La décision est pour le moins inattendue. Le président russe Vladimir Poutine a déclaré jeudi qu'il s'apprêtait à signer un décret de grâce de l'ex-magnat du pétrole Mikhaïl Khodorkovski, selon des images retransmises par la télévision publique.
"Le décret de grâce sera signé très prochainement", a précisé Poutine. Selon le président, Khodorkovski, en détention depuis 2003, a écrit une demande de grâce, ce qu'il s'était refusé à faire jusqu'à présent.
Au cours de son intervention télévisée, le président russe a par ailleurs confirmé la grâce de deux membres des Pussy Riot — qui devaient être libérées au mois de mars 2014 — ainsi que l'absence de procès pour les 30 personnes arrêtées lors d'un mouvement de protestation de Greenpeace.
Des pressions de plus en plus nombreuses
Poutine opérerait-il un revirement humanitaire dans sa politique? Face au nombre grandissant de pressions internationales, il apparaît davantage probable que le président se livre à une opération séduction visant à minimiser les tensions actuelles.
Discrimination envers les homosexuels aux Jeux olympiques qui s'organisent à Sotchi en 2014, pressions sur l'Ukraine pour favoriser l'échec des négociations sur un accord d'association avec l'UE, soutien à Bachar el-Assad en Syie, etc. : la liste des reproches des puissances occidentales est longue.
Les grâces annoncées par Poutine — impulsée par la loi d'amnistie approuvée mercredi 18 décembre par les députés russes — dont vont bénéficier les Pussy Riot — arrivent donc à point nommé.
Des défenseurs des droits de l'Homme dénoncent cependant d'ores et déjà leur aspect cosmétique: une amnistie annoncée en grande pompe en juin dernier pour les délits économiques qui devait bénéficier à quelque 100.000 personnes avait finalement été revue de manière très restrictive par Poutine. Seules un peu plus de 1000 personnes en avaient bénéficié au 30 septembre.
"Des circonstances d'ordre humanitaire"
"Mikhaïl Borissovitch devait, conformément à la loi, écrire une demande, il ne le faisait pas mais tout récemment il a écrit cette lettre et s'est adressé à moi pour me demander sa grâce", a assuré Poutine.
"Il a déjà passé plus de dix ans en détention, c'est une punition sérieuse, il invoque des circonstances d'ordre humanitaire — sa mère est malade — et j'estime que l'on peut prendre cette décision", a encore déclaré Poutine.
Un des avocats de Mikhaïl Khodorkovski, Karina Moskalenko, a déclaré ne pas disposer d'informations. "Je ne peux pas confirmer ni démentir", a-t-elle déclaré à l'AFP.
Décision inattendue
La décision intervient alors que les députés russes ont approuvé mercredi 18 décembre la loi sur l'amnistie pour les 20 ans de la Constitution, qui devait bénéficier, selon des responsables parlementaires, à 25.000 personnes dont les membres du groupe contestataire Pussy Riot et de Greenpeace.
Mikhaïl Khodorkovski, libérable l'an prochain après avoir déjà purgé dix ans de prison pour escroquerie et fraude fiscale, ne devait cependant pas en profiter.
Le parquet général avait au contraire indiqué au début du mois de décembre enquêter sur plusieurs autres affaires l'impliquant, ce qui aurait pu lui valoir une prolongation de peine.
Emprisonné plus de 10 ans
Le 25 octobre 2003, Mikhaïl Khodorkovski — alors considéré comme l'homme le plus riche de Russie et l'un des plus influents — est arrêté dans un aéroport de Novossibirsk, en Sibérie, par des membres des Spetznaz, les forces spéciales russes.
Suivent de longues procédures judiciaires, considérées par les partisans de Khodorkovski comme un règlement de compte politique du Kremlin contre l'homme d'affaires trop indépendant qui avait affiché des ambitions politiques en soutenant l'opposition.
En 2005, l'oligarque est condamné avec son associé Platon Lebedev à huit ans de camp pour "escroquerie et fraude fiscale", une peine portée à 14 ans en 2010, à l'issue d'un second procès pour "vol de pétrole et blanchiment" de 23,5 milliards de dollars. Cette condamnation sera ensuite réduite d'un an, puis de deux ans en appel.
En août dernier, la Cour suprême russe a à nouveau réduit cette peine, de deux mois, ce qui fait que l'ex-dirigeant du groupe pétrolier Ioukos, aujourd'hui âgé de 50 ans, devait sortir de prison dans moins d'un an, en août 2014.
"Le décret de grâce sera signé très prochainement", a précisé Poutine. Selon le président, Khodorkovski, en détention depuis 2003, a écrit une demande de grâce, ce qu'il s'était refusé à faire jusqu'à présent.
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Au cours de son intervention télévisée, le président russe a par ailleurs confirmé la grâce de deux membres des Pussy Riot — qui devaient être libérées au mois de mars 2014 — ainsi que l'absence de procès pour les 30 personnes arrêtées lors d'un mouvement de protestation de Greenpeace.
Des pressions de plus en plus nombreuses
Poutine opérerait-il un revirement humanitaire dans sa politique? Face au nombre grandissant de pressions internationales, il apparaît davantage probable que le président se livre à une opération séduction visant à minimiser les tensions actuelles.
Discrimination envers les homosexuels aux Jeux olympiques qui s'organisent à Sotchi en 2014, pressions sur l'Ukraine pour favoriser l'échec des négociations sur un accord d'association avec l'UE, soutien à Bachar el-Assad en Syie, etc. : la liste des reproches des puissances occidentales est longue.
Les grâces annoncées par Poutine — impulsée par la loi d'amnistie approuvée mercredi 18 décembre par les députés russes — dont vont bénéficier les Pussy Riot — arrivent donc à point nommé.
Des défenseurs des droits de l'Homme dénoncent cependant d'ores et déjà leur aspect cosmétique: une amnistie annoncée en grande pompe en juin dernier pour les délits économiques qui devait bénéficier à quelque 100.000 personnes avait finalement été revue de manière très restrictive par Poutine. Seules un peu plus de 1000 personnes en avaient bénéficié au 30 septembre.
"Des circonstances d'ordre humanitaire"
"Mikhaïl Borissovitch devait, conformément à la loi, écrire une demande, il ne le faisait pas mais tout récemment il a écrit cette lettre et s'est adressé à moi pour me demander sa grâce", a assuré Poutine.
"Il a déjà passé plus de dix ans en détention, c'est une punition sérieuse, il invoque des circonstances d'ordre humanitaire — sa mère est malade — et j'estime que l'on peut prendre cette décision", a encore déclaré Poutine.
Un des avocats de Mikhaïl Khodorkovski, Karina Moskalenko, a déclaré ne pas disposer d'informations. "Je ne peux pas confirmer ni démentir", a-t-elle déclaré à l'AFP.
Décision inattendue
La décision intervient alors que les députés russes ont approuvé mercredi 18 décembre la loi sur l'amnistie pour les 20 ans de la Constitution, qui devait bénéficier, selon des responsables parlementaires, à 25.000 personnes dont les membres du groupe contestataire Pussy Riot et de Greenpeace.
Mikhaïl Khodorkovski, libérable l'an prochain après avoir déjà purgé dix ans de prison pour escroquerie et fraude fiscale, ne devait cependant pas en profiter.
Le parquet général avait au contraire indiqué au début du mois de décembre enquêter sur plusieurs autres affaires l'impliquant, ce qui aurait pu lui valoir une prolongation de peine.
Emprisonné plus de 10 ans
Le 25 octobre 2003, Mikhaïl Khodorkovski — alors considéré comme l'homme le plus riche de Russie et l'un des plus influents — est arrêté dans un aéroport de Novossibirsk, en Sibérie, par des membres des Spetznaz, les forces spéciales russes.
Suivent de longues procédures judiciaires, considérées par les partisans de Khodorkovski comme un règlement de compte politique du Kremlin contre l'homme d'affaires trop indépendant qui avait affiché des ambitions politiques en soutenant l'opposition.
En 2005, l'oligarque est condamné avec son associé Platon Lebedev à huit ans de camp pour "escroquerie et fraude fiscale", une peine portée à 14 ans en 2010, à l'issue d'un second procès pour "vol de pétrole et blanchiment" de 23,5 milliards de dollars. Cette condamnation sera ensuite réduite d'un an, puis de deux ans en appel.
En août dernier, la Cour suprême russe a à nouveau réduit cette peine, de deux mois, ce qui fait que l'ex-dirigeant du groupe pétrolier Ioukos, aujourd'hui âgé de 50 ans, devait sortir de prison dans moins d'un an, en août 2014.
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