Un échange de lettres ouvertes a eu lieu entre le président Moncef Marzouki et l'écrivain Gilbert Naccache. Il y est question du rôle et des devoirs du futur Président de la République qui sera élu lors du second tour courant décembre.
Dans une lettre ouverte, le collectif tunisien "Vérité et Justice", dont fait partie Gilbert Naccache, a critiqué les prestations des deux candidats présents au deuxième tour de la présidentielle, Moncef Marzouki et Béji Caid Essebsi.
Le collectif accuse les candidats de mettre en exergue, lors de leurs campagnes électorales, les valeurs démocratiques en ne sollicitant que très peu "la parole du citoyen qui semble ainsi négligeable".
"Nous (...) considérons essentiel de rappeler que le futur Président de la République devra être au service du peuple, 'seule source de souveraineté' selon la constitution", peut-on lire.
Le collectif a ainsi énuméré "les devoirs" d'un président tunisien: la reconnaissance des blessés de la révolution, la protection de l'Instance "Vérité et dignité", la décentralisation du pouvoir et la garantie des libertés du citoyen.
En réponse à ce texte, Moncef Marzouki a publié sur son compte Facebook, une lettre ouverte adressée directement à Gilbert Naccache.
Evoquant son propre parcours politique, il revient sur son appartenance à la gauche dans les années 70 et sur son voyage en Chine.
"J’en ai ramené des idées pour la santé communautaire que j’ai vainement essayé d’implanter dans le pays, la santé étant pour moi le droit de tous et non le privilège de certains".
Les désaccords qu'il a eu avec la gauche tunisienne à l'époque résideraient, selon lui, dans l'importance de la question sociale:
Le président sortant affirme par ailleurs que l'expérience politique brésilienne avait marqué ses débuts au palais de Carthage.
"Mes principes de gauche, je les ai appliqués dès mon arrivée à Carthage. J’ai raclé les fonds de tiroirs et pu mobiliser 20 millions de dinars pour l’amorce d’un programme de lutte contre cette pauvreté qui enserre à la manière d’une hydre deux millions de nos concitoyens. Un vaste réseau associatif est en train d’être mis en place pour lancer des petits projets émanant des communautés locales à la Brésilienne.", affirme-t-il.
C'est avec cette préoccupation sociale que Marzouki affirme avoir géré certains dossiers: 500.000 dinars ont été dévolus annuellement depuis 2011 aux soins des blessés de la révolution. La même somme a été consacrée aux citoyens les plus nécessiteux.
Concernant l'Instance "Vérité et Dignité, Marzouki se défend des soupçons exprimés par le texte du collectif:
"Tu as raison de te faire du souci pour l’Instance Vérité et Dignité…mais pas si c’est moi le locataire de Carthage et pour cause: j’ai tout fait pour que la justice transitionnelle ne soit pas enterrée. J’ai accompagné au jour le jour la naissance de la structure".
Sur la question de la décentralisation du pouvoir, Marzouki considère que la question est liée en partie aux élections municipales:
"La pire erreur de la Troïka est d’avoir refusé ma proposition d’organiser les élections municipales, en prétextant que nous n’aurions besoin que d’une année pour écrire la Constitution alors que j’avais prévenu, sur la base de précédents historiques, qu’il en faudrait trois".
La réponse de Gilbert Naccache est venue sur le site Tunivers:
"L'un des reproches que j'aurais à te faire est de ne pas avoir abordé comme il faut au cours de la campagne, les problèmes dont traite notre lettre ouverte aux deux candidats", insiste-t-il.
La nouvelle Constitution donne des prérogatives relativement limitées au président, élu pour cinq ans, mais l'élection au suffrage universel lui confère un poids politique important.
La date du scrutin pour le deuxième tour devrait être annoncée par l'Instance supérieure indépendante pour les élections après l'examen des recours des candidats par le tribunal administratif.
Dans une lettre ouverte, le collectif tunisien "Vérité et Justice", dont fait partie Gilbert Naccache, a critiqué les prestations des deux candidats présents au deuxième tour de la présidentielle, Moncef Marzouki et Béji Caid Essebsi.
Le collectif accuse les candidats de mettre en exergue, lors de leurs campagnes électorales, les valeurs démocratiques en ne sollicitant que très peu "la parole du citoyen qui semble ainsi négligeable".
"Nous (...) considérons essentiel de rappeler que le futur Président de la République devra être au service du peuple, 'seule source de souveraineté' selon la constitution", peut-on lire.
Le collectif a ainsi énuméré "les devoirs" d'un président tunisien: la reconnaissance des blessés de la révolution, la protection de l'Instance "Vérité et dignité", la décentralisation du pouvoir et la garantie des libertés du citoyen.
En réponse à ce texte, Moncef Marzouki a publié sur son compte Facebook, une lettre ouverte adressée directement à Gilbert Naccache.
Evoquant son propre parcours politique, il revient sur son appartenance à la gauche dans les années 70 et sur son voyage en Chine.
"J’en ai ramené des idées pour la santé communautaire que j’ai vainement essayé d’implanter dans le pays, la santé étant pour moi le droit de tous et non le privilège de certains".
Les désaccords qu'il a eu avec la gauche tunisienne à l'époque résideraient, selon lui, dans l'importance de la question sociale:
"J’ai quitté ce peuple de gauche progressivement quand je l’ai vu de plus en plus obsédé par la question idéologique et de moins en moins intéressé par la question sociale. Quelle tristesse de voir des gens très bien devenir par haine de l’islamisme les alliés puis des agents de la dictature et du capital corrompu".
Le président sortant affirme par ailleurs que l'expérience politique brésilienne avait marqué ses débuts au palais de Carthage.
"Mes principes de gauche, je les ai appliqués dès mon arrivée à Carthage. J’ai raclé les fonds de tiroirs et pu mobiliser 20 millions de dinars pour l’amorce d’un programme de lutte contre cette pauvreté qui enserre à la manière d’une hydre deux millions de nos concitoyens. Un vaste réseau associatif est en train d’être mis en place pour lancer des petits projets émanant des communautés locales à la Brésilienne.", affirme-t-il.
"J’ai d’ailleurs envoyé mes collaborateurs au Brésil et sollicité l’aide de ce pays expert en lutte contre la pauvreté. Déjà 5300 postes de travail ont pu être financés et ma grande ambition c’est d’étendre ce programme à tout le pays et de faire de la Tunisie un autre laboratoire de l’économie solidaire et alternative", poursuit-il.
C'est avec cette préoccupation sociale que Marzouki affirme avoir géré certains dossiers: 500.000 dinars ont été dévolus annuellement depuis 2011 aux soins des blessés de la révolution. La même somme a été consacrée aux citoyens les plus nécessiteux.
Concernant l'Instance "Vérité et Dignité, Marzouki se défend des soupçons exprimés par le texte du collectif:
"Tu as raison de te faire du souci pour l’Instance Vérité et Dignité…mais pas si c’est moi le locataire de Carthage et pour cause: j’ai tout fait pour que la justice transitionnelle ne soit pas enterrée. J’ai accompagné au jour le jour la naissance de la structure".
Sur la question de la décentralisation du pouvoir, Marzouki considère que la question est liée en partie aux élections municipales:
"La pire erreur de la Troïka est d’avoir refusé ma proposition d’organiser les élections municipales, en prétextant que nous n’aurions besoin que d’une année pour écrire la Constitution alors que j’avais prévenu, sur la base de précédents historiques, qu’il en faudrait trois".
La réponse de Gilbert Naccache est venue sur le site Tunivers:
"Autant je trouve naturel que tu te saisisses de cette occasion pour dresser un bilan favorable de ton action, autant j'aurais préféré que tu lises plus attentivement notre texte pour comprendre que ce qui est en question, ce ne sont pas les qualités d'homme du candidat, mais ses qualités politiques, c'est-à-dire sa capacité à se mobiliser, et à s'impliquer dans un projet avec toutes ses incidences, notamment structurelles et institutionnelles", a-t-il répondu.
"L'un des reproches que j'aurais à te faire est de ne pas avoir abordé comme il faut au cours de la campagne, les problèmes dont traite notre lettre ouverte aux deux candidats", insiste-t-il.
La nouvelle Constitution donne des prérogatives relativement limitées au président, élu pour cinq ans, mais l'élection au suffrage universel lui confère un poids politique important.
La date du scrutin pour le deuxième tour devrait être annoncée par l'Instance supérieure indépendante pour les élections après l'examen des recours des candidats par le tribunal administratif.
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