Depuis la chute de l'Ancien Régime et l'accélération des événements en Afrique du Nord, les tunisiens sont entrée dans une ère nouvelle de la "fin de l'autoritarisme".
À en croire les spécialistes de la région, l'écroulement de l'ancien système invalide l'alternative entre un modèle polyarchique et un autre modèle pluraliste-constitutionnelle.
Dès lors deux questions se posent: Peut-on parler de transition dans la Tunisie d'aujourd'hui? Si oui, peut-on la qualifier de démocratique? Pour certains, l'analyse de la transition démocratique dans la Tunisie postrévolutionnaire se situe dans une problématique beaucoup plus générale: Celle de la modernisation tant économique que politique.
Beaucoup de recherches ont démontré que la structure sociale d'une société détermine le choix politique originel conditionnant la transition et l'évolution radicale ou graduelle de la situation ultérieur.
D'autres affinant l'analyse et proposent de distinguer entre la transition et la consolidation. La première concerne la disparition du régime ancien et l'installation d'un nouveau.
Le second, l'enracinement de celui-ci dans la société civile et sa légitimation croissante. Cette distinction pose pourtant de singuliers problèmes épistémologiques.
C'est pourquoi, il est important de savoir de quel moment peut-on faire débuter la transition démocratique en Tunisie? Vaut-il mieux débuter par les élections de 2011 ou bien les prochaines élections d'octobre 2014? Dès lors, comment ne pas éprouver les mêmes difficultés pour situer le moment où la transition s'achève et se transforme en consolidation? Si la première phase transitoire paraît aujourd'hui dépassée, il semble que la réalité tunisienne se trouve entre la phase décisive et d'accoutumance.
L'idée d'effectuer des distinctions entre phases de transition, souffre de sa linéarité et ne permet pas de prévoir ou d'expliquer les retours en arrière.
Peut-on affirmer sans risque d'erreur qu'il y a un passage tunisien de la dictature totalitaire à la démocratie pluraliste? Rien n'est moins sûr puisque "changement" et "continuité" se mêlent de façon confuse dans l'exemple tunisien!
En plus de cette réalité, les tenants de l'ancien temps sont loin d'avoir disparu de la scène politique postrévolutionnaire. Le terme de transition doit donc être utiliser avec la plus extrême prudence puisque la marche au pluralisme peut s'effectuer par des moyens qui ne sont pas nécessairement pluralistes.
En Tunisie postrévolutionnaire, rien ne permet "d'espérer" une création automatique de la démocratie-pluraliste malgré le ralliement soudain de beaucoup de figures politiques de l'Ancien Régime au mythe de la Tunisie mosaïque. Il a été, somme toute, assez facile de renverser les anciennes idoles, d'abandonner les anciens slogans violets et de retrouver le drapeau de la patrie.
Néanmoins, on peut remarquer que la libération de la société va beaucoup plus vite que la démocratisation.
Ainsi s'explique probablement la pertinence et le renouveau des anciens partis RDCistes. Pour certaines mentalités, parler politique c'est se référer au parti de l'Ancien Régime, d'où la tentation du rejet de tout type d'idéologie différentes.
Mais pour d'autres, au contraire, la liberté retrouvée conduit à l'explosion anarchique de la société en multipartisme surréaliste à la fois populiste et passéiste.
Comment, dès lors, assimiler aux systèmes partisans purement démocratiques cette prolifération de formation hétéroclite: Partis régionalistes, nationalistes, clientélistes ou même totalement fantaisistes? Manquant d'élites alternatives et de classe moyenne stable, le nouveau régime tunisien de l'ère postrévolutionnaire souffre d'un grand vide idéologique.
Aussi respectables qu'ils aient été dans la dissidence, nombre des intellectuels portés au pouvoir s'avèrent ensuite inadaptés ou inefficaces pour diriger la consolidation du nouveau régime tunisien.
Face aux embûches de la gestion quotidienne, nos penseurs, figures emblématiques de la résistance au totalitarisme, souffrent encore d'un manque de compétence politicienne et se voient contestés, ou révoqués.
D'autres rompent les liens avec leurs anciens amis et dérivent vers des pratiques qui inquiètent nombre de leurs compatriotes.
Que dire alors des cadres moyens ou intermédiaires qui ont tus fait leurs classes sous le système du parti-État et que l'on n'a pu ou pas voulu déloger de leurs postes? Comment alors instaurer les règles de "lutte" entre "associés rivaux" telle qu'on la pratique dans les grandes démocraties?
Comment peut-on négocier les compromis dans un pays où le dogmatisme d'hier s'est mué en un anarchisme antiétatique?
D'où le flou idéologique d'un discours postrévolutionnaire qui masque les arrières pensées d'une société qui cherche encore son propre modèle démocratique.
À en croire les spécialistes de la région, l'écroulement de l'ancien système invalide l'alternative entre un modèle polyarchique et un autre modèle pluraliste-constitutionnelle.
Dès lors deux questions se posent: Peut-on parler de transition dans la Tunisie d'aujourd'hui? Si oui, peut-on la qualifier de démocratique? Pour certains, l'analyse de la transition démocratique dans la Tunisie postrévolutionnaire se situe dans une problématique beaucoup plus générale: Celle de la modernisation tant économique que politique.
Beaucoup de recherches ont démontré que la structure sociale d'une société détermine le choix politique originel conditionnant la transition et l'évolution radicale ou graduelle de la situation ultérieur.
D'autres affinant l'analyse et proposent de distinguer entre la transition et la consolidation. La première concerne la disparition du régime ancien et l'installation d'un nouveau.
Le second, l'enracinement de celui-ci dans la société civile et sa légitimation croissante. Cette distinction pose pourtant de singuliers problèmes épistémologiques.
C'est pourquoi, il est important de savoir de quel moment peut-on faire débuter la transition démocratique en Tunisie? Vaut-il mieux débuter par les élections de 2011 ou bien les prochaines élections d'octobre 2014? Dès lors, comment ne pas éprouver les mêmes difficultés pour situer le moment où la transition s'achève et se transforme en consolidation? Si la première phase transitoire paraît aujourd'hui dépassée, il semble que la réalité tunisienne se trouve entre la phase décisive et d'accoutumance.
L'idée d'effectuer des distinctions entre phases de transition, souffre de sa linéarité et ne permet pas de prévoir ou d'expliquer les retours en arrière.
Peut-on affirmer sans risque d'erreur qu'il y a un passage tunisien de la dictature totalitaire à la démocratie pluraliste? Rien n'est moins sûr puisque "changement" et "continuité" se mêlent de façon confuse dans l'exemple tunisien!
En plus de cette réalité, les tenants de l'ancien temps sont loin d'avoir disparu de la scène politique postrévolutionnaire. Le terme de transition doit donc être utiliser avec la plus extrême prudence puisque la marche au pluralisme peut s'effectuer par des moyens qui ne sont pas nécessairement pluralistes.
En Tunisie postrévolutionnaire, rien ne permet "d'espérer" une création automatique de la démocratie-pluraliste malgré le ralliement soudain de beaucoup de figures politiques de l'Ancien Régime au mythe de la Tunisie mosaïque. Il a été, somme toute, assez facile de renverser les anciennes idoles, d'abandonner les anciens slogans violets et de retrouver le drapeau de la patrie.
Néanmoins, on peut remarquer que la libération de la société va beaucoup plus vite que la démocratisation.
Ainsi s'explique probablement la pertinence et le renouveau des anciens partis RDCistes. Pour certaines mentalités, parler politique c'est se référer au parti de l'Ancien Régime, d'où la tentation du rejet de tout type d'idéologie différentes.
Mais pour d'autres, au contraire, la liberté retrouvée conduit à l'explosion anarchique de la société en multipartisme surréaliste à la fois populiste et passéiste.
Comment, dès lors, assimiler aux systèmes partisans purement démocratiques cette prolifération de formation hétéroclite: Partis régionalistes, nationalistes, clientélistes ou même totalement fantaisistes? Manquant d'élites alternatives et de classe moyenne stable, le nouveau régime tunisien de l'ère postrévolutionnaire souffre d'un grand vide idéologique.
Aussi respectables qu'ils aient été dans la dissidence, nombre des intellectuels portés au pouvoir s'avèrent ensuite inadaptés ou inefficaces pour diriger la consolidation du nouveau régime tunisien.
Face aux embûches de la gestion quotidienne, nos penseurs, figures emblématiques de la résistance au totalitarisme, souffrent encore d'un manque de compétence politicienne et se voient contestés, ou révoqués.
D'autres rompent les liens avec leurs anciens amis et dérivent vers des pratiques qui inquiètent nombre de leurs compatriotes.
Que dire alors des cadres moyens ou intermédiaires qui ont tus fait leurs classes sous le système du parti-État et que l'on n'a pu ou pas voulu déloger de leurs postes? Comment alors instaurer les règles de "lutte" entre "associés rivaux" telle qu'on la pratique dans les grandes démocraties?
Comment peut-on négocier les compromis dans un pays où le dogmatisme d'hier s'est mué en un anarchisme antiétatique?
D'où le flou idéologique d'un discours postrévolutionnaire qui masque les arrières pensées d'une société qui cherche encore son propre modèle démocratique.
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