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8 mars - 8 femmes qui ont marqué l'Histoire contemporaine de la Tunisie

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Que serait la Tunisie sans ses femmes? Qu'elles soient pionnières, avant-gardistes ou militantes, elles auront oeuvré pour donner à la femme sa place dans la société tunisienne, dans des époques où cela n'était parfois pas évident.

En cette journée internationale des droits des femmes, le HuffPost Tunisie, vous propose de revenir sur certaines figures féminines qui ont marqué l'Histoire contemporaine de la Tunisie:

Bchira Ben Mrad


Née en 1913, Bchira Ben Mrad était une militante féministe tunisienne, fondatrice et présidente de l'Union musulmane des femmes de Tunisie.

Alors que mouvement nationaliste tunisien se met en place face au protectorat, Bchira Ben Mrad regrette l'absence des femmes dans ce mouvement; d'où l'idée de créer un cadre permettant aux femmes de s'inscrire dans ce mouvement.

Tout commence par une kermesse: Alors que des militants du mouvement nationaliste ont organisé -sans succès- une kermesse pour récolter de l'argent au profit d'étudiants nord-africains en France, elle organise avec d'autres militantes -et ce après avoir obtenu l'aval des dirigeants nationalistes- une kermesse à Dar El Fourati. Elles réussissent à réunir 9000 personnes et à récolter une importante somme d'argent.

Forte de cette réussite, elle fonde quelques jours plus tard l'Union musulmane des femmes de Tunisie, la première organisation féminine tunisienne, qui sera dissoute à l'indépendance en 1956.

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Radhia Haddad


Né en 1922, Radhia Haddad a commencé son militantisme au sein de l'Union musulmane des femmes de Tunisie fondée par Bchira Ben Mrad, contre le protectorat français. Active au sein de la société civile de l'époque ainsi que dans le monde du théâtre, elle fut l'une des premières députées d'Afrique et monde arabe, représentant la circonscription de Tunis entre 1959 et 1974.

Elle fût également membre fondatrice en 1956, avec des militantes du Néo-Destour, de l'Union nationale des femmes de Tunisie, principale organisation féminine tunisienne en rupture avec l'Union musulmane des femmes de Tunisie. Elle en fût également la présidente pendant 15 ans.

Dans le cadre de l'organisation, elle encourage les femmes à apprendre à lire, à écrire, à poursuivre leurs études et à travailler. Femme de poigne qui a révolutionné la société et les mentalités, Habib Bourguiba lui dit un jour: "Je suis le président des hommes et vous la présidente des femmes"

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Tawhida Ben Cheikh


Né en 1909, Tawhida Ben Cheikh a été l'une des élèves du Lycée de jeunes filles de la rue de Pacha. Elle fût également la première femme tunisienne musulmane à obtenir le bac en 1928.

Grâce à l'entremise du Docteur Brumet et de sa femme, elle va poursuivre des études de médecine à la faculté de médecine de Paris, dont elle reviendra diplômée en 1936.

Les services hospitaliers étant sous l'autorité française à l'époque, elle exerça en Tunisie la médecine privée. Après avoir été généraliste, puis pédiatre, elle se tourne vers la gynécologie. Elle contribuera à mettre en place le planning familial dont elle deviendra directrice en 1970.

Elle sera également la directrice de l'hôpital Charles Nicolle ainsi que de l'hôpital Aziza Othmana.

tawhida

tawhida ben cheikh

tawhida ben cheikh


Majida Baklouti Boulila


Née en 1931, elle était une figure du militantisme féminin au sein du mouvement national tunisien contre le protectorat français. Arrêtée par les autorités coloniales pour son implication au niveau du Néo-Destour, elle est placée en détention alors qu'elle est enceinte. Elle meurt d'une hémorragie du post-partum au terme de sa grossesse.

tawhida ben cheikh

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Nabiha Ben Abdallah Ben Miled


Née en 1919, Nabiha Ben Abdallah épouse le docteur Ahmed Ben Miled à l'âge de 15 ans. Apprenant le métier d'infirmière à ses côtés, elle l'aida à soigner des manifestants au patio de Dar Ben Miled à Halfaouine le 09 avril 1938, lorsque les forces coloniales tirèrent sur les manifestants. Ce qu'elle vit ce jour là renforça son engagement politique.

Alors que la Tunisie traversait une période de famine, elle organisa avec son mari une soupe populaire qui dura près de 9 mois.

Membre de l'Union des femmes de Tunisie, elle en devient la présidente en 1952.

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Safia Farhat


Née en 1924 à Radès, Safia Farhat est une pionnière en art plastique en Tunisie. Artiste pluridisciplinaire, elle a été peintre, céramiste, dessinatrice parmi tant d'autres talents.

Elle a participé à la réforme de l'enseignement de l'art en Tunisie avant d'être la première directrice tunisienne de l'École des Beaux-Arts de Tunis, où elle fût également enseignante.

Elle fit don à l'État tunisien du centre des arts vivants de Radès qu'elle a créée avec son mari. Celui-ci abrite le musée Safia Farhat inauguré le 09 décembre 2016.

Militante des droits des femmes, elle fût parmi les fondatrices de l'Association tunisienne des femmes démocrates.

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Alia Babbou


Plus connue sous le nom de "Essaida Alia", elle a été l'une des premières figures féminines de la télévision tunisienne. Avec elle, ont été bercés des générations de Tunisiens. Dans les années 1960, elle anime l'émission "l'univers des enfants".

Avant cela, elle a produit et animé durant près de 10 années "le paradis des enfants" à la radio nationale, une des rares émissions de l'époque destinée aux jeunes.

Elle fût considérée par des générations entières de parents et d'enfants comme le rendez-vous incontournable des dimanches matins.

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Gisèle Halimi


Née à la Goulette, Gisèle Halimi aura été de tous les combats pour le droit des femmes que cela soit en Tunisie ou de l'autre côté de la Méditerranée, en France.

Avocate de formation, elle a milité pour l'indépendance de la Tunisie, puis de l'Algérie où elle fût l'avocate du FLN.

Elle fonde avec Simone De Beauvoir et Jean Rostand, en France un mouvement féministe intitulé "Choisir la cause des femmes", un mouvement anti-avortement. C'est d'ailleurs le procès de Bobigny qu'elle fera médiatiser qui contribuera à la loi Veil sur l'Interruption Volontaire de Grossesse.

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L'égalité des sexes, une évolution sociologique appelant une action politique

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"La signification de l'Homme ne réside pas en ce qu'il atteint, mais plutôt en ce qu'il brûle d'atteindre." Khalil Gibran, Le sable et l'écume (1926)

A l'occasion de la journée mondiale célébrant la lutte des femmes pour leur émancipation et pour l'égalité, il est important d'analyser le décalage entre l'évolution de la société marocaine aux niveaux des pratiques et l'évolution des lois et des valeurs que brandissent publiquement les Marocain-e-s.

Durant des siècles, et jusqu'à très récemment, la société marocaine s'est construite en opposant à l'avènement de l'individu les mêmes obstacles que le pouvoir makhzénien a dressé contre l'avènement de la citoyenneté, de la liberté et de l'égalité. Ce système de contrôle social et politique, que je nomme dictature des mœurs, a fait reposer sur les femmes, mais de manière négative et indirecte, la responsabilité du maintien de l'ordre. Si historiquement ce sont les hommes qui dirigent, qui ordonnent, qui contrôlent, qui punissent, châtient et pardonnent, pourtant, socialement, l'angoisse du changement est renvoyée aux femmes. Elles seraient la cause des défaites, des sécheresses, des caïds et princes incompétents, des mœurs légères des jeunes hommes etc. Des femmes trop libres, pire encore, trop puissantes, c'est-à-dire puissantes comme un homme (principe d'égalité), seraient une malédiction, comme le voudrait un obscur hadîth: "Ne connaitra jamais la prospérité le peuple qui confie ses affaires à une femme!".

Or, si nous savons qu'historiquement au Maghreb il y a toujours eu des femmes puissantes et que même au temps du Prophète il a eu des figures féminines essentielles à l'avènement de l'islam, de nos jours les femmes qui dirigent et/ou qui sont chefs de foyer sont légions! 27% des ménages marocains ont une femme comme chef de famille. Certes, bien moins que ce que le principe d'égalité de la citoyenneté permettrait d'espérer, mais suffisamment pour rendre caduques, voire absurdes, les anciennes conceptions. Pourtant l'angoisse persiste et les femmes sont mises en demeure de jouer le rôle de gardienne de la tradition, c'est ce que le chef du gouvernement Adbelilah Benkirane voulait dire en parlant de la place des femmes à la maison comme des triya (lustres). C'est à cause de cette domination masculine que leur émancipation réelle ne peut être que partielle.

Certains hommes marocains, peut-être même la plupart, croient, à tort, que le contrôle des femmes permettrait d'empêcher l'ordre établi d'évoluer... Terrible angoisse masculine que de se demander ce que nous adviendront si les femmes n'avaient plus besoin de nous!

Mais une société politique composés de citoyens libres et égaux en droit (peu importe le niveau de réalisation, c'est notre projet politique depuis la lutte anticoloniale inscrit dans nos constitutions successives) repose sur un principe social fondamental et ancien: la réciprocité. Un enfant demandera toujours pourquoi son frère, ou son camarade de classe, a obtenu telle chose et pas lui. Autrement dit, au nom de quoi existe-t-il des différences sociales. Les réponses qu'apportent les parents, et par extension, tout au long de la vie adulte, les réponses qu'apportent les politiques, participent à établir des mythes fondateurs et des valeurs unificatrices.

Aujourd'hui, partout dans le Maroc, la conjugalité est bien implantée avec des niveaux de pénétrations différents et des ajustements entre forme traditionnelle et moderne qui varient selon les régions et les catégories sociales. Or la famille est la première sphère de socialisation où l'enfant acquiert sa personnalité et sa capacité à interagir dans la société. L'intériorisation des manières d'être, de faire et de penser souvent de manière inconsciente fait que les individus adhèrent généralement aux formes de régulation qu'ils ont apprises durant leur enfance surtout lorsqu'elles sont appliquées de manière consensuelle par la majorité de la population. Au niveau familial, la socialisation peut être comprise comme un espace de multiplication des formes d'apprentissages permettant aux individus à s'intégrer dans la société.

La transformation de la famille signifie donc la transformation de la société. Et dans la modernité, la stabilité et la cohésion sociale ne sont plus principalement le fruit de la tradition mais de la politique et de l'Etat de Droit. Il faut donc ajuster juridiquement les normes traditionnelles pour les faire coïncider avec les modes de vie et d'organisation sociale et, lorsqu'elles ne sont plus supportables, les supprimer. Surtout que le sentiment d'injustice et de hogra des Marocains est très élevé. Cela ne signifie pas qu'il y a plus d'injustices sociales qu'auparavant, mais que leurs perceptions sont bien plus sensibles et que le seuil de tolérance a évolué.

Sociologiquement, cela signifie également l'avènement de l'individu: les Marocains veulent vivre leur vie, et, supportant mal le fait de ne pas y parvenir comme ils le désirent, sont devenus plus sensibles à la différence de niveau de réussite. Ce changement social a entraîné la nécessité d'un changement politique: celui d'Etat de droit qui puisse garantir les libertés, le respect de la loi et l'arrêt de la corruption, et celui d'Etat-providence qui puisse garantir l'égalité des chances. C'est ce que beaucoup de jeunes ont réclamé en manifestant le 20 février 2011. La famille conjugale, qui a joué un rôle central dans ce processus d'individuation, a donc participé, d'une certaine manière, à l'éclosion politique de ce mouvement.

Si l'égalité entre les Marocaines et les Marocains est une nécessité morale et une urgence politique, car point de cohésion nationale durable sans une vraie égalité entre citoyennes et citoyens, elle est surtout une évidence sociologique. En effet, la société marocaine a extraordinairement changé en très peu de temps: en devenant un Etat-nation dans la lutte contre le joug colonial, le Maroc n'a cessé de faire une place de plus en plus importante à la citoyenneté et à son corolaire sociologique, l'individu émancipé.

En résistant contre l'oppression coloniale, les Marocain-e-s ont dû s'approprier deux principes politiques essentiels à leur lutte: la liberté et l'égalité. De fait, le Maroc moderne a inscrit ses deux principes dans sa constitution et dès l'Indépendance, les femmes ont eu le droit le vote et une forme d'égalité. Depuis, elles ont obtenu de plus en plus de droits au nom de ces principes fondateurs de la Nation moderne marocaine, la liberté et l'égalité. Et surtout, leurs places dans la société n'ont cessé d'évoluer vers une plus grande intégration et participation économique et politique. Pourtant, les inégalités économiques et sociales dont elles sont les victimes sont toujours tenaces, et elles trouvent parfois leurs fondements dans la loi, comme dans le cas de l'héritage par exemple.

Mais ces injustices ne sont d'autant moins acceptables que la place des femmes dans la famille marocaine s'est transformée, à l'instar de leurs places dans la société. Cela annonce sociologiquement une profonde modification des relations hommes/femmes et parents/enfants en particulier, et des relations sociales en générales.

Le Maroc devrait donc trouver le courage politique de retranscrire ce changement dans la réalité juridique en consacrant plus concrètement l'égalité, notamment devant l'héritage. Car, la situation n'est plus tenable: comment des parents qui contribuent chacun au foyer conjugal et investissent dans l'éducation et l'épanouissement de leurs enfants, peuvent-ils rationnellement expliquer à leur fille qu'elle héritera moins que son frère, et pire encore, que ce sera l'oncle qui héritera plus qu'elle dans le cas où il n'y a pas de frère? Face au changement de la société et de la place des femmes, les Marocains s'arrangent comme ils le peuvent avec leurs contradictions. Mais cela les empêche d'épouser pleinement le temps présent et les principes qui ont permis à leurs aïeules de se libérer. Je ne dis pas ici que le Maroc doit changer, mais le Maroc a changé. Le changement social que nous vivons est bien le produit d'un changement de la forme familiale, et donc forcément d'un changement des mœurs et de la place des femmes, que les conservateurs ne veulent pas voir de peur de perdre le pouvoir que leur confère la dictature des mœurs. Ils sont prêts à toutes sortes d'absurdités, ou de contournements abracadabrantesques, voire même à la violence comme dans les cas des agressions dans la rue, pour conserver certaines règles symboles de leur petit pouvoir. Oui, mais jusqu'à quand?

Je le dis ici, haut et fort, non seulement en tant que sociologue mais surtout en tant qu'homme, fils, époux, père (et peut être un jour grand-père) je ne vois pas de salut en dehors de l'égalité totale entre les citoyennes et les citoyens. Il faut se battre de toutes nos forces pour faire évoluer nos lois et nos coutumes injustes, voire archaïques!

Le défi crucial pour les années à venir sera de traduire au niveau du droit et de l'action publique les besoins de protection des individus face à la communauté et à la tradition ainsi que les moyens de pallier leur déficit de citoyenneté. Et ce sera bénéfique pour tous car lorsque de nouvelles catégories gagnent des droits au nom de l'égalité et de principes universalistes, c'est toute la société qui en bénéficie.

La lutte des femmes pour obtenir l'égalité des droits, puis l'égalité dite réelle, s'inscrit dans un processus à dimension universaliste où l'avancée des unes profite toujours à l'ensemble de la société. Il faut donc faire évoluer les lois qui sont en porte-à-faux avec l'évolution du Maroc: les femmes accèdent plus facilement à l'éducation et à la vie active, et dans les écoles d'ingénieurs et les universités il y a autant, si ce n'est plus, de filles que de garçons. La position des conservateurs sur la place des femmes en général et sur l'égalité devant l'héritage ne me semble plus tenable.

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La folkorisation du 8 mars, le pire service rendu à la question féminine

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SOCIÉTÉ - Depuis ce matin, un flot ininterrompu de niaiseries, de bêtises mielleuses et de sottises, envahissent les réseaux sociaux au nom du 8 mars, journée des droits des femmes. Ce n'est plus un mur Facebook, c'est un mur des lamentations!

Cette journée est devenue un carnaval, une kermesse pour célébrer les femmes, où on leur distribue fleurs, chocolat et petites tapes paternalistes et condescendantes sur le dos, pour leur dire qu'on les aime quand même, qu'on pense à elles et qu'elles ont bien travaillé et avancé et qu'elles sont promises à un bel avenir et à un meilleur sort.

Le 8 mars est devenu aussi une sorte de Achoura chiite, avec ses pleureuses professionnelles, ses rencontres rituelles pour recevoir le deuil du statut de la femme, ses jérémiades convenues et ses prêches tellement répétés que cela devient folklorique et donc inaudible. Cette folklorisation du 8 mars est le pire service rendu à la question féminine.

D'une célébration de la lutte féminine et d'une piqûre de rappel, cela s'est transformé en une manifestation niaise et assommante. Rien ne m'insupporte plus que ce spectacle nauséeux d'aujourd'hui où l'on distribue des roses aux femmes dans les rues, aux bureaux ou dans les trains... comme on ramène des fleurs ou du chocolat à un ami hospitalisé ou une connaissance ayant subi un accident de la vie!

Parmi les grands changements qui transforment la face du Maroc depuis plus d'un quart de siècle, il y a l'évolution de cette question féminine. La femme marocaine n'a pas besoin de ces niaiseries, de ces bêtises. Elle avance, car consciemment ou pas, elle s'est emparée des deux leviers de la domination masculine: l'école et le travail.

Leurs mères et grands-mères souffraient de cette domination et ses effets, car elles étaient analphabètes, peu éduquées et ne disposaient d'aucune autonomie économique. Elles se taisaient, avalaient des couleuvres, ravalaient leur dignité, car elles n'avaient pas d'autres possibilités ni alternatives.

Maintenant, regardez tous les chiffres sur l'éducation, ils parlent mieux que mille plaidoyers: les filles font de meilleures études que les garçons et obtiennent de meilleures notes. Au travail, et en 30 ans, elles ont fracassé des siècles de subordination, de dépendance à leurs pères, frères et maris. C'est le changement économique qui détermine tout, et la liberté du portefeuille est la mère de toutes les autres libertés.

Les femmes marocaines avancent par leur mérite et leurs efforts, sans charité ni offrande masculine. Et pour cela, elles doivent regarder avec dédain et mépris les mascarades qui accompagnent le 8 mars. Elles n'ont plus besoin de ce réconfort hautain qui se drape dans les habits de la solidarité. Elles doivent refuser les logiques de quotas, de listes pour femmes, de discrimination positive.

Tous ces procédés ne sont que des monte-charges pour opportunistes, des tremplins pour imposteurs qui prétendent parler en leurs noms, mais qui ne font que défendre leurs petits intérêts. C'est un hochet offert aux femmes, un jouet pour les distraire et les faire taire. Tout comme ce foutu 8 mars.

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Parlement: L'utilité des questions orales remise en cause

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TRANSPARENCE - Les critiques autour de la procédure des questions-réponses au Parlement refont surface. Cette fois-ci, c’est le président de l’Observatoire national des droits de l’électeur, Khalid Trabelsi, qui pointe le process. En cause, l'envoi des questions aux ministres concernés avant la tenue de la séance hebdomadaire.

"Ce mécanisme de contrôle et d’évaluation de l’action gouvernementale est systématiquement biaisé puisque les ministres préparent à l’avance leurs réponses", a t-il déploré mardi 7 mars lors de la présentation du rapport d’évaluation de la législature 2012-2016. Du coup, "ces séances ne sont pas productives", dit-il. Khalid Trabelsi souhaite voir plus de spontanéité dans les échanges entre le gouvernement et les parlementaires. Seulement, cette démarche n’est pas propre à la séance hebdomadaire. Le grand oral du chef du gouvernement, aussi bien devant la Chambre des représentants que celles des conseillers, suit le même schéma.

En effet, l’article 100 de la Constitution stipule qu’une séance par mois est réservée aux questions de politique générale et les réponses y afférentes sont présentées devant la Chambre concernée dans les trente jours suivant la date de leur transmission au chef de gouvernement. Pour, au final, des données souvent déjà disponibles. Même avec autant de préparation, l'exercice n'est pas aussi décontracté. Les échanges entre le gouvernement et des groupes de l'opposition ont souvent frisé les insultes, lorsqu'ils n'en sont pas arrivés aux mains.

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Marsa Maroc: La réponse de Boussaid à Balafrej est-elle illégale?



Tunisie: Pas convaincus de l'égalité en héritage? La pièce théâtrale"Terka" déconstruit avec humour vos préjugés

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Dans un amphithéâtre archi-comble de la salle du 4ème art, devant un parterre de militants et de grand public, une pièce de théâtre exceptionnelle s'est jouée avec comme fil conducteur; convaincre le spectateur de la nécessité de l'égalité en héritage.

Pas de slogans tapageurs, ni de grands discours, les neuf acteurs ont misé sur la dérision, se focalisant sur l'absurdité des situations quotidiennes où la femme se trouve marginalisée par rapport à l'homme à cause uniquement de son sexe. (extrait ci dessous).



En 30 minutes, les neuf jeunes ont jonglé d'un sujet à un autre et ont excellé. En témoigne l'attention de la salle rythmée par des éclats de rires en réaction à certaines situations tragi-comiques.

Une manière inédite de fêter le 8 mars, Journée Internationale de la Femme par l’Association tunisienne des Femmes démocrates (ATFD) qui a enfanté cette pièce théâtrale. En effet, les neufs acteurs de la pièce sont des militants de l'organisation, encadrés par Lobna Mlika, comédienne au sein de la troupe du théâtre national.

Pour ceux qui n'ont pas pu voir la pièce, elle a été filmée par le réalisateur de cinéma Samed Hajji afin de la passer à la télévision et dans les régions. L'ATFD espère qu'elle sera une matrice pour plaider la nécessité de changer cette loi inégalitaire en touchant un plus large public.

LIRE AUSSI: "Terka/Héritage", une pièce théâtrale sur l'égalité dans l'héritage à l'occasion de la Journée Internationale de la Femme


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La mode, l'autre vecteur du féminisme

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MODE - La mode aime passer avec malice des messages forts. Disparue l'an dernier, Sonia Rykiel l'avait compris dès ses débuts en choisissant de faire de ses créations des supports de choix pour partager ses idées féministes.

Plus récemment, si la fashion week de New York en septembre était déjà teintée de revendications anti-Trump, celle de février s’est transformée en véritable étendard de messages féministes.

Quelques semaines avant le coup d’envoi de la grand messe de la mode, les designers avaient ainsi demandé aux journalistes, it-girls et autres mannequins d’arborer un bandana blanc autour du poignet et de rejoindre le mouvement #tiedtogheter, cri de ralliement pour refuser toutes les discriminations de race, de religion, d’orientation sexuelle et de genre, bien sûr.




On se souvient par ailleurs des t-shirts proposés par Maria Grazia Chiuri lors du défilé Dior: "We should all be feminists" (Nous devrions tous être féministes). Un message qui a fait sensation, au point d'éclipser le titre de l'essai éponyme qui l'a inspiré, et que l'on doit à l'écrivaine nigériane Chimamanda Ngozi Adichie.

Il n'en reste pas moins que de nombreux créateurs ont emboîté le pas à Maria Grazia Chiuri. Ainsi la maison Prabal Gurung a clôturé un défilé avec la mannequin plus size Candace Huffin, vêtue d’un t-shirt sérigraphié "Our minds, our bodies, our power" ou encore "This is what a feminist looks like".

girls can do anything

Les t-shirt à messages ont aussi la faveur de Zadig&Voltaire, qui séduit ses adeptes avec ses tops sérigraphiés "Girls can do anything", mais aussi de Creatures of Comfort qui résume la situation d'un "We’re all human beign after all" bien senti.

Fin février, c'est dans une publicité aux allures futuristes, incarnée par le mannequin Kendall Jenner, que Versace répète comme une litanie le mot "Equality". Après tout, l'art de la pédagogie est dans la répétition.

LIRE AUSSI: Pourquoi, en 2017, a-t-on plus que jamais besoin du féminisme?



Quand Gad Elmaleh parodie les séries Netflix

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HUMOUR - Gad Elmaleh bientôt dans une série Netflix? Pour la promotion de son spectacle "Gad part en live", diffusé sur la plateforme de streaming Netflix, l'humoriste franco-marocain a passé des "castings" pour les différentes séries produites et distribuées par le géant du streaming.

Après "Narcos" et "House of cards", Gad s'est essayé à d'autres séries à l'instar de "Marseille", "Stranger Things" ou encore "Orange is the new black". Et les résultats sont hilarants.

Gad ne semble pas être un grand fan de la série évènement de l'année "Stranger things". Si ce dernier maîtrise les codes des années 80 de la série, le rôle de Dustin, pré-ado geek, est très loin de son répertoire: "Comment ça j'ai pas l'âge? Il a quel âge le gamin? Onze ans!", lance-t-il.



Pour le casting de la série "Marseille", Gad s'est essayé à l'accent local, sans grand succès. "C'est quoi le problème? L'accent? La série s'appelle Marseille par Amiens!", s'exclame-t-il.

L'humoriste s'est aussi moqué de l'accueil pour le moins glacial qu'a réservé la presse française à cette série: "La presse va adorer! Ça c'est des cinq étoiles avec un bonhomme qui rigole et compagnie".



Enfin, pour "Orange is the new black", Gad s'est affublé de la fameuse moustache du gardien de prison Mendez, alias "pornstache". Si le pastiche est réussi, l'humoriste a par contre quelques difficultés à enfiler des gants en plastique avant une fouille. "C'est bon vous êtes en prison, c'est pas comme si vous étiez pressés ou vous aviez d'autres trucs à faire", lance l'acteur à la caméra.



Le dernier spectacle de l'humoriste est toujours disponible sur la plateforme de streaming. Une collaboration avec le groupe américain qui pourrait éventuellement donner naissance à une série, Gad Elmaleh ayant déclaré en janvier dernier au magazine français Téléobs "penser de plus en plus à une série avec Netflix". Wait and see...

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Lois, jurisprudence et acteurs sociaux... L'évolution du corpus législatif pour les droits de la femme

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DROITS DE LA FEMME – Les discriminations sur la base du genre se déclinent sous plusieurs formes. Le législateur marocain a choisi de se concentrer d'abord sur les deux milieux où l’équité est la plus urgente: la famille et le travail. Durant la même année, en 2004, deux lois ont été promulguées: la Moudawana et le code du travail. La première en considérant, dès son article 1er, que la famille est sous la responsabilité des "deux époux", en établissant les divorces pour discorde et en proposant un arsenal draconien pour le versement des pensions alimentaires. Le second a quant à lui supprimé, entre autres, la fameuse "suspension du contrat de travail" lors de la période de grossesse.

La pression de la société civile s'est accentuée après la mise en place de la constitution de 2011. En 2016, le Conseil du gouvernement a adopté la réforme du code pénal sur la question de l'avortement. Il sera ainsi légal dans trois cas: lorsque la femme est victime de viol ou d'inceste après ouverture d'une enquête judiciaire, lorsqu'elle est atteinte de troubles mentaux (la liste de ces troubles n'a pas encore été définie dans le projet de loi, mais sera établie ultérieurement par le ministère de la Santé après consultation de l'ordre national des médecins), et enfin en cas de malformation foetale. Mais le principal apport de la loi fondamentale demeure l'Autorité de la parité. Sauf que l''organisation, le fonctionnement et les attributions de cette institution, créée en vertu des article 19 et 164 de la constitution, n'ont toujours pas été fixés, au vu du blocage actuel du circuit législatif;

Ce corpus normatif est néanmoins loin d’assurer, à lui tout seul, l’atteinte des objectifs sociétaux vers lesquels il tend. Le travail jurisprudentiel de certains juges a été décisif dans l’évolution de la situation légale de la femme marocaine, même si beaucoup reste à faire.

Le non-paiement de la pension alimentaire, une infraction pénale

Le code de la famille, salué par la société civile lors de sa publication, a ainsi fait l’objet de plusieurs interprétations progressistes de la part de la Cour de cassation. "Le fait, pour une personne, de ne pas exécuter une décision judiciaire ou une convention judiciairement homologuée lui imposant de verser au profit d’un enfant mineur, d’un descendant, d’un ascendant ou du conjoint une pension, une contribution, des subsides ou des prestations de toute nature dues en raison de l’une des obligations familiale, s’expose à une poursuite pénale".

En prenant cette décision historique, la plus haute juridiction du royaume a donné ainsi le droit à plusieurs milliers de femmes d’astreindre réellement leurs anciens époux débiteurs d’une pension alimentaire, souvent récalcitrants. Grâce à cette décision, prise en 2010, les versements consignés aux tribunaux de la famille ont doublé en deux ans.

Dans le même registre, et plus récemment, le tribunal de Tanger a accordé le droit d’indemnisation à une mère d’un enfant né hors-mariage. Cette décision a reconnu la filiation paternelle et astreint le père biologique à verser à la mère une indemnisation de 100.000 DH pour "réparation".

En matière de droit du travail également, les juges ont tenu à défendre le peu d’acquis dont disposent les femmes. En effet, si la loi sur la parité dans le milieu professionnel se fait toujours attendre, la Cour de cassation a rendu une décision qui fait office de loi depuis 2012. Dans une affaire concernant la résiliation d’un contrat de travail d’une femme en situation de grossesse, la magistrature a annulé la décision, la considérant comme "abusive", et condamné l’employeur à verser une indemnisation de près de 200.000 DH.

La pression des agents sociaux

Sauf que la société n’évolue pas au même rythme que son arsenal législatif. Le code de la famille définit l’âge légal du mariage à 18 ans avec possibilité de recours, à titre exceptionnel, à une autorisation judiciaire si l’un des époux est en deçà de cet âge. Toutefois, dans la pratique, la part des mariages en dessous de l’âge légal a presque doublé en une décennie, selon les dernières statistiques officielles. Même chose pour le divorce. Si la Moudawana a mis en place la procédure de séparation pour "faute", à la seule initiative de la femme. Les magistrats reconnaissent qu’il est difficile à une épouse d’établir des faits de violence conjugale, faute de prise de plainte par les services de police et en raison des pressions familiales dont elle peut faire l’objet.

Les droits des femmes continuent donc de cristalliser les tensions sociales, malgré les avancées législatives en la matière. Le comité de suivi du Plan gouvernemental pour la parité, dont le bilan n'a pas atteint les objectifs escomptés, appelle les autorités à se concentrer sur la "sensibilisation et le travail pédagogique en priorité", considérant que l'approche purement "légaliste ne suffit pas".


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La lenteur législative plombe la parité




Les pièces à ne pas manquer au Festival de théâtre de Casablanca

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CULTURE - Du 23 mars au 1er avril prochain, les théâtrophiles de Casablanca seront servis. Pour sa 12e édition, le Festival international du théâtre de la métropole a fait appel à de grandes figures du spectacle vivant, avec à leur tête le danseur, chorégraphe et réalisateur Lahcen Zinoun, qui y présentera en avant-première son tout dernier travail autour de l'oeuvre de William Shakespeare.

Avec "Shakespeare in heart", l'artiste veut prouver que le dramaturge anglais "n’est pas uniquement contemporain, mais aussi éternel". L'ambition, le pouvoir, l’amour, le bonheur, la mort... Lahcen Zinoun est convaincu que les divers personnages mis en scène par Shakespeare, de César à Hamlet en passant par Richard III, ne sont au final que des hommes et des femmes ordinaires, et que leurs problèmes sont toujours d'actualité.

Du Shakespeare en darija

La pièce, prévue vendredi 24 mars au Théâtre Moulay Rachid, sera jouée en partie en darija, (dialecte marocain, ndlr) "une première pour les oeuvres de Shakespeare", a fait savoir Nourredine Ayouche, président de la Fondation des arts vivants, lors d'une conférence de presse mardi 7 mars à Casablanca. La pièce réunira une pléiade d'artistes reconnus de la scène théâtrale, à l'instar de Sanae Assif, Fatima Mhaireg, Amal Ayouche, Farah Elfassi ou encore Mohamed Khouyi.

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Le festival accueillera aussi pour la première fois Olivier Py, dramaturge et metteur en scène français, qui dirige depuis 2014, le Festival d'Avignon, "une Mecque pour le théâtre mondial", souligne Nourredine Ayouche. Il sera là pour présenter au public marocain la célèbre pièce d'Eschyle, "Prométhée enchaîné".

"Parce qu’elle est fondamentalement politique, elle offre, selon Olivier Py, une leçon d’insurrection". La pièce est attendue lundi 27 mars, aux anciens abattoirs de Casablanca. "Les places seront limitées", précisent les organisateurs.

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Au total, 11 pièces théâtrales sont au programme de cette 12e édition, dont quatre marocaines. En plus de "Shakespeare in heart", le public pourra découvrir une réinterprétation de "Kalila wa dimna", qui est un peu la "grand-mère des Fables de La Fontaine", précise Jaouad Essounani, le directeur de la fondation.

"Cette édition connaîtra des spectacles de grande qualité, notamment l’opéra "Kalila Wa Dimna", qui aura lieu au Studio des Arts vivants sous la direction de Moneim Adwan et Olivier Letellier, et l’opéra "J’ai hâte d’aimer", conçu et mis en scène par André Pignat et Géraldine Lonfat", ajoute Norredine Ayouche.

"Maqamat de Badi Azzaman Al Hamadani" de feu Taieb Seddiki et "Fikoum Fikoum", mis en scène par Nabil El Mansouri sont également au rendez-vous, avec en outre "Loulou" de Grégoire Solotareff, "Porteur d'histoire" d'Alexis Michalik, la "Clé de Gaia" de Lina Lamara.

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Le festival, organisé par le Fondation des arts vivants en collaboration avec Casa Events et Animation notamment, prévoit également des activités parallèles et des workshops. "Ce que nous essayons de ramener avec ce festival, c'est une célébration de la ville, sans y mettre des enjeux idéologiques ou politiques. C'est aussi l'occasion pour le citoyen local de découvrir d'autres cultures étrangères", conclut Jaouad Essounani.


LIRE AUSSI:



Que pensent les tunisiens de la journée internationale des droits des femmes? La réponse en vidéo

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En cette journée internationale des droits des femmes, le HuffPost Tunisie est allé à la rencontre de Tunisiens et de Tunisiennes afin d'avoir leurs avis sur la situation des droits des femmes en Tunisie. Témoignages:



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Pour l'ambassadeur de l'Union Européenne en Tunisie Patrice Bergamini, les lignes doivent bouger en matière d'héritage

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À l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, l'ambassadeur de l'Union Européenne en Tunisie, Patrice Bergamini a offert un cocktail à sa résidence.

Lors de celui-ci, il a tenu un discours soulignant qu'en Tunisie les femmes sont "les premiers piliers de la démocratie". Affirmant que les femmes "sont plus courageuses", "plus lucides", "plus tenaces" et "plus généreuses" que les hommes, il a profité de cette tribune pour rendre hommages aux femmes en général et aux femmes tunisiennes en particulier.

Revenant sur les clichés et les tabous qui entourent les femmes, il affirme: "On m'a dit 'fais attention' il y a beaucoup de tabous en Tunisie. Je ne suis pas sûr qu'il y a pas plus de tabous en Tunisie qu'ailleurs" a-t-il indiqué avant d'ajouter qu'il en existe "un qui est un peu plus fort qu'ailleurs: c'est celui de l'héritage".

"L'héritage c'est un tabou, mais pas seulement ici mais aussi en Corse par exemple (...) et ça c'est quelque chose qui doit changer ici comme ailleurs (...) Sur l'héritage, les lignes doivent bouger ici aussi" a déclaré Patrice Bergamini.

Revenant sur la femme tunisienne, l'ambassadeur de l'Union Européenne en Tunisie ajoute: "En Tunisie, le combat des femmes est millénaire (...) et cela vous met en position aujourd'hui peut-être d'en faire plus qu'ailleurs, parce que c'est grâce à vous que la révolution a été réussie et c'est grâce à vous que l'on peut transformer l'essai aujourd'hui" a-t-il indiqué.

"Si Wonder Woman existe, définitivement elle serait tunisienne et vous en êtes la preuve ce soir" a-t-il conclu.

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Entretien avec Ayda Ben Chaabane, présidente de la Coalition pour les Femmes de Tunisie

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Militante progressiste depuis toujours, Ayda Ben Chaabane enseigne le français depuis 30 ans, crée et préside la Coalition pour les Femmes de Tunisie, depuis 2012. Cette dernière regroupe 15 associations locales dans l’objectif de préserver et promouvoir les droits acquis par les femmes tunisiennes depuis l’indépendance.


"Qui votera pour des femmes si la mentalité n’est pas favorable et qu’il n’y a pas de travail sur le terrain à coup de culture et d’éducation".


HuffPost Tunisie: Comment agissez-vous à travers la coalition?

Ayda Ben Chaabane: La coalition soutient en effet plusieurs associations, je remarque d’ailleurs que les petites associations des régions (Kasserine, Jendouba…) sont souvent beaucoup plus investies que les plus connues. L’association « Femmes Rurales » à Jendouba par exemple, que nous avons coachée et encadrée est très investie. Notre rôle est justement de structurer ces associations et de leur permettre d’évoluer.

Il a un décalage entre ce qui est dit et la réalité. Notre approche privilégie justement le terrain. Nous voulons cibler nos actions suivant ce qui se passe réellement. Notre manière de faire consiste à aller voir les femmes et les écouter.

Cela fait 2 ans que nous travaillons sur les municipales, nous avons ainsi formé 200 femmes dans les régions. Cela n’est pas évident de se présenter en tant que femme dans toutes les régions. Je pense que le changement ne viendra pas de la capitale mais des régions. Tout est centré dans la capitale, les partis, les associations, l’accès à la culture, le combat tunisien est réellement à mener dans les régions !

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Des formations sur la communication, sur les droits humains, sur les législatives, les lois électorales, ont ainsi été mises en place. Nous avons travaillé avec des citoyens actifs, formé 30 jeunes par gouvernorat et financé des projets de jeunes concernant la culture, la santé sexuelle des femmes, les élections…

En 2014, un rapport concernant l’image de la femme a été établi par nos soins. Dans ce cadre nous avons formé des jeunes qui ont fait un observatoire avec le monitoring des médias. Nous avons fait un plaidoyer qui a circulé dans toutes les radios, télés, pour que les femmes soient plus présentes sur les plateaux et dans les journaux. À l’époque nous avions constaté seulement 6% d’apparition de femmes !

Il faut avant tout prendre conscience que le problème de fond est celui des mentalités. Comment arriver à faire voter pour une femme dans une région où la mentalité est antiféministe ? Qui votera pour des femmes si la mentalité n’est pas favorable et qu’il n’y a pas de travail sur le terrain à coup de culture et d’éducation ? On peut faire des plaidoyers, aller au parlement, comme nous l’avons déjà fait, mais s’il n’y a pas un réel terrain favorable à cela rien ne changera ! Malheureusement les démocrates ne sont pas sur le terrain.

Il faut vraiment que la Tunisie travaille dans le sens des libertés fondamentales, ce n’est pas par ce qu’on voit des femmes boire et fumer que le pays ne reste pas conservateur !

La culture, l’éducation, les municipales, la radicalisation, la violence, l’image de la femme dans les médias qui doit être décente, l’égalité de l’héritage qui est pour l’instant selon moi anticonstitutionnel, le renforcement de l’employabilité, la santé, sont autant de volets sur lesquelles nous travaillons.

Justement, vous parlez beaucoup de la jeunesse et semblez la faire passer au premier plan dans la coalition…

Oui, j’ai une déformation, en tant que professeur de français, je suis très proche de mes élèves, je suis un peu assistante sociale aussi (rire).

Un élément très important à mes yeux dernièrement a été de constituer un collectif jeune, structurellement rattaché à notre réseau, mais qui est entièrement libre de proposer ce qu’il souhaite et de travailler comme il l’entend. Aujourd’hui, faire en sorte que les jeunes s’expriment et soient encadrés est primordial.

Une certaine mentalité a malheureusement été mise en place, je pense notamment, chez les jeunes, à la volonté de se trouver absolument un mari, à cette idée de considérer le mariage comme un but. Le problème est l’incapacité de la société civile à répondre aux questions fondamentales de ces jeunes, de n’avoir pas pu les encadrer et les valoriser. On parle tout le temps des jeunes mais on ne les valorise pas et ils s’en rendent compte !

Le discours politique est discrédité par les jeunes, il faut passer par la culture pour transmettre le message, la coalition leur propose donc des activités.

Vous-vous êtes intéressée à la place de la femme dans le Code du Statut Personnel (CSP) en soulignant la nécessité de l’évolution de ce dernier au rythme des mutations sociales. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce sujet?

J’ai été inquiète quand la question de réécrire le CFP s’est posée. Il s’agissait alors de remettre en question la constitution, sachant que nous avons 60 ans d’indépendance et des acquis. N’aurait-il pas fallu faire un plaidoyer pour ratifier certains articles et la rendre beaucoup plus progressiste, plutôt que toute cette perte de temps et d’argent ? Le combat a été de ne pas inscrire la polygamie et la charia...

Quand il s’est agit de réécrire le CFP, la coalition a lancé une action au Rio le 12 août, pour dire qu’il n’en était pas question mais qu’il fallait ratifier certains articles, et les actualiser en fonction de la nouvelle constitution.

La majorité du parlement actuel n’est pas progressiste. Nous risquons donc avec cette réécriture, de ne plus avoir du tout de CFP, ou bien, ce qui serait catastrophique, de remettre en question des problèmes majeurs comme le droit à l’avortement. C’est une polémique qu’il y a eu entre nous et les femmes démocrates. Beaucoup de gens étaient d’accord avec nous, nous avons invité des femmes des régions qui avaient à cœur des questions très importantes, l’héritage, l’égalité économique, etc. Mais il ne s’agit pas de réécrire le CFP totalement qui a jusque là fonctionné.

Je pense que pour acquérir un maximum de droit, il faut avoir les pieds sur terre, travailler sur la mentalité, la culture, car le peuple tunisien reste encore trop misogyne et schizophrène. Il faut communiquer avec un discours international et accessible. On ne peut pas aller dans un quartier populaire et avoir un discours hautain et arrogant !

Que pensez-vous de la condition de la femme en Tunisie actuellement?

Je suis très optimiste, d’ailleurs lorsque je pars dans les régions je suis ressourcée!

Les femmes tunisiennes sont naturellement indépendantes. Elles se sont appropriées le CFP, presque inconsciemment, sans pour autant savoir ce que cela représentait juridiquement. Sans connaître l’article précis, elles savent qu’un homme n’a pas le droit d’avoir une autre femme, qu’elles ont le droit d’étudier, qu’il n’a pas le droit de les battre, qu’elles peuvent porter plainte. Quand on a fait l’action de 2012, elles sont sorties par milliers et n’étaient pas toutes professeurs, médecins ou avocates !

Elles savent qu’elles ont ces droits, elles ont construit des foyers, éduqué des enfants… Elles connaissent la vie, le reste est une question de moyen. J’ai en tête l’exemple de femmes potières du côté de Sejnane, pour lesquelles nous avons mis en place une sorte de coopérative afin qu’elles puissent vendre leurs produits. L’une d’elle qui était violentée par son mari a demandé le divorce dès l’obtention de son indépendance financière. L’indépendance des femmes est en effet, très liée à la question économique. La notion de honte intervient aussi, certaines femmes n’oseront jamais porter plainte car elles veulent protéger leur statut social.

La femme tunisienne est une femme très intelligente, travailleuse et très indépendante. J’ai remarqué 2 catégories dans la nouvelle génération : des jeunes filles très ambitieuses et fortes mais aussi des jeunes filles qui se confortent malheureusement dans la soumission, qui trouvent parfois des prétextes religieux. La société et l’attitude de l’homme y sont pour quelque chose.

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Femmes dans des métiers d'hommes: Ces Tunisiennes qui ont relevé le défi

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Le 8 mars, la journée internationale des droits des femmes, est une occasion pour mettre en lumière certaines femmes qui ont dû se démarquer en choisissant des métiers "d'hommes." Cheminot, conductrice de bus ou agent de police, ces femmes ont décidé de s'épanouir autrement, loin des clichés.

Alors comment parviennent-elles à s'imposer dans des métiers traditionnellement occupés par des hommes? Témoignages de deux jeunes femmes tunisiennes qui ont réussi à exister dans une société "masculine".

Mounira, la bouchère

"Ça fait 12 ans que je suis bouchère," a indiqué Mounira à HuffPost Tunisie. Fille d'un boucher, Mounira a ouvert les yeux dans le monde de la boucherie. "Au début, je n'étais pas passionnée par ce métier,"a-t-elle confié. " Mais avec le temps et à force de le pratiquer, j'ai pu en découvrir le charme" a-t-elle poursuivi.

"Depuis toute petite, je suivais les gestes de mon père, ses conseils mais pas plus", a-t-elle dit en expliquant qu'elle n'a jamais songé à poursuivre sa vie entre les couteux, les hachoirs, les entrecôtes et les biftecks. "J'ai passé des heures et des heures à aider ma soeur qui, elle aussi est bouchère," a-t-elle noté. "Moi et ma soeur, nous avons hérité ce métier," a-t-elle précisé. En effet, suite au décès de leur père, les deux filles ont pris la relève et gèrent ensemble la boucherie.

Habitant dans un quartier populaire à Tunis, la jeune femme a expliqué qu'elle n'a jamais senti de gêne en exerçant ce métier. " Je n'ai pas honte de mon travail. C'est un métier comme les autres." a-t-elle martelé. "Les hommes de mon quartier sont même fiers de moi," a-t-elle poursuivi en souriant.

Interrogée si c'était à refaire, Mounira a indiqué qu'elle a des remords d'avoir subi ce choix, imposé par les circonstances. "J'aurais dû terminer mes études. Mais quand même, je ne regrette pas ce choix,"a-t-elle répliqué.

Mounira, qui souffle aujourd'hui, le jour de la fête de la femme, sa 37ème bougie, a tenu à souligner que les femmes de nos jours s’engageant de plus en plus dans des métiers masculins. Ce choix les laisse se situer en rupture avec l’image que la société leur attribue par le biais des stéréotypes. "Les femmes doivent faire preuve de leur capacité à relever ce défi,"a-t-elle soutenu. "Il faut résister et poursuivre son chemin la tête haute," a-t-elle conclu.

Dorsaf, l'arbitre.

"Je suis à la base professeure d'éducation physique. L'arbitrage, c'est ma passion," a lancé Dorsaf avec une voix ferme et confiante. "En 2011, j'ai choisi de m'enfouir dans les terrains afin de découvrir ce "métier". C'était juste par simple curiosité." a-t-elle raconté.

"Et peu à peu, je me sentais plus motivée,"a-t-elle révélé. Ce choix est, selon elle, comme un défi, un challenge à travers lequel elle a voulu montrer le pouvoir des femmes. Elle a affirmé que le fait de choisir une profession qui se pratique dans un milieu d'hommes relève d'une force et une résistance de la part de ces dernières qui doivent prouver à chaque instant leur existence dans un environnement "masculin". "C'était par pique, que j'ai décidé de poursuivre l'aventure," a-t-elle dit.

Dorsaf a expliqué que cette faculté de résistance nécessite une certaine force et une volonté plus importante que pour un choix plus "conventionnel". "Je dois doubler d'effort," a-t-elle soutenu.

dorsaf gonwati

Etant la première femme à avoir sifflé un match Senior régional en Tunisie, Dorsaf se dit fière de cet exploit. Elle a avoué, tout de même, qu'il est difficile pour une femme de s'imposer dans un secteur dominé par les hommes. "Au début, il était compliqué de me faire écouter des équipes," a-t-elle précisé.

Toutefois, les mentalités commencent à changer et les femmes deviennent de plus en plus présentes dans ce secteur, a fait savoir Dorsaf.
S'agissant des obstacles rencontrés, la jeune arbitre internationale a noté que l'image de la femme dans ce milieu n'est pas encore appréciée. Certains considèrent que "la femme n'est pas suffisamment émancipée, et ne peut pas égaler l'homme," a-t-elle imploré. "Il y a des clubs qui exigent des hommes pour diriger les matchs," a-t-elle révélé.

En ce 8 mars 2017, la femme, en Tunisie et partout dans le monde, continue de mener son combat pour l'égalité des droits. Pour la première fois, à l'occasion de la 40e Journée internationale des droits des femmes, celles-ci ont décidé de se mobiliser de manière coordonnée dans cinquante pays et dans les cinq continents pour célébrer "un jour sans femmes".

Une grève planétaire, c'est le pari inédit et une réponse magistrale à la violence "sociale, légale, politique, psychologique et verbale que les femmes subissent sous différentes latitudes".

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Gouvernement: Lachgar relance Benkirane

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TRACTATIONS - Driss Lachgar s’accroche bec et ongles à la participation de son parti au prochain gouvernement. Celui à qui le chef du gouvernement refuse de tendre la main s’est transformé en donneur d’ordre lors d’un point de presse tenu hier soir à Rabat. "Les négociations ne devraient pas être limitées aux partis de la coalition sortante, mais doivent être élargies à toutes les formations puisque le Parti de la justice et du développement (PJD) n’a pas obtenu la majorité absolue", dit-il. C’est une condition sine qua non pour "aboutir à une majorité confortable et un gouvernement fort".

Pour le secrétaire général de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), le chef du gouvernement est le seul responsable du blocage que traverse la scène politique depuis cinq mois. Abdelilah Benkirane est appelé à lâcher du lest pour aboutir à une majorité confortable. "Il doit faire le distinguo entre sa casquette de chef du gouvernement et celle de patron du PJD. Soit il parle et réagit en tant que premier responsable du PJD et là, ses propos sont considérés comme des actes partisans. Soit il s'exprime en tant que chef de gouvernement désigné, chargé de former la future majorité", souligne Lachgar.

Arbitrage royal

Alors que le SG de l’USFP s’accroche à la présence de son parti au sein de la prochaine coalition, Abdelilah Benkirane attend le retour du roi pour arbitrer. Le chef du gouvernement, qui n’arrive pas à s’entendre avec le chef du RNI, Aziz Akhannouch, compte remettre au souverain un rapport détaillé sur le déroulement des négociations. Abdelilah Benkirane jettera-t-il l’éponge? En tout cas, "il sait qu'un gouvernement formé selon la vision d’Akhannouch ne sera plus son gouvernement à lui", selon nos confères de Akhbar Al Yaoum. L’arbitrage royal pourrait se solder par une dissolution du Parlement et l’organisation de nouvelles élections. Ce qui est coûteux en termes de financement, prévient Mohamed Amrani Boukhobza, professeur de sciences politiques à l’Université Abdelmalek Saâdi à Tanger.

LIRE AUSSI:
Abdelilah Benkirane prêt à inclure l'UC dans le gouvernement, mais pas l'USFP


Retrouvez l'actualité high-tech de la semaine en bref

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Qualcomm et Intel lancent des modems LTE à 1 Gigabit

Qualcomm et Intel ont annoncé de nouvelles puces modem conçues pour prendre en charge des connexions LTE plus rapides et pour augmenter la bande passante en permettant aux opérateurs mobiles d'utiliser plus efficacement leurs ressources de spectre. Les deux modems Gigabit LTE supportent des vitesses de liaison descendante de 1 gigabit par seconde. Ils sont supposés prendre en charge de nouveaux cas d'utilisation de la technologie sans fil, y compris les applications industrielle de l’Internet des objets, la réalité virtuelle et augmentée, et l'accès à de grands fichiers stockés dans le cloud. La technologie étend la gamme des utilisateurs finaux de dispositifs LTE au-delà des smartphones et des tablettes. Qualcomm a lancé son modem LTE Gigabit de deuxième génération, le Snapdragon X20, qui est construit sur un processeur de 10 nanomètres et prend en charge la catégorie 18 LTE de vitesse jusqu'à 1,2 Gbps. Qualcomm indique qu'environ 90% des opérateurs du monde entier pourront l’utiliser sur leurs réseaux. Le modem Gigabit LTE d'Intel, baptisé le 7560, est construit sur un processeur de 14 nanomètres et prend en charge jusqu'à 35 bandes allant de 700 MHz à 6 GHz. Le 7560 est le premier modem Intel à prendre en charge la technologie CDMA.


Google va remplacer le SMS par la messagerie RCS

Google a doublé ses efforts pour accélérer le déploiement de Rich Communication Services (RCS). Initialement lancé en tant que projet sous la GSMA en 2008, RCS est présenté comme un successeur de SMS, qui imite les services de messagerie modernes tels que WhatsApp en ce qu'elle offre des fonctionnalités supplémentaires, telles que la messagerie de groupe, les appels vocaux IP et le partage de fichiers. Mais, contrairement aux applications de messagerie mobile, RCS fonctionne sur les réseaux cellulaires indépendamment du client, de l'opérateur ou du périphérique d'un utilisateur. La participation de Google au projet RCS découle de l'acquisition en 2015 de Jibe Mobile, une startup qui aide les réseaux mobiles à développer le support de diverses fonctionnalités de messagerie dans leurs services. Google et un certain nombre d'opérateurs mondiaux ont annoncé des plans pour accélérer le développement de RCS. Google développera également une application cliente RCS pour Android.


Samsung Galaxy S7 Edge élu meilleur smartphone au MWC 2017


Samsung Electronics a annoncé que le Galaxy S7 Edge a été reconnu par la GSMA comme le meilleur smartphone dans la catégorie des appareils et des téléphones mobiles lors de la cérémonie annuelle de remise des prix « Global Mobile Awards » au Mobile World Congress 2017. Le Galaxy S7 Edge a été récompensé pour son design raffiné, sa caméra avancée et ses performances exceptionnelles.
Par ailleurs, Samsung Electronics va lancer le Galaxy S8 le 29 mars, un mois après avoir publié les conclusions de son enquête concernant les problèmes de surchauffe de la batterie du Galaxy Note 7 retiré du marché en octobre 2016. Le manque à gagner pour Samsung a amputé son bénéfice de 4,88 milliards d'euros sur trois trimestres.


Windows Phone de Microsoft aura une part de marché de 0,0% en cinq ans


Dans une récente étude, le cabinet IDC affirme que la part de Windows Phone s'effondrera complètement dans cinq ans. Les prévisions prennent en compte la baisse régulière de part de marché pour la plateforme mobile de Microsoft. Windows Phone a été en forte baisse durant les deux dernières années. La décision de Microsoft de mettre fin à la marque Lumia l'année dernière a créé un vide. Les fabricants d'équipements d'origine (Original Equipment Manufacturer – OEM - en anglais) ont tout simplement perdu confiance dans la plateforme mobile de Microsoft. Pourquoi construiraient-ils du matériel pour Windows 10 Mobile alors que Microsoft ne veut pas le faire ? Alors que Lumia était la marque Windows la plus vendue, il est intéressant de noter que la plateforme échoue même avec le matériel de Microsoft. Selon IDC, les volumes de ventes de smartphones fonctionnant sous Windows Mobile en 2017 vont diminuer de 69,5% à 1,8 million d'unités. Microsoft a certainement encore des plans pour Windows Phone. Selon les rumeurs, la société est susceptible de revenir sur le front du matériel avec un smartphone Surface.


Le service de musique Spotify a 50 millions d'abonnés payants


Spotify a rapporté via Twitter qu'il a maintenant 50 millions d'abonnés payants, une hausse de 25% en moins de six mois. Le service de streaming de musique élargi davantage l’écart avec son proche rival, Apple Music. Lancé en 2008, Spotify avait 40 millions d'abonnés payants en septembre 2016. Apple, qui a lancé son service de musique il y a moins de deux ans, comptait environ 20 millions d'abonnés en décembre 2016 et son entrée semble avoir peu contribué à ralentir la croissance rapide de son rival suédois. Spotify, qui n'a pas encore dégagé de profit, en raison des dépenses d'extension à l'international, s’intéresse maintenant à une éventuelle cotation boursière aux Etats-Unis, rapporte TechCrunch. Spotify est la startup la plus valorisée en Europe et, selon les médias, elle envisage une cotation sur le Nasdaq et potentiellement une double cotation sur le Nasdaq à Stockholm, où est basée l'entreprise. Spotify a été évalué pour la dernière fois à 8,53 milliards de dollars, selon le cabinet de recherche de capital risque, CB Insights. Spotify déménage son bureau de New York de la zone Midtown de Manhattan au World Trade Center, ajoutant ainsi plus de 1 000 nouveaux emplois. En 2016, les Américains ont utilisé des plateformes de streaming à la demande, comme Spotify, pour écouter 431 milliards de morceaux de musique.


L'indien Paytm e-Commerce a levé 200 millions $ d'Alibaba et SAIF Partners

La société indienne, Paytm E-Commerce, a levé 200 millions de dollars du chinois Alibaba Group Holding et le fonds de capital de risque SAIF Partenaires pour étendre son commerce de détail en ligne dans un marché dominé par Flipkart et le géant américain Amazon. Alibaba.com a pris une participation de 36,31% dans Paytm e-Commerce pour investir 177 millions de dollars, selon un dépôt réglementaire par la société indienne qui gère un marché en ligne. Alibaba et ses associés sont également les plus grands actionnaires de One97 Communications, qui détient une participation dans Paytm E-Commerce. L'investissement de 23 millions de dollars de SAIF Partners lui donnera une participation de 4,66% dans Paytm e-Commerce, a indiqué le dépôt. Alibaba Group cherche à investir en dehors de la Chine en raison du ralentissement de la croissance dans le pays. Paytm Payments Bank Ltd, une autre société du groupe, a déclaré que son service e-wallet compte plus de 200 millions de clients en Inde.


TransferWise lance des transferts d'argent internationaux via Facebook


La société de transfert d'argent TransferWise a lancé un nouveau service qui permet aux utilisateurs d'envoyer de l'argent à travers le monde via l'application de chat Facebook. La startup basée à Londres a déclaré qu'elle avait développé un «chatbot» Facebook Messenger ou un programme automatisé qui peut aider les utilisateurs à communiquer avec les entreprises et à effectuer des tâches telles que les achats en ligne. Le chatbot de TransferWise permet aux clients d'envoyer de l'argent en provenance et à destination des États-Unis, de la Grande-Bretagne, du Canada, de l'Australie et de l'Europe à partir de Facebook Messenger. Il peut également être utilisé pour configurer des alertes de taux de change. Facebook permet déjà à ses utilisateurs d'envoyer de l'argent sur le marché national aux États-Unis via son application Messenger, mais n'a pas encore lancé de services similaires à l'échelle internationale. Facebook a ouvert son application Messenger aux développeurs pour créer des chatbots en avril dans le but d'étendre sa portée dans le service à la clientèle et les transactions d'entreprise. TransferWise a été lancée en 2011 par deux estoniens Taavet Hinrikus et Kristo Käärmann, en raison des frais élevés facturés par les banques pour les virements internationaux. La société est valorisée à plus d'un milliard de dollars. Elle détient des clients dans plus de 50 pays qui envoient environ 1 milliard de dollars par le biais de son site Web chaque mois.

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L'accès au monde de la data, quelle sécurité pour demain ?

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Cela fait plus d’un demi-siècle que le premier message électronique a été envoyé via l’Arpanet, le réseau pionnier de l’Internet d’aujourd’hui. A cette époque, le besoin de surveiller une activité suspecte était quasiment nul. La confiance régnait dans l’environnement du Net, et aucune inquiétude concernant le piratage des données, n’était visible sur la toile.

Cependant, au cours de cette période, les nouvelles technologies ont envahi peu à peu le Net pour le transformer en une véritable machine de l’économie numérique. Ainsi, l’intégralité des données stockées dans les ordinateurs des internautes est convoitée par des hackers et les structures gouvernementales de la sécurité numérique.

Ce flux data devient intéressant pour l’ensemble des acteurs de l’économie réelle comme les agences de marketing et les sociétés spécialisées dans la publicité digitale, ainsi que les agences de renseignement qui s’intéressent au sujet de l’espionnage de masse des populations du monde entier. Les spécialistes de la sécurité numérique recensent une moyenne de 30 vulnérabilités par terminal connecté. Ces vulnérabilités concernent des aspects liés à la collecte des données de consommation telles que nom, adresse électronique, adresse du domicile, date de naissance et informations d'identification des cartes de crédit et de santé.


Ces failles sécuritaires sont également aggravées par le manque de chiffrement dans le transport des données sur la toile. Plus de la moitié des terminaux n’utilisent pas le cryptage lors du téléchargement des mises à jour logicielles et aucune précaution n’est relevée pour éviter une interception massive des données par les pirates informatiques. C’est pourquoi, l’intervention humaine dans la surveillance de l’Internet commence à montrer ses limites. Des voix d’experts proposent l’alternative de la machine intelligente pour effectuer cette épineuse tâche.

Les ordinateurs sont beaucoup plus rapides et les logiciels sont de plus en plus performants. Migrer vers la sécurisation numérique par une automatisation du procédé peut s’avérer plus efficace. Automatiser la sécurité du Net est un domaine à expertiser dans les plus brefs délais. A l’avenir, tout internaute aura sa clé de chiffrement automatisée, la manière de l’utilisation de son terminal est dictée par un logiciel automate et même le développement d’applications risque d’être encadré par un automate.

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Un fugitif marocain "hautement dangereux" arrêté en Espagne

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JUSTICE - La police espagnole a annoncé jeudi 9 mars avoir mis la main sur un fugitif marocain, décrit comme "hautement dangereux" et activement recherché par la police belge.

L'homme, qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt international, a été arrêté le 4 mars dernier au port d'Almeria, dans le sud de la péninsule ibérique.

Selon la police espagnole, il a été identifié après avoir débarqué d'un ferry en provenance de Nador, ville dans le nord-est du Maroc.

Le fugitif, dont l'identité n'a pas été révélée, était en cavale depuis 2001. Il avait été condamné pour une série de crimes et délits, dont l'homicide d'un agent de police belge, trafic de stupéfiants, possession illégale d'armes de guerre, vol avec violence et fuite d'un établissement pénitentiaire et devait purger au total 29 ans et 10 mois de prison ferme.

Les faits pour lesquels le prisonnier a été condamné en Belgique remontent à plus de 20 ans. Datant de la période entre juillet 1993 et ​​janvier 1994, ces actes avait été commis dans les villes de Courtrai et Bruxelles, précise la police espagnole.

L'homme faisait partie d'un "gang criminel" impliqué dans cinq vols à main armée contre des banques, des bureaux de poste et des entreprises belges. Après sa condamnation, il avait en outre participé à une "évasion spectaculaire" de la prison de Verviers.

Plus tard, en avril 2001, il a perpétré un vol avec violence et tiré sur des policiers avec un fusil d'assaut pendant qu'il fuyait. L'un des agents de police avait alors succombé à ses blessures.

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Condor dévoile sa stratégie Android au MWC 2017

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Le président du conseil d’administration de Condor Electronics, M. Abderrahmane Benhamadi a annoncé lors du Mobile World Congress 2017 (MWC) qui s’est tenu à Barcelone du 27 février au 2 mars, un partenariat avec Google pour fournir le service de la nouvelle génération des services de la messagerie SMS baptisée Android Message.

Basé sur le protocole RCS (Rich Communication Services), le nouveau SMS doit remplacer les SMS et MMS traditionnels avec des fonctionnalités supplémentaires. "Avec ce partenariat avec Google, nous apportons à nos clients de l’innovation en matière de messagerie pour qu’ils puissent profiter des avantages de la nouvelle norme RCS ", nous a indiqué M. Benhamadi. "La messagerie RCS permettra à nos clients d’envoyer des messages multimédia plus longs qui peuvent englober des images à haute résolution, des fichiers sonores et des messages multi groupes" a-t-il ajouté.

Le groupe Condor veut donc rejoindre la liste des 27 partenaires, composée d’opérateurs mobiles, des fabricants de smartphones et des développeurs d’applications mobiles, avec lesquels Google veut pousser le protocole RCS. Ainsi, Condor, ZTE, Micromax, HMD Global (Nokia), Archos, BQ, Cherry Mobile, Fly, General Mobile, Lanix, LeEco, Lava, Kyocera, MyPhone, QMobile, Symphony et Wiko, ont accepté d’intégrer l’application Android Messages dans leurs terminaux intelligents.

Sur le stand Condor de près de 100 m2, les visiteurs de la plus grande manifestation mondiale dans le secteur des technologies mobiles ont découvert les derniers produits du constructeur algérien à la pointe de la technologie et certifiés aux normes internationales de qualité et de sécurité les plus strictes. Le MWC est en cela une vitrine exceptionnelle, et M. Abderrahmane Benhamadi, Président du Conseil d’administration, et ses équipes veulent être présents en force afin de présenter au monde ce qui se fait de mieux en Algérie dans le domaine du hardware des technologies mobile.

Cette présence au MWC sous-tend la politique d’expansion de la marque Condor. La réalité virtuelle Plusieurs visiteurs professionnels nous ont livrés leurs impressions sur le dernier né de la famille des smartphones de Condor, l’Allure 55 Plus, exposé pour la première fois au MWC 2017 de Barcelone.

Pour eux, ce terminal intelligent est simple et agréable. "La taille de l'écran m’offre un espace clair où les icônes sont les proches les unes aux autres. J’ai retrouvé la même impression d’aération dans les applications où les boutons sont plus clairement identifiables et plus facilement cliquables. On prend plaisir à lire, à regarder des vidéos ", nous a affirmé l’un d’eux.

Pour le premier responsable du groupe Condor, l’Allure 55 Plus est un concentré de puissance, de performances, d’autonomie et de sécurité. "Ce smartphone est doté d’une batterie de 5000 mAh permettant une autonomie d’énergie suffisante", a-t-il dit. L’Allure 55 Plus dispose de 4 Go de RAM et de 64 Go de ROM.

Cette capacité de mémoire lui permet de développer toute la fluidité de l’écran 5.5 FHD Amoled. Il est également doté d’un lecteur d’empreintes digitales pour les usages nécessitant des actions sécurisées.

Au MWC 2017 de Barcelone, le groupe Condor a innové avec deux casques à réalité virtuelle baptisés EYE VR et OVO VR. Ces derniers illustrent parfaitement le début de production nationale des premiers équipements de la réalité virtuelle. Enfin, la firme technologique algérienne a présenté en exclusivité un appareil de domotique exceptionnel en son genre. Il s’agit d’un pèse personne intelligent doté d’un bracelet connecté.





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Conseil national de sécurité: Une stratégie pour réformer les mentalités!

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Le 6 mars, le président de la République devait réunir le Conseil national de sécurité pour obtenir une humanisation de la législation scélérate sur le cannabis, cherchant pour le moins à ce que les jeunes ne soient plus emprisonnés en Tunisie, conformément à son engagement électoral.

S'il a été obligé d'impliquer un tel haut organisme, c'est que l'affaire n'est pas aussi évidente au vu des lourdeurs administratives et des considérations polititiennes. Le report de la réunion semble le confirmer.

On a ainsi vu les avocats s'opposer à l'initiative présidentielle au lieu d'être les premiers à appeler, non pas à prémunir notre jeunesse des affres de la prison, mais aussi à la totale dépénalisation de la consommation du cannabis. D'aucuns ont, d'ailleurs, pu dire que ce serait le souci de ne pas perdre des clients qui aurait amené le barreau à une telle position incongrue, contraire à sa mission de défense des paumés dans une société encore injuste.


Pourtant, nul ne doute plus aujourd'hui que le cannabis n'a même pas, intrinsèquement, la nocivité du tabac librement vendu et que sa consommation épisodique ne crée aucune addiction, contrairement à la cigarette. Tout a été dit, par ailleurs, sur les bienfaits de l'usage médical ou à titre médical du principe actif du cannabis.

Justice et bon sens commandent la dépénalisation

Aussi, fort logiquement, l'organisme chargé des drogues à l'ONU a appelé à la dépénalisation dans un important rapport en 2014, invitant les autorités publiques à se concentrer sur le seul trafic.

Il s'agit donc d'un appel à humaniser l'idéologie dominante en matière de lutte contre la drogue, "seule manière de réduire à la fois la mortalité, la morbidité et les souffrances liées à la drogue et la violence, ainsi que la criminalité, la corruption et les profits illicites favorisés par les politiques prohibitionnistes inopérantes".

Intitulé "Prendre le contrôle: Sur la voie de politiques efficaces en matière de drogues", le rapport fait des recommandations pertinentes pour remplacer les mesures ciblant les consommateurs souvent bien innocents et dont on fait des criminels. Car un simple joint chez nous entraîne toujours la prison où la fréquentation rapprochée de criminels avérés finit par éduquer à la criminalité.

Le rapport onusien insiste sur la nécessité de distinguer entre l'usage et la vente de la drogue, le premier ne devant pas être criminalisé à l'encontre de la seconde, surtout quand elle est le fait de filières et de bandes organisées.

C'est le marché qui doit être surveillé et réglementé, assure le rapport, l'État veillant surtout à "ôter du pouvoir au crime organisé" tout en s'employant avec les associations concernées à "atténuer les dommages sociaux et sanitaires" causés par ce fléau.


Le rapport affirme même qu'un marché légal des drogues peut donner de meilleurs résultats sociaux et sanitaires qu'une législation axée sur la répression. D'autant plus qu'elle a fait la preuve de son inefficacité et même sa dangerosité, puisqu'elle fait des victimes de la drogue, souvent des jeunes gens non violents et innocents, des criminels récidivistes et révoltés contre la société. On peut lire le texte intégral dudit rapport ici.

Par ailleurs, l'INSERM en France a noté dans son récent rapport commandé par une Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie: "Si la consommation n'est pas régulière, le cannabis a des effets réversibles, sur le psychisme pendant 2 à 10 heures, une durée qui est fonction de la sensibilité de chacun et de la dose consommée. L'ivresse cannabique est caractérisée par la somnolence, une euphorie et une sensation de bien-être. Cet état s'accompagne d'une incapacité à remplir des tâches complexes, de troubles de la mémoire immédiate. En cas de consommation forte, on a des difficultés de langage et de coordination motrice, parfois des attaques de panique ou des angoisses de dépersonnalisation, voire, exceptionnellement, une psychose cannabique avec des bouffées délirantes. Dans ces cas de consommation isolée, aucun cas de décès n'a jamais été rapporté". On peut lire de plus larges extraits du rapport ici.

Il nous faut savoir que des sommes faramineuses sont perdues du fait de la politique répressive actuelle, et qui pourraient être mieux exploitées dans les oeuvres nécessaires d'accompagnement et de prévention. Surtout que nos prisons, déjà surpeuplées, sont devenues des fabriques de délinquants.


D'ailleurs, le rapport de l'ONU ci-dessus cité rappelle cette loi sociologique classique, à savoir que la répression aveugle la plus sévère ne saurait éradiquer un phénomène social si elle en néglige les vrais ressorts. Or, en matière de drogue, le ressort principal reste la filière des revendeurs, jamais les consommateurs. Aussi relève-t-il l'augmentation continue du chiffre des consommateurs dans le monde, passant à 243 millions en 2012 alors qu'il n'était que de 203 millions en 2008.

En Tunisie, les dernières statistiques fournies par le ministère de l'Intérieur démontrent que la consommation et le trafic de drogue en Tunisie sont en évolution; on a recensé environ 5744 affaires de stupéfiants en 2016 contre 723 seulement en 2000. Ce sont surtout des jeunes et des élèves qui sont le plus souvent impliqués dans ces affaires; leur nombre est ainsi passé de 213 en 2012 à 475 en 2016.

Une stratégie pour bannir les pratiques liberticides

La réunion du Conseil de sécurité saura-t-elle déboucher sur des décisions tout autant éthiques que justes et de nature à sauvegarder notre jeunesse qui n'est nullement menacée par le cannabis plus que par d'autres produits en libre commerce?

Le cannabis est une drogue douce sans trop de gravité pour la santé en cas de consommation épisodique; ce qui est le cas chez nos jeunes. Aussi ne doit-elle plus faire l'objet de cet interdit absurde; car c'est ce qui la rend nocive. En étant interdit, le cannabis est l'objet de trafic et de malversations diverses, dont les mélanges ajoutés au produit et qui sont de purs poisons.

Il est bien temps qu'on informe correctement sur le cannabis! Osons donc dépénaliser la consommation du cannabis en rappelant qu'il n'a rien à voir avec les autres drogues dures! Car ce n'est pas l'actuel projet de loi du gouvernement qui servira à arranger les choses. En effet, il ne dépénalise pas la consommation, mais juste la première consommation, ce qui n'a aucun sens.


Comme s'accordent à le dire tous les experts, un tel projet de loi et la politique qu'il induit sont contre-productifs, contribuant à remplir largement les prisons de mineurs dont la seule faute aura été souvent de fumer un malheureux joint. C'est le marché qui doit être surveillé et réglementé et non les jeunes et les consommateurs, l'État devant veiller surtout à "ôter du pouvoir au crime organisé" tout en s'employant avec les associations concernées à "atténuer les dommages sociaux et sanitaires" causés par ce fléau.

Il serait souhaitable que nos responsables de la sécurité s'inspirent du rapport de l'ONU, notamment quand il préconise en modèle indépassable, une règlementation de libéralisation de l'usage sur prescription médicale et délivrance par un pharmacien autorisé et une vente sous licence.

C'est bien la seule manière efficace de nature à permettre à l'État, si sa volonté est sérieuse, de finir par prendre le contrôle du marché. Ainsi mettra-t-il en échec efficacement les menées des trafiquants tout en adoptant des politiques sociales et sanitaires sensées et qui évitent de pénaliser encore plus les victimes que sont les consommateurs de la drogue, surtout occasionnels.

Outre d'être justes, ils tiendront compte enfin des moeurs de la société qui imposent moins d'autoritarisme de la part des agents de l'ordre grâce à la libéralisation de la législation en termes de vie privée, en général, et celle sur le cannabis en particulier.

Au moment où la Tunisie est confrontée au terrorisme, est-il normal de continuer à harceler des jeunes dont le seul tort est de fumer un joint et qui, après leur passage injuste par la prison, sont poussés sûrement vers les voies de traverse?


Or, ainsi que le rappelle un observateur de la société tunisienne d'antan où la zatla n'était pas encore interdite, étant connue sous le nom de tekrouri, les tekerari (consommateurs de tekrouri) étaient "d'une façon générale, de moeurs paisibles. La cannabine contenue dans le chanvre provoque en effet une torpeur mêlée de sensations agréables avec parfois, des hallucinations (la médecine emploie le haschich ou plus exactement la hachischine, comme narcotique analgésique et notamment comme sédatif des douleurs gastriques)".

Aussi, non seulement le Conseil national de ce jour se doit de donner l'orientation logique de la dépénalisation (rappelons qu'un texte existe pour amender l'actuel projet de loi soumis au parlement), mais il serait bien inspiré de baliser la voie vers une telle issue salutaire aux ministres de le Justice et de l'Intérieur en les invitant à donner les instructions nécessaires, chacun dans son domaine et dans le cadre de la détermination des traits généraux de la politique dont ils ont la charge, à ce qu'il n'y ait plus ni arrestation ni poursuites judiciaires pour cause de consommation.

Bien mieux, le Conseil se situerait dans le sens de l'histoire et de l'éthique en adoptant une stratégie révolutionnaire en termes démocratiques, ayant pour but de bannir toutes les pratiques liberticides. C'est une telle réforme des mentalités qu'il nous faut, en commençant par les questions les plus symboliques.

Cela se ferait, par exemple, en étendant le champ des décisions du Conseil à toutes les libertés privatives, dont surtout celles ayant trait aux relations sexuelles entre adultes consentants et dont l'intimité ne doit plus être violée. C'est ce qui consoliderait de la meilleure façon l'État de droit qu'ambitionne d'être la Tunisie.


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Quand l'Algérie porte l'ambition de vendre de la bande passante pas cher en Afrique

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L’Algérie s’est résolument tournée vers l’Afrique en matière de développement des télécommunications, après l’installation en février dernier du Comité de liaison de la dorsale transsaharienne à fibre optique (CLDT). Mais pour revendre de la bande passante internationale, l’Algérie doit renforcer ses capacités à l’international.

La réactivation de ce projet désormais rattaché à la route transsaharienne, en vue de connecter toutes les concentrations de populations sur son trajet par voies routières aux autres régions du pays et, au-delà, se veut une occasion pour affirmer une nouvelle stratégie pour le secteur qui compte s’exporter, en vendant de la bande passante au pays africains enclavés.

La dorsale transsaharienne à fibre optique constituera un tournant pour le secteur des télécoms dont le modèle économique va épouser une nouvelle démarche consistant à générer des devises.

Dans un long exposé présenté au mois de mai dernier devant la Commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN), la ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, Houda-Imane Faraoun a détaillé la stratégie à l’international de ce secteur, estimant que l’Internet " doit générer des devises pour l’Algérie" grâce au projet de la dorsale transsaharienne à fibre optique qui va dans premier temps interconnecter le Niger, Mali, le Tchad et le Nigéria à l’Algérie avant de l’étendre au Bénin et au Burkina Faso.

L’Algérie a réussi à vendre l’idée d’accès à la bande passante Internet internationale à des "prix concurrentiels" pour des pays comme le Niger, le Mali et le Tchad dont les marché des télécommunications large bande recèlent un vaste potentiel inexploité au regard de la demande non encore satisfaite et, d’une façon générale, du faible développement des TIC.


Bande passante internationale à des "prix concurrentiels"


Ces pays sont parmi ceux qui ont un faible taux de pénétration d’internet mais aux tarifs exorbitants. A titre d’exemple, au Mali, les 384 kbps sont vendus à 36.000 FCFA équivalent à 60 euros par mois. Les débits allant de 1 à 2 mégabits sont hors portée des usagers. Ces marchés constituent une aubaine pour l’Algérie qui a réussi le pari de fédérer les pays de la région pour réactiver ce projet de dorsale à fibre optique, initié en 2003 dans le cadre du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), mais resté lettre morte depuis.

Une rencontre spéciale lui a été consacrée à N’Djamena en juillet dernier où les ministres en charge des télécommunications et technologies de l’information et de la communication d’Algérie, du Mali, du Niger et du Tchad se sont réunis pour discuter et valider un document détaillant la nature de ce projet. Le problème de financement s’est vite imposé. Si l’Algérie a réalisé un câble reliant Alger à In Guezzam, de même pour le tronçon qui traverse le Nigeria, ce n’est pas le cas du Niger, du Mali et du Tchad qui connaissent des difficultés financières.

L’Algérie a plaidé leur cause auprès de la Banque Africaine de Développement (BAD) qui a finalement approuvé le financement du projet. Le deal que Algérie Télécom, qui est l’acteur principal de ce projet, accompagnées d’autres entreprises, investira dans le déploiement de la fibre optique, puis vendra les capacités.

Renforcer les capacités en amont


Mais pour revendre de la bande passante internationale, l’Algérie à travers l’opérateur historique doit, en amont, renforcer ces capacités à l’international. C’est pourquoi plusieurs projets de câbles sous-marins ont été lancés. Il s’agit notamment du câble Oran-Valence et Alger-Valence, en plus de ceux déjà existant ; en l’occurrence Alger-Palma et Annaba-Marseille.
Pour encore renforcer les liaisons internationales d’Algérie Télécom qui se sont révélées insuffisantes après la rupture du câble sous-marin de fibre optique reliant Annaba à Marseille par un navire battant pavillon étranger, survenue en octobre 2015 plongeant l’Algérie dans une panne générale d'internet, le gouvernement a manifesté un intérêt pour l’utilisation du câble Med Cable de Djezzy.

Selon Mme Houda Imane Feraoun, le gouvernement est en négociations avec l’opérateur Djezzy pour l’utilisation du Med Cable afin d’augmenter les capacités de la bande passante internationale. "L’Algérie est en train de négocier avec Djezzy pour utiliser son câble sous-marin, qui est actuellement hors service", avait indiqué la ministre en mai dernier à l’Assemblée populaire nationale. Le câble en question relie Alger et Annaba à Marseille sur une distance de 1300 km. Il a été réalisé en 2005 par l’équipementier français Alcatel pour le compte de Lacom, la filiale de téléphonie fixe d’Orascom.

Pour gérer toutes ces capacités, l’opérateur historique devrait effectuer une mue prochainement, à l’occasion de la promulgation de la nouvelle loi sur les communications électroniques qui a été approuvée lors du dernier conseil des ministres. L’avant projet de loi prévoir d’ailleurs plus de prérogatives pour Algérie télécoms sur la bande passante. "Le trafic international au départ ou à destination des réseaux de communication électroniques ouverts au public autres que satellitaires, doit être acheminés en intégralité à travers les infrastructures internationales établies et exploitées par un opérateur détenteur de licence d'établissement et d'exploitation d'un réseau de communications électroniques fixe ouvert au public", stipule l’article 120 de l’avant-projet de loi relatif au code des postes et des communications électroniques.

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