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J'ai 40 ans, je suis célibataire, sans enfant, mais je sais pourquoi!

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J'ai beaucoup apprécié le récent billet de Mélanie Notkin, auteure américaine à succès, intitulé "J'ai 45 ans, je suis célibataire et sans enfant. Et, non, ça n'est pas 'anormal'", traduit de l'anglais sur LeHuffPost français.

Après réflexion, je me suis dit qu'il fallait bien que je réponde à la place de ce pauvre Brian, dont elle raconte la première rencontre, après l'avoir trouvé sur Internet et qui s'interroge sur le passé de cette femme brillante.

Je me suis vite reconnu dans ce Brian, avec ces questions étranges, son interrogation, son insécurité, parce que je pense avoir déjà entretenu la même conversation plusieurs fois dans ma vie. Et voyant que je n'étais pas le seul, grâce à Mélanie Notkin, je me suis dit que nous étions peut-être des milliers, voire des millions de "Brian".

LIRE AUSSI: J'ai 45 ans, je suis célibataire et sans enfant. Et, non, ça n'est pas "anormal"


Oui, Mélanie, tu as raison. Être femme célibataire à 45 ans, sans enfant, cela n'a rien d'anormal. Cela a toujours existé. Ce qui l'est peut-être, c'est que tu ne sembles visiblement pas comprendre pourquoi ta vie "ne correspond pas à celle que tu attendais" et pourquoi tu n'as pas eu "la relation durable et sérieuse que tu méritais" (sic).

Eh bien, ma chère Mélanie, l'explication est simple: En amour, personne ne mérite quoique ce soit. On n'est pas au bureau, dans un concours ou à la pêche aux canards. Et Brian a raison de s'inquiéter. Pas parce que tu as 45 ans et que tu es célibataire. Il le sait que tu as 45 ans, il a du le voir sur ton profil en ligne. Et puisqu'il s'agit d'une rencontre amoureuse, il vaut mieux que tu sois célibataire, non?

Ce qui est perturbant, c'est ce que tu en dis et ce que tu écris plus tard à ce sujet. Quand il te demande si tu as eu de longues relations et à quand date la dernière, tu lui réponds: "Je ne sais même plus", dans un sourire, en haussant des épaules avec nonchalance.

Dans ton billet, tu précises: "Et c'est la vérité. Je ne sais plus. Je ne sais plus avec combien d'hommes je suis sortie, ni combien j'en ai embrassés ou caressés, ou avec combien ça n'a tout simplement pas fonctionné. Je ne compte plus les hommes parce je sais juste qu'ils me rapprochent tous de l'Homme de ma vie."

Brian, à ce stade, à moins qu'il ne soit désespéré, devrait se lever et partir immédiatement. Que tu aies des problèmes de mémoire à 45 ans, cela peut arriver. Mais si une femme me dit, "dans un sourire, en haussant les épaules avec nonchalance" qu'elle ne se souvient plus de ses dernières relations, eh bien je me lève et je rentre chez moi, comme tous les Brian de cette terre devraient le faire.

A moins qu'ils n'aient envie que d'une relation passagère, ce qui explique peut-être au fond, que tu aies surtout eu des relations qui ne menaient à rien. Pourtant, contrairement à ce que certaines femmes pensent, les hommes ne sont pas tous des coureurs qui collectionnent les relations brèves, certainement pas au point de ne pas s'en souvenir.

J'ai rencontré quelques femmes comme toi. Célibataires de longue date, avec une belle carrière, très indépendantes. Souvent, elles expliquaient leur histoire en disant que les hommes étaient pires. Non, les hommes ne sont pas pires. Ils sont même, à mon avis, très différents de ce que tu penses.

C'est pour cela que tu as tant de mal à trouver "l'Homme de ta vie". Ce qui nous amène à parler de cette majuscule qui en dit long: "L'Homme de ta vie".

Que crois-tu, Mélanie? Qu'il y a un seul homme sur cette terre qui est fait pour toi? Est-ce qu'au-delà de cette terrible majuscule, on ne pourrait pas carrément l'appeler le Prince charmant? Tu penses qu'il a un cheval? Non, désolé, il n'y a pas d'Homme avec une majuscule. Il n'y a que des hommes.

Mais il y a d'autres passages dans ton billet qui pourront t'aider à comprendre ce qui t'est arrivé. Ton témoignage commence par ces mots: "L'été pose ses derniers rayons en ce mois d'octobre, avant de céder la place à l'automne. Et puis, une nuit, venu d'on ne sait où, un froid glacial m'envahit, comme un amour que je me suis efforcée d'oublier. Je frissonne. J'ai le cœur gros. Je sais que l'hiver approche et que je serai encore seule." Plus loin, tu ajoutes: "J'aimerais au contraire pouvoir compter sur un homme quand ça va mal..." J'ai quelques questions, Mélanie. As-tu plus besoin d'un homme en hiver? Est-ce que c'est un problème de chauffage? Ou bien cherches-tu une bouillotte? Et puis pourquoi voudrais-tu pouvoir compter sur un homme quand ça va mal? Est-ce que tu ne veux pas un homme aussi pour quand ça va bien? Mélanie, qu'est-ce qui ne va pas?

Moi aussi, j'ai une vie bien complète. Je suis intelligent et beau, j'ai une carrière et je suis indépendant. Mais penses-tu que je cherche une femme pour quand cela ne va pas? Ou quand il fait froid en hiver? Ah oui, c'est vrai, tu es exigeante. Le mot est lâché. Tu n'es pas la première à le sortir lors d'un rendez-vous galant. Je l'ai entendu déjà. Je le préfère en anglais: "I am picky".

Car par sa racine, "choisir" il indique mieux que tu n'es pas tellement convaincue par ce que tu écris plus haut: "Il y a plein de choses que je peux contrôler, mais pas l'homme dont je tombe amoureuse".

Eh oui, là, tu approches de la lumière, Mélanie. Non, on ne contrôle pas l'amour. On ne peut pas tout choisir et être "picky" comme pour l'achat d'une voiture. Et je ne sais pas quelles sont les autres choses que tu arrives à contrôler dans cette vie.

Moi, je ne contrôle pratiquement plus rien depuis un an ou deux, et c'est d'ailleurs le début du bonheur. C'est aussi la voie vers l'amour, Mélanie. Oublie les sites de rencontre, oublie les formulaires où l'on choisit l'âge, les préférences musicales, les goûts culinaires du futur "Homme de ta vie", oublie les Brian, les pauvres Brian à qui tu vas faire peur dès le premier rencard avec tes déclarations d'indépendance et ton Alzheimer relationnel.

Oh, il y aura bien quelques Brian qui seront séduits par tes explications nébuleuses. Sans doute ceux qui veulent profiter de la nuit. Cela les arrange bien que tu sois célibataire de longue date. Cela les rassure. Ils savent qu'ils pourront sortir de la relation sans problème. Mais les autres Brian, ceux qui veulent vraiment partager leur vie avec quelqu'un, tu vas les perdre dès le premier rendez-vous car ils prendront peur. Oui, tu es célibataire à 45 ans, sans enfant et c'est normal. Mais tu ne sais pas encore pourquoi. Ou peut-être est-ce simplement ce que tu souhaites, sans l'admettre. Et dans ce cas, s'il-te-plaît, laisse Brian tranquille!

Mais si tu cherches vraiment l'amour, alors quitte ton ordinateur immédiatement. L'amour est partout, en bas de chez toi, au coin de la rue, dans le train, dans ton entourage proche. Tu ne choisiras pas l'homme de ta vie, il va te sauter aux yeux comme un pop up sur Internet. Il faut juste avoir les yeux bien grands ouverts pour le voir et l'accepter. Mais à 45 ans, on dirait que tu n'as pas encore ouvert les yeux. Et ça, Mélanie, ce n'est pas normal.


Hugo Poliart est l'auteur du blog 13 lignes.







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