeur Mejri est encore loin d'être close.
Retour sur l'affaire
Condamné à 7 ans et demi de prison pour avoir diffusé sur Internet des textes jugés insultant envers l'Islam et le prophète, Jabeur Mejri est derrière les barreaux depuis mars 2012. Faute de sanction contre le blasphème dans le code pénal tunisien, il a été condamné à “5 ans de prison et une amende de 1.200 dinars pour avoir publié et diffusé des écrits susceptibles de trouble à l’ordre public, 2 ans de prison pour offense à autrui via les réseaux publics de communication et 6 mois de prison pour outrage aux bonnes mœurs par le geste et la parole” selon son comité de soutien. Son ami, Ghazi Béji, condamné pour les mêmes faits a réussi à obtenir l'asile politique en France.
Le cas de Jabeur Mejri a fait l'objet de plusieurs campagnes de mobilisation en Tunisie, notamment des ONG internationales (Amnesty International et Human Rights Watch). Son comité de soutien n'a cessé de revendiquer une grâce présidentielle. Moncef Marzouki, souvent interpellé par les médias sur cette affaire, a promis de le faire. Il disait "attendre le bon moment" pour sa "sécurité" et "celle du pays". Des propos qui ont été largement critiqués et une position qui a déçu de nombreuses personnes. Dans une interview accordée au HuffPost Maghreb, Samir Dilou, ancien ministre des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle et membre du parti islamiste Ennahdha, a déclaré "Si j’étais à la place du Président, je l’aurais gracié depuis longtemps".
Finalement, le porte parole de la Présidence Adnene Manser a annoncé mercredi 19 février sur les ondes de la radio Shems FM que le chef de l'Etat avait accordé il y a quelques jours une grâce "spéciale" à M. Mejri, mais que que la Présidence avait été "surprise" d'apprendre qu'il était mis en cause dans une autre affaire. Jabeur Mejri ne sera donc pas libéré dans l'immédiat.
Lire: 100 dessins pour appeler à la libération de Jabeur Mejri (PHOTOS)
"Un prétexte pour justifier son maintien en prison"
"J'ai contacté le juge d'instruction du tribunal de Mahdia qui m'a confirmé l'existence d'une affaire de détournement de fonds lorsque Jabeur travaillait à la SNCFT (Société nationale des Chemins de Fers tunisiens, ndlr)" a déclaré son avocat Ahmed Mselmi à l'AFP ce jeudi. L'affaire remonte a bien des années, mais c'est seulement aujourd'hui, quand la Présidence a enfin décidé de lui accorder la grâce présidentielle, qu'elle surgit.
Contacté par le HuffPost Maghreb, Lotfi Azzouz, directeur du bureau d'Amnesty International en Tunisie, n'était pas au courant de cette affaire. "C'est un prétexte pour justifier son maintien en prison", soutient-il. "Tant qu'il est derrière les barreaux, il n'y a pas eu de grâce présidentielle. Nous allons poursuivre notre campagne pour sa libération", affirme-t-il.
"Je suis sûre qu'il s'agit d'une décision politique prise par certaines parties proches du Président ou du parti Ennahdha", réagit ce matin Me. Bochra Bel Haj Hamida sur Express FM. L'avocate remet en cause la justice, l'accusant d'être "encore au service de l'exécutif". Selon ses dires, "il y a eu des procédures illégales dans cette affaire". "Comment émettre un mandat de dépôt avant d'effectuer un interrogatoire?", s'indigne-t-elle en insistant sur le timing.
Ignorant encore l'identité du plaignant, l'avocat de Jabeur Mejri a indiqué à l'AFP qu'il rencontrera le juge d'instruction cet après-midi pour avoir plus de détails, et "remettre une demande de remise en liberté" qu'il espère voir aboutir "au début de la semaine prochaine au plus tard". L'affaire Jabeur Mejri est encore loin d'être close.
LIRE AUSSI:
Tunisie: Human Rights Watch appelle à libérer Jabeur Mejri à l'occasion de la célébration de la Constitution
Affaire Jabeur Mejri: Création du Mouvement 13 mars pour la liberté d'expression sur Internet
Retrouvez les articles du HuffPost Maghreb sur notre page Facebook.