Le président des Philippines et le dirigeant du principal mouvement séparatiste musulman ont signé jeudi à Manille un accord de paix historique qui doit mettre fin à 40 ans de guérilla, une des plus longues et meurtrières d'Asie.
"Cet accord détaillé sur (la région musulmane) Bangsamoro couronne notre combat", a déclaré Mourad Ebrahim, le chef du Front moro islamique de libération (MILF).
Le MILF a promis de déposer les armes, en échange de la création d'une région autonome dans le sud de l'archipel, sur l'île de Mindanao, un territoire largement musulman dans un pays catholique à 80%.
Cette cérémonie officielle est le point d'orgue de longs mois de négociations entre le mouvement rebelle et les représentants du gouvernement, sous l'impulsion du président Benigno Aquino.
"Nous avons à présent devant nous un chemin qui peut mener à un changement permanent sur l'île musulmane de Mindanao", a déclaré le président lors de cette cérémonie, devant un millier de personnes.
Les cinq millions de musulmans philippins (sur une population proche de 100 millions) considèrent le Sud comme leur terre ancestrale, depuis l'arrivée de marchands venus d'Arabie au 13e siècle. Le MILF a mené la lutte pour l'indépendance, avant d'accepter au final la création d'une région autonome.
La rébellion a démarré dans les années 70 et coûté quelque 150.000 vies, devenant ainsi une des plus longues et des plus meurtrières en Asie
Le mouvement rebelle s'est engagé à désarmer ses quelque 10.000 hommes, suivant ainsi le schéma appliqué en Irlande du Nord.
"Nous continuerons de nous battre"
La région autonome, qui comprendra 10% du territoire philippin, disposera de sa propre police, d'un parlement régional et du pouvoir de lever les impôts. La défense restera une prérogative du gouvernement central.
Les dirigeants du MILF seront à la tête d'une autorité provisoire sur la région, avant la tenue d'élections régionales en 2016. Le pouvoir sera laïque.
Mais le MILF, le gouvernement et les observateurs indépendants soulignent qu'une paix durable est loin d'être garantie et que de nombreuses embûches doivent être surmontées d'ici à mi-2016, fin du mandat unique de Benigno Aquino.
Parmi ces obstacles, d'autres groupes de guérilla, dont les Combattants islamiques pour la liberté de Bangsamoro (BIFF), pourraient chercher à faire dérailler les accords en lançant des attaques dans le sud.
"Nous continuerons de nous battre contre le gouvernement car nous voulons l'indépendance et rien d'autre", a déclaré par téléphone à l'AFP Abou Missry Mama, porte-parole du groupe, depuis son fief dans le sud.
Pour que l'accord entre en application, le Congrès doit aussi voter une "loi fondamentale".
Or des responsables politiques catholiques du Sud sont opposés à cet accord de paix, qui pourrait les marginaliser. Ils chercheront à repousser cette loi au parlement, préviennent les analystes.
"Cet accord détaillé sur (la région musulmane) Bangsamoro couronne notre combat", a déclaré Mourad Ebrahim, le chef du Front moro islamique de libération (MILF).
Le MILF a promis de déposer les armes, en échange de la création d'une région autonome dans le sud de l'archipel, sur l'île de Mindanao, un territoire largement musulman dans un pays catholique à 80%.
Cette cérémonie officielle est le point d'orgue de longs mois de négociations entre le mouvement rebelle et les représentants du gouvernement, sous l'impulsion du président Benigno Aquino.
"Nous avons à présent devant nous un chemin qui peut mener à un changement permanent sur l'île musulmane de Mindanao", a déclaré le président lors de cette cérémonie, devant un millier de personnes.
Les cinq millions de musulmans philippins (sur une population proche de 100 millions) considèrent le Sud comme leur terre ancestrale, depuis l'arrivée de marchands venus d'Arabie au 13e siècle. Le MILF a mené la lutte pour l'indépendance, avant d'accepter au final la création d'une région autonome.
La rébellion a démarré dans les années 70 et coûté quelque 150.000 vies, devenant ainsi une des plus longues et des plus meurtrières en Asie
Le mouvement rebelle s'est engagé à désarmer ses quelque 10.000 hommes, suivant ainsi le schéma appliqué en Irlande du Nord.
"Nous continuerons de nous battre"
La région autonome, qui comprendra 10% du territoire philippin, disposera de sa propre police, d'un parlement régional et du pouvoir de lever les impôts. La défense restera une prérogative du gouvernement central.
Les dirigeants du MILF seront à la tête d'une autorité provisoire sur la région, avant la tenue d'élections régionales en 2016. Le pouvoir sera laïque.
Mais le MILF, le gouvernement et les observateurs indépendants soulignent qu'une paix durable est loin d'être garantie et que de nombreuses embûches doivent être surmontées d'ici à mi-2016, fin du mandat unique de Benigno Aquino.
Parmi ces obstacles, d'autres groupes de guérilla, dont les Combattants islamiques pour la liberté de Bangsamoro (BIFF), pourraient chercher à faire dérailler les accords en lançant des attaques dans le sud.
"Nous continuerons de nous battre contre le gouvernement car nous voulons l'indépendance et rien d'autre", a déclaré par téléphone à l'AFP Abou Missry Mama, porte-parole du groupe, depuis son fief dans le sud.
Pour que l'accord entre en application, le Congrès doit aussi voter une "loi fondamentale".
Or des responsables politiques catholiques du Sud sont opposés à cet accord de paix, qui pourrait les marginaliser. Ils chercheront à repousser cette loi au parlement, préviennent les analystes.
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