Trois journalistes ont reçu à Beyrouth (Liban) le Prix Samir Kassir 2014 pour la Liberté de la Presse dans les catégories "article d’investigation", "article d’opinion" et "reportage audiovisuel".
Les lauréats de cette année sont donc la Tunisienne Hanene Zbiss, l’Egyptien Mohamed Abo El-Gheit, et le Syrien Orwa Mokdad, récompensés au nom des "journalistes qui s'engagent, dans des conditions de plus en plus dangereuses et inacceptables, dans le travail d'investigation, de documentation et d'illustration de la manière dont les droits de l'homme les plus fondamentaux sont trop souvent violés."
Les lauréats 2014
Photo: Facebook/Samir-Kassir-Award
Organisé chaque année depuis 2006 par l’Union européenne, ce concours est ouvert aux pays d’Afrique du Nord, du Moyen-Orient et du Golfe.
"Sans la liberté d'expression et la liberté des médias, les citoyens ne peuvent être pleinement informés, actifs et engagés", a souligné le représentant spécial de l'UE pour les droits de l'Homme Stavros Lambrinidis.
Les travaux récompensés
Hanene Zbiss s’est distinguée par son "Enquête dans les jardins d’enfants coraniques en Tunisie", publiée dans le magazine Réalités en octobre 2013. Elle y traite de la prolifération de ce genre de jardins d’enfants dans le pays après la chute de l’ex-président Zine El Abidine Ben Ali en 2011.
Orwa Mokdad s’est quant à lui intéressé aux artistes syriens dans les rues de Beyrouth avec le reportage "Musique de rue". "Je travaillais sur un documentaire sur les bombardements du régime à Alep quand je suis tombé sur ses musiciens à Beyrouth", a-t-il expliqué. "Je me suis dis qu’il est important de raconter aussi cette partie de l’histoire", c’est-à-dire comment la jeunesse syrienne fait de l’art une arme contre la violence.
A travers son article "La saison des morts vivants", publié dans le journal Al-Chorouk en janvier 2014, Mohamed Abo El-Gheit à voulu dénoncer "toutes les violations commises à l’encontre des journalistes égyptiens qui, malgré la transition politique qui a suivi la chute du Président Hosni Moubarak en 2011, continuent d’être pris en étau entre l’enclume islamique et le marteau militaire", ont dit les membres du jury.
Ce dernier était composé de sept personnalités d'Europe et du Moyen-Orient: Ghaith Abdul Ahad (Irak), correspondant du Guardian, Sanaa El Aji (Maroc), journaliste et écrivain, Hind Darwish (Liban), membre fondateur de la Fondation Samir Kassir, Marc Marginedas (Espagne), correspondant de guerre spécial de El Periódico, Laila El Raiy (Egypte), journaliste et écrivain, Christoph Reuter (Allemagne), correspondant de Der Spiegel, et Marc Saikali (Liban-France), journaliste et directeur de France 24.
Qui est Samir Kassir?
Né le 4 mai 1960 d’un père libano-palestinien et d’une mère libano-syrienne, Samir Kassir, journaliste et écrivain franco-libanais, a été assassiné le 2 juin 2005 à Beyrouth par l’explosion d’une bombe placée sous sa voiture.
"Sa mort tragique s’est inscrite dans le cadre des tentatives répétées de museler les libres penseurs libanais, afin de mettre fin à l’Intifada de l’Indépendance et d’empêcher la propagation du vent de liberté né à Beyrouth", peut-on lire sur le site du Prix portant aujourd’hui son nom.
Après avoir publié plusieurs article dans des médias comme Al-Hayat, L’Orient Le Jour et Le Monde Diplomatique,lance le mensuel culturel libanais L’Orient-Express en 1995, puis fonde la maison d’édition Al-Layali.
Suite à l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri le 14 février 2005, il devint parmi les premiers à afficher ouvertement son opposition à la mainmise des services de renseignement syriens sur le Liban. C’est lui d’ailleurs qui donnera le nom d’"Intifada de l’Indépendance" au soulèvement populaire qui s’en est suivi, pour illlustrer "sa nature patriotique et indépendantiste, tout en faisant allusion à l’Intifada palestinienne de 1987 contre l’occupation israélienne."
Il s’est également opposé à toute forme de racisme libanais contre le peuple syrien en général, insistant sur la différence entre le régime syrien et "ses ouvrier, ses intellectuels".
C’est donc à lui que ce Prix rend hommage, mais aussi aux journalistes à travers le monde arabe qui s’engagent pour la liberté d’expression et les droits de l’Homme.
Les lauréats de cette année sont donc la Tunisienne Hanene Zbiss, l’Egyptien Mohamed Abo El-Gheit, et le Syrien Orwa Mokdad, récompensés au nom des "journalistes qui s'engagent, dans des conditions de plus en plus dangereuses et inacceptables, dans le travail d'investigation, de documentation et d'illustration de la manière dont les droits de l'homme les plus fondamentaux sont trop souvent violés."
Organisé chaque année depuis 2006 par l’Union européenne, ce concours est ouvert aux pays d’Afrique du Nord, du Moyen-Orient et du Golfe.
"Sans la liberté d'expression et la liberté des médias, les citoyens ne peuvent être pleinement informés, actifs et engagés", a souligné le représentant spécial de l'UE pour les droits de l'Homme Stavros Lambrinidis.
Les travaux récompensés
Hanene Zbiss s’est distinguée par son "Enquête dans les jardins d’enfants coraniques en Tunisie", publiée dans le magazine Réalités en octobre 2013. Elle y traite de la prolifération de ce genre de jardins d’enfants dans le pays après la chute de l’ex-président Zine El Abidine Ben Ali en 2011.
Orwa Mokdad s’est quant à lui intéressé aux artistes syriens dans les rues de Beyrouth avec le reportage "Musique de rue". "Je travaillais sur un documentaire sur les bombardements du régime à Alep quand je suis tombé sur ses musiciens à Beyrouth", a-t-il expliqué. "Je me suis dis qu’il est important de raconter aussi cette partie de l’histoire", c’est-à-dire comment la jeunesse syrienne fait de l’art une arme contre la violence.
A travers son article "La saison des morts vivants", publié dans le journal Al-Chorouk en janvier 2014, Mohamed Abo El-Gheit à voulu dénoncer "toutes les violations commises à l’encontre des journalistes égyptiens qui, malgré la transition politique qui a suivi la chute du Président Hosni Moubarak en 2011, continuent d’être pris en étau entre l’enclume islamique et le marteau militaire", ont dit les membres du jury.
Ce dernier était composé de sept personnalités d'Europe et du Moyen-Orient: Ghaith Abdul Ahad (Irak), correspondant du Guardian, Sanaa El Aji (Maroc), journaliste et écrivain, Hind Darwish (Liban), membre fondateur de la Fondation Samir Kassir, Marc Marginedas (Espagne), correspondant de guerre spécial de El Periódico, Laila El Raiy (Egypte), journaliste et écrivain, Christoph Reuter (Allemagne), correspondant de Der Spiegel, et Marc Saikali (Liban-France), journaliste et directeur de France 24.
Qui est Samir Kassir?
Né le 4 mai 1960 d’un père libano-palestinien et d’une mère libano-syrienne, Samir Kassir, journaliste et écrivain franco-libanais, a été assassiné le 2 juin 2005 à Beyrouth par l’explosion d’une bombe placée sous sa voiture.
"Sa mort tragique s’est inscrite dans le cadre des tentatives répétées de museler les libres penseurs libanais, afin de mettre fin à l’Intifada de l’Indépendance et d’empêcher la propagation du vent de liberté né à Beyrouth", peut-on lire sur le site du Prix portant aujourd’hui son nom.
Après avoir publié plusieurs article dans des médias comme Al-Hayat, L’Orient Le Jour et Le Monde Diplomatique,lance le mensuel culturel libanais L’Orient-Express en 1995, puis fonde la maison d’édition Al-Layali.
Suite à l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri le 14 février 2005, il devint parmi les premiers à afficher ouvertement son opposition à la mainmise des services de renseignement syriens sur le Liban. C’est lui d’ailleurs qui donnera le nom d’"Intifada de l’Indépendance" au soulèvement populaire qui s’en est suivi, pour illlustrer "sa nature patriotique et indépendantiste, tout en faisant allusion à l’Intifada palestinienne de 1987 contre l’occupation israélienne."
Il s’est également opposé à toute forme de racisme libanais contre le peuple syrien en général, insistant sur la différence entre le régime syrien et "ses ouvrier, ses intellectuels".
C’est donc à lui que ce Prix rend hommage, mais aussi aux journalistes à travers le monde arabe qui s’engagent pour la liberté d’expression et les droits de l’Homme.
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