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Le coup de froid entre Washington et Riyad, prémisse d'un tournant pour le monde arabe

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La visite du président Obama en Arabie Saoudite le 28 mars dernier, qui a duré le temps d'un entretien avec le roi Abdallah, a été perçu par beaucoup d'observateurs comme un signe de refroidissement entre les États-Unis et son "ex-meilleur" allié de la région. Et à juste titre.

Ce refroidissement a commencé avec les printemps arabes, quand l'administration américaine a décidé de soutenir les Frères musulmans en Égypte contre l'allié des Al Saoud, le président déchu Hosni Moubarak.

Le refus d'Obama de s'investir pleinement en Syrie pour faire tomber le président Assad n'a fait qu'exaspérer la tension diplomatique entre Washington et Riyad. Toutefois, si elle perdure c'est principalement en raison de la détente dans les relations diplomatiques entre l'Iran et les États-Unis. Ce rapprochement souvent critiqué dans les pays du Golfe pourrait marquer un nouveau tournant au Moyen-Orient. En effet, en décidant d'une détente avec Téhéran, Washington pourrait avoir accès aux ressources énergétiques iraniennes, et à terme inciter Téhéran à arrêter d'armer les milices chiites dans la région du Moyen-Orient.

Bien entendu, se délester de l'Arabie Saoudite est quasi-impossible. Ses ressources énergétiques et son influence dans la région sont essentielles, mais à ce jeu, c'est actuellement l'Iran chiite qui est le plus fort avec des contacts et des agents dans quasiment tous les pays de la région (Liban, Irak, Syrie, Arabie Saoudite, Yémen...). Contrairement à l'Arabie Saoudite, l'Iran, en raison de la structure organisée du chiisme, peut contrôler ses milices, même si l'insubordination reste possible, comme dans toute structure.

Ce fait est d'une grande importance, car le contrôle des groupes jihadistes est très important et l'Occident a pu le mesurer lorsque le Saoudien Oussama Ben Laden a décidé de s'attaquer aux États-Unis. L'Arabie Saoudite n'a rien pu faire sur le plan théologique pour arrêter Al-Qaïda. D'ailleurs, peut-être qu'un autre Ben Laden est en train d'être entraîné en Syrie grâce aux fonds saoudiens, et sur lequel le royaume n'aura jamais le contrôle, en raison de la structure du sunnisme et particulièrement du wahhâbisme, qui n'est pas hiérarchique.

Un rééquilibrage diplomatique entre les États-Unis et l'Iran est, peut-être, une opportunité pour le monde arabe, car il pourrait permettre aux États-Unis de faire pression sur les Saoudiens en matière de droits de l'homme, avec, pourquoi pas, un assouplissement de sa doctrine d'État wahhabite à la clé. Le wahhabisme est intellectuellement responsable de nombreuses radicalisations. Le monde arabe pourrait, le cas échéant, ne plus avoir à subir l'assaut de cette doctrine.

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